LE SECTEUR PÉTROLIER EN GRÈVE, LES STATIONS SERVICES EN MANQUE DE CARBURANT ET DE GAZ. ET ON NOUS DIT "LE GABON VA BIEN".
Le secteur pétrolier est le principal pourvoyeur de fonds à la trésorerie gabonaise. Par conséquent, quand ce secteur est en panne sèche, c'est que le pays est très mal en point. La grève qui paralyse ce secteur est l'aboutissement d'un ras le bol de part des employés de ce domaine. En effet, l’organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), se plaint de la léthargie du gouvernement face á une série de revendications dont la plus importante et significative est le scandaleux fait que sur un effectif total de 8590 employés du pétrole travaillant dans 36 entreprises, on ne retrouve que seulement 17% de nationaux occupant des postes de responsabilité. C'est-à-dire que les expatriés s'y taillent la part du lion á raison de 83%. Inadmissible!
1 L'ONEP ne fait que nous rappeler que le Gabon est entre les mains des étrangers
La situation du secteur du pétrole nous permet de mesurer á quel point il y a une dissonance entre les réalités économiques du terrain, et les politiques et discours distillés par les Bongo. Il ya plus que jamais un rapport contradictoire entre la « sphère du politique » et la « sphère de l’économique ». Ces contradictions s’articulent densément autour de la place que doivent occuper les gabonais nationaux dans la gestion de leur propre pays et des richesses dont regorge cet état. Il y a une différence fondamentale entre la notion de libre entreprise et celle du suicide collectif de toute une nation. Dans le cadre des discours démagogues, les Bongo vous suggèreront une préférence pour les nationaux dans le processus d’octroi des contrats d'état par exemple; mais dans la réalité, nous remarquons une préférence étrangère dans tous les secteurs. A tel oint qu'a plusieurs reprises, les nationaux ont demandé à être placés sur un même pied d’égalité que les étrangers dans les processus d’appel d’offre public. Vous vous rendez compte? Dans votre propre pays, c'est vous qui devez allez gratter la tête pour être considéré par votre propre gouvernement? Ces pratiques ont certainement un impact négatif sur l’accès des nationaux aux leviers des activités économiques d'envergure. Leurs concurrents étrangers, en contrepartie, sont en intelligence avec les dirigeants du pays qui sont principalement derrière leurs entreprises; ce qui prévient et inhibe l'éclosion d'authentiques entrepreneurs gabonais.
2 L'avidité d'une famille ne permet pas aux gabonais de jouir pleinement des ressources de leur pays
Quand la famille qui dirige le Gabon depuis 1967 montre clairement la voie en s'entourant ostensiblement d'étrangers aussi bien á la présidence que dans les relations d'affaires, nous sommes bien obligés de nous rendre á l'évidence que cette famille a au cours de son règne au Gabon, réduit le gabonais moyen au statut de plus étranger qu’un libanais ou d'un ouest africain, dans son propre pays. C’est triste, mais c'est la blessante réalité. Comment peut-on arriver à une conclusion différente quand des pans entiers de l’activité économique au Gabon se trouvent entre les mains des étrangers, et qu'ils en contrôlent presque tous les leviers. Ces étrangers ont entre leurs mains le pays entier. Cela part d'Acrombessi à Edouard Valentin en passant par le patron de Socoba, et les patrons du pétrole et des mines. Ils ont toutes les manettes du pays et laissent sur les bords de la route les nationaux qui ne savent plus à quel saint se vouer dans leur propre pays. Un gabonais va dire quoi a Acrombessi? Dans le petit commerce et les transports routiers, la mainmise des étrangers est encore plus grave, les seuls maîtres dans ce secteur étant ouest-africains. Ces gens dictent leur loi aux gabonais et se comportent comme en territoire conquis. Et ce à la plus grande satisfaction des Bongo qui préfèrent que les choses en restent ainsi.
Nous savons qu'il y ait pourtant des lois privilégiant les nationaux dans certains secteurs clés de l'activité économique. Mais sur le terrain, les choses se passent comme si cette réglementation n’a jamais existé. Les pouvoirs publics, censés de faire appliquer la loi, assistent impuissants pendant que la prédominance des étrangers vers ces secteurs poursuit son bonhomme de chemin. En ce qui concerne le domaine du pétrole, au moins l'ONEP a le mérite d'avoir dit "assez"!
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