OP-ED: THE GABONESE OPPOSITION IS TAKEN HOSTAGE BY ITS LEADERS’ PAST. LIBRE PROPOS: L’OPPOSITION GABONAISE PRISE EN OTAGE PAR LE PASSÉ DE SES DIRIGEANTS

Photo: Union Nationale




English Version


Because albeit thin and narrow, this blog is intended as a showcase for the independence and freedom of thought, we open as much as possible, our pages to all who are mobilized by fighting for freedom. We publish the texts of all those who intend to oxygenate and educate the reader about the inevitable burst of freedom in Gabon in particular and Africa in general. The text below was offered to us by a reader who wonders about the influence the past of opposition leaders in Gabon has on the effectiveness of this opposition. This is a topic that deserves reflection and debate.



The Gabonese opposition held hostage by the past of its leaders

If there is one thing that our opposition has not revolutionized, it is the complete lack of surprise. It is so predictable in its actions and reactions that there is an impression that it does not want to- or cannot - access to power. This is probably due to a down-home reality: with the exception of leaders from Morena, PGP and UPG, the Gabonese opposition, since 90 is essentially controlled by former PDG apparatchiks, who for various reasons, were lead to more or less change their political side. Some truly changed sides, while others continued to serve the regime subterraneously.

Apparently, it is very difficult to be “deprogramed" when after being subjected to a PDG formatting. For proof, all former members of the PDG today in the opposition have retained the political culture of that party: the myth of the name and positions held, the cult of personality, a monolithic conception of relationships within parties, a propensity to clientelism and paternalism, a management by proxy of the political space, an almost visceral tendency to always try to reform the ancient clans... Used to practicing politics with the means of the PDG State, they are struggling to devise strategies to find donors or just to organize people to mobilize resources. As a result, when they see a personal interest in the action, they draw on their own money, more or less ill-gotten gains, and thus see themselves as the "owners" of the fight they lead, when they do not believe to be the "owners" of those who work with them. It seems that they do not know that in a democracy, there is no master or guru, but just comrades in struggle. And because of this, leadership is obtained through charisma, exemplarity, the ability to assemble people, the capacity to overcome and forget oneself.

For all these reasons, and above all, they have great difficulty in accepting contradictory debate, even when they pretend to want to discuss. For them, the normal and necessary differences of political approach quickly turn into personal conflict.

In this context, the recent call by the Sovereignists during the Gabonese Indignants Forum, for a real implantation of political parties of the opposition on the ground, appears as a challenge to the leaders of the opposition rather than a contribution to influx dynamism into it. Request to oppose the organization of the opposition parties to that of the party in power is a requirement, an evidence that is obvious. However, for some barons, to ask this is to question their undoubted abilities.

The accompanying opposition and the soft opposition largely composed of men and women chosen yesterday by Albert Bernard Omar Bongo Ondimba, formatted at his school of single party and unique thought desperately want to do politics from the top, "a democracy without the people." Populations are only being solicited during elections. Our politicians would do well to fully incorporate this quote from Nelson Mandela: "Everything that is done for us, without us, is done against us.”

With twenty or thirty political parties, the opposition is again talking about its unity for the 2016 poll. Which unity is it talking about? The unity of superstructures without real popular basis? How many parties are actually organized in the field in order to assert an effective contribution to the opposition forces? Does the opposition think that it can escape the immutable laws of realpolitik? Unless for our beautiful opposition, realpolitik has been changed to surreal politics.


Version française


Parce que, fût-elle mince et étroite, ce blog se propose comme une vitrine de l’indépendance et de la liberté de pensée, nous ouvrons autant que faire se peut, nos pages à tous ceux que le combat pour cette liberté mobilise. Nous publions les textes de tous ceux qui se proposent d’oxygéner et d’éduquer le lecteur au jaillissement inévitable de la liberté au Gabon en particulier et en Afrique en général. Ce texte ci-dessous nous a été proposé par un lecteur qui s’interroge sur l’emprise qu’a le passé des leaders de l’opposition gabonaise sur l’effectivité de cette opposition. C’est un sujet d’actualité, qui mérite réflexion et débat.



L’opposition gabonaise prise en otage par le passé de ses dirigeants

S’il y a bien une chose que notre opposition n’a pas révolutionné, c’est l’absence totale de surprise. Elle est tellement prévisible dans ses actes et dans ses réactions qu’on a l’impression qu’elle ne veut – ou ne peut – pas accéder au pouvoir. Cela est sans doute dû à une réalité bien de chez nous : à l'exception des leaders du Morena, du PGP et de l'UPG, l’opposition gabonaise, depuis 90, est essentiellement contrôlée par d'anciens apparatchiks du PDG qui, pour diverses raisons, ont été amenés peu ou prou à changer de bord politique. Certains ont véritablement basculé, alors que d'autres ont continué à servir sournoisement le pouvoir.

Apparemment, il est très difficile de se « déprogrammer » quand on a subi le formatage pédégiste. Pour preuve, tous les anciens du PDG aujourd’hui dans l’opposition ont conservé une culture politique propre au parti des masses, ou des nasses : le mythe du nom et des fonctions occupées, le culte de la personnalité, une conception monolithique des rapports au sein des partis, une propension au clientélisme et au paternalisme, une gestion par procuration de l'espace politique, une tendance quasi-viscérale à toujours essayer de reformer les anciens clans... Habitués à faire de la politique avec les moyens de l'Etat-PDG, ils ont du mal à imaginer des stratégies pour trouver des bailleurs de fonds ou tout simplement d’organiser les populations pour mobiliser des ressources. Résultat, quand ils y voient un intérêt personnel à l’action, ils puisent dans leurs propres deniers, plus ou moins mal acquis, et de ce fait, se considèrent comme les "propriétaires" du combat qu'ils mènent, quand ils ne se croient pas "propriétaires" des personnes qui travaillent avec eux. C’est à croire qu’ils ignorent qu’en démocratie, il n'y a ni maitre ni gourou, mais juste des camarades de lutte. Et que de ce fait, le leadership s’acquiert par le charisme, l'exemplarité, l'aptitude à rassembler, la capacité à se dépasser et à s'oublier.

Pour toutes