JEAN PINGS SUCCEED’S IN HAVING A POLITICAL OPERATION IN HAUT-OGOOUÉ; BUT… JEAN PING RÉUSSI UNE BELLE OPÉRATION POLITIQUE DANS LE HAUT-OGOOUÉ ; MAIS…
English Version
Everyone knows that in Gabon, to oppose the regime in power is not easy. But history shows that going to present oneself as a challenger to the established order in Haut-Ogooué, the province of origin of the Bongos, where people declared opponents are often portrayed as mortal enemies, takes temerity. Yet this is just what has successfully done this weekend, Jean Ping.
It is true that doubts persist on Jean Ping’s posture, in view of his past as hierarch of the Bongo regime. We would be hypocritical not to mention these doubts given the skepticism of many of our readers about the amount of credit to be granted to all the Gabonese political class. This skepticism has again been strengthened with the recent defection of Samuel Ngoua Ngou, who took refuge in the corridors of the Presidency of the Republic, denying on the way his past as an opponent of the regime. But he promised us in his recent explanatory communication, that he would come back in the opposition at the age of 70! Therefore, even if Jean Ping’s deep posture is known only by him and his entourage, we are judging him at the moment by the actions along the lines of what the majority of Gabonese wants, and if it is he who chooses to embody it, if he decides to put pressure on the regime to change the course of events in Gabon, so be it!
Skeptical or not, it is not about to indulge here in the cult of personality, that would be a mistake. We need only to look at the facts and identify what is going in the direction of strengthening and what is pure symbolism. By literally going into the lair of the regime, by going to trample its right foot as would have said Guy Nzouba-Ndama, by going to hold a meeting in the so called regime’s impregnable citadel, Jean Ping has scored a symbolic point in his claim to now belong to those who stand away from the regime and want something else. For us, this meeting in Franceville, which is only symbolic, has the merit of offering the people of this city, to the Gabonese citizens of the province of Haut-Ogooué, a message of inclusion within the ensemble of Gabonese who not identify with this power. One way to express to them that the rest of Gabon does not consider them only as eunuchs of the regime, but that their suffering and claims should be taken into account similarly to those of all citizens.
To oppose the regime in power in Haut-Ogooué is not obvious, if one judges by the election results attributed there to the Bongos and which are all that capped at the Stalinist heights of 95% of. Despite this, we all know that in Haut-Ogooué, everyone does not necessarily agree with the management of the State according to the Bongo’s oligarchy; and to these compatriots, it is mandatory to provide a platform, a way out, a means of expression for them to live fully their civic freedom. For this blog, this is where a meeting like Jean Ping’s in that province this weekend, is of importance. There is no question here of savior of Gabon, or political messiah having telephone conversations with God. It is for us, in these times of misery of the people, about recognizing all the efforts going in the direction of awakening minds and for people to take control of their future and by that, the future of the country.
But we must remain cautious because if in normal countries, the mobilization capacity of a politician is determined by the number of people they attract to their meetings, it would be unwise to judge the success of the Ping meeting in Franceville, as a translation to a plebiscite, as history shows us in Gabon that you may well be popular, your election results would nevertheless be predetermined. Therefore, even if Jean Ping continues to increase his political strength; even if all Gabonese citizens get behind him in 2016, what means does he have to avoid that the Constitutional Court validates again a nightmarish result for the Gabonese people? It is for this blog surprising to observe that a man like Jean Ping, with all his experience of elections in Africa and around the world, shows detachment and passivity in this chapter. How can he succeed in changing Gabon, how will he go about forcing change in Gabon if the electoral apparatus remains the same?
In this regard, we have not yet heard anything satisfying and are our hunger for it stays on! What is worrying and causes us to doubt the reported sincerity. If you are sincere, you should attack the electoral machine; if you're not, then keep quietly toiling in symbolism!
Version française
Tout le monde sait qu’au Gabon, s’opposer au pouvoir en place n’est pas chose aisée. Mais l’histoire démontre qu’aller se présenter comme challenger de l’ordre établi dans le Haut-Ogooué, la province d’origine des Bongo, où les personnes déclarées opposantes sont souvent présentés comme des ennemis mortels, tient de la témérité. C’est pourtant ce que vient de faire ce weekend avec succès, Jean Ping.
