LE PORTE PAROLE D’ALI BONGO SUR LA RTG1. FAUT-IL EN RIRE OU EN PLEURER?




«Il ne s’agit plus de faire dans l’amateurisme, il ne s’agit plus de faire dans de l’à peu près» ! Les mots sont de Clémence Mezui sur la RTG1 dans le cadre de l’émission « La Grande Interview ». Mais en dehors du fou rire qu’a induit son intervention, nous pouvons aussi lui rappeler que ses clameurs de grandes avancées des travaux publics et de projets économiques, laissent aussi à désirer.

1. A propos des échangeurs de Libreville
Sur ce point, le porte parole d’Ali Bongo a été pris en flagrant délit de propagande et de désinformation. Madame Mezui parle de 5 échangeurs en construction. Mais ce qu’elle ne précise pas c’est que seuls 3 chantiers sont timidement visibles dans Libreville. Qui plus est, ces 3 chantiers ne seront vraisemblablement pas opérationnelles à l’ouverture de la CAN 2012, comme prévu vue la lenteur des travaux en cours. Il faut que quelqu’un aille prévenir Madame Mezui du fait qu’elle ne puisse nous persuader de sa « vérité », quand nos propres yeux nous disent autre chose. Elle ne peut pas paraitre plus crédible quand elle ne parle que de projets grandioses encore non réalisées et ignore totalement les retards criards et la non réalisation de nombreuses promesses électorales. La propagande, les gabonais la connaissent. Ils savent aussi que le rôle d’un porte parole soit de promouvoir contre vents et marées, l’image de son patron et ce quitte à faire recours au mensonge et à la mauvaise foi. Mais Madame Mezui y met un zèle quasi religieux à vouloir présenter les choses en roses quand nous savons tous que la réalité est tout autre et que les travaux dont elle parle ne sont pas aussi avancés qu’elle le prétend. Si le pouvoir Ali Bongo veut se faire comptable de la parole qu'il prononce, par le truchement de Clémence Mezui, il est tenu de s'assurer que les faits qu’elle décrit à la télévision soit ceux qui sont mesurés par les populations sur le terrain. Quand il y a comme un écart, le résultat est un profond désaccord entre le son et l’image comme on dit en langage télévisuel.

2. A propos de l’économie
Elle parle de la diversification de l’économie gabonaise quand on sait que l’économie du Gabon reste tributaire essentiellement des revenus pétroliers. Elle parle du Gabon vert alors que ce secteur est complètement en panne au Gabon. Le tourisme ne connait aucune avancée depuis la prise du pouvoir par Ali Bongo. Personne ne peut nous démontrer chiffre à l’appui que le Gabon accueille plus de touristes aujourd’hui qu’hier. Clémence Mezui a prononcé une hyperbole dithyrambique assez exceptionnelle en proclamant que la zone industrielle de Nkok sera la première d’Afrique centrale et de l’ouest. Mais elle a l’exagération facile, Madame Mezui ! Si Madame Mezui se donnait la simple peine d’aller sur le site de la société OLAM qui est le maitre d’œuvre Singapourien de ce projet, elle se rendrait compte que les investissements de cette société au Gabon ne sont qu’une fraction de ce qu’elle investi au Nigeria, un marché de près de 150 millions d’habitants. Comment le Gabon va devenir une zone industrielle plus importante que des zones similaires dans des pays comme le Nigeria, qui si nos souvenirs sont exacts, reste un pays d’Afrique de l’ouest. Non mais il faut faire attention à l’hyperbole, même dans le zèle de propagande.

3. A propos de la CNAMGS
De nombreuses pharmacies ayant constaté le non paiement des factures par la CNAMGS, ont décidé de ne plus accepter les cartes CNAMGS contre les médicaments. Alors, quand madame Mezui parle du grand succès de la GNAMGS, il lui faut aller au fond des choses et nous dire pourquoi les pharmacies ne se font pas toujours rembourser? C’est bien beau de clamer haut et fort que des choses ont été faites, mais il faut aussi nous donner le bilan de ces actions et leur fonctionnement. C’est sur le terrain que le succès se mesure et non sur les plateaux de télévision.

4. A propos de la CAN 2012
« La CAN aura lieu si nous voulons qu’elle ait lieu » ! Voici la réponse laconique de Clémence Mezui aux inquiétudes des Gabonais face au retard des travaux. Elle dit qu’Ali Bongo fera tout pour que la CAN se joue au Gabon. Elle fait encore des promesses, à presque 6 mois de l’évènement, alors que normalement c’est à ce moment qu’on fait les derniers rodages. Mais au Gabon les travaux sont loin, mais alors très loin de laisser augurer une issue sereine. Ce n’est que cette semaine qu’ont débuté les travaux de réhabilitation de l’ancien hôtel Rapontchombo, qui est censé héberger certaines délégations. Dans l’émission, un plaisantin disait que le stade omnisports de Libreville serait fini et livré dans 50 jours, ce qui est une impossibilité au vu de ce qui reste à faire. Ne mentez pas aux gabonais s’il vous plait. Le plus cocasse et quand Madame Mezui demande aux Gabonais de s’approprier la CAN en formant des comités de quartiers et en fleurissant la ville. Mais elle se fout du peuple ! Demander à des gens qui tirent le diable par la queue de délaisser leurs occupations quotidiennes comme l’attention à leurs enfants, pour des activités dont l’issue est incertaine. La suggestion ne pouvait venir que du camp Bongo.

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