Il est vrai que les doutes persistes sur la posture de Jean Ping, au regard de son passé de hiérarque du régime Bongo. Nous serions hypocrites de ne pas mentionner ces doutes vu le scepticisme de bon nombre de nos lecteurs au sujet du crédit à accorder à toute la classe politique Gabonaise. Scepticisme qui vient encore d’être renforcé avec la défection récente de Samuel Ngoua Ngou, allé se réfugier dans les couloirs de la Présidence de la République, reniant au passage son passé de contradicteur de ce régime. Mais, nous a-t-il promis dans sa récente communication explicative, il reviendra dans l’opposition à l’âge de 70 ans! Par conséquent, même si la posture profonde de Jean Ping ne soit connue que par lui et son état-major, nous le jugeons pour l’instant par les actes allant dans le sens de ce que veut la majorité des Gabonais et si c’est lui qui choisit de les incarner, si c’est lui qui décide de mettre la pression sur le régime en vue de changer le cours des choses au Gabon, soit !
Sceptique ou non, il ne s’agit pas de faire dans le culte de la personnalité, ce serait une erreur. Il nous faut seulement examiner les faits et relever ce qui va dans le sens du renforcement et ce qui n’est que pure symbolisme. En allant littéralement dans l’antre du régime, en allant fouler son pied droit comme l’aurait dit Guy Nzouba-Ndama, en allant tenir un meeting dans la citadelle dite imprenable du régime, Jean Ping vient de marquer un point symbolique dans sa réclamation d’appartenir désormais à ceux qui se démarquent du régime et qui veulent autre chose. Pour nous, ce meeting à Franceville, qui ne reste que symbolique, a le mérite d’offrir aux habitants de cette ville, aux citoyens Gabonais de la province du Haut-Ogooué, un message d’inclusion dans l’ensemble des Gabonais qui ne se retrouvent pas dans ce pouvoir. Une façon de leur exprimer que le reste du Gabon ne les considère pas seulement comme les eunuques du pouvoir, mais que leurs souffrances et revendications doivent être prises en compte au même titre que celles de tous les citoyens.
S’opposer au pouvoir en place dans le Haut-Ogooué n’est pas évident, si l’on en juge par les résultats électoraux qui y sont attribués aux Bongo et qui plafonnent tous à des sommets staliniens de 95%. Malgré ce constat, nous savons tous que dans le Haut-Ogooué, tout le monde ne partage pas forcement la gestion de l’Etat selon l’oligarchie Bongo ; et à ces compatriotes, il faut obligatoirement donner une plateforme, une porte de sortie, un moyen d’expression pour vivre pleinement leur liberté civique. Pour ce blog, c’est en cela qu’un meeting comme celui par Jean Ping dans cette province ce weekend, a de l’importance. Il n’est pas question ici de sauveur du Gabon, ou de messie politique ayant des conversations téléphoniques avec Dieu. Il s’agit pour nous, en ces temps de misère de la population, de reconnaitre tous les efforts allant dans le sens de l’éveil des esprits et de la prise en main de son avenir et par la même, de l’avenir du pays.
Mais nous devons rester circonspects car si dans les pays normaux, on juge la capacité de mobilisation d’un politicien par le nombre de personnes qu’il draine à ses meetings, il serait hasardeux de juger le succès du meeting de Ping à Franceville, comme pouvant se traduire en plébiscite, car l’histoire nous démontre au Gabon, que vous avez beau être populaire, vos résultats électoraux seront prédéterminés. Par conséquent, même si Jean Ping continue à accroitre sa force politique ; même si l’ensemble des Gabonais se mettait derrière lui pour 2016, de quel moyen dispose-t-il pour éviter que la Cour Constitutionnelle ne valide à nouveau un cauchemardesque résultat pour le peuple Gabonais? Il est pour ce blog surprenant d’observer qu’un homme comme Jean Ping, avec toute l’expérience qu’il a des élections en Afrique et dans le monde, affiche un détachement et une passivité sur ce chapitre. Comment peut-il arriver au changement au Gabon, comment va-t-il s’y prendre pour imposer le changement au Gabon si l’appareil électoral reste le même ?
Sur ce plan, nous n’avons encore rien entendu de satisfaisant et restons sur notre faim! Ce qui est inquiétant et nous permet de douter des sincérités déclarées. Si vous êtes sincères, attaquez-vous à la machine électorale ; si vous le l’êtes pas, alors continuez tranquillement dans le symbolisme !
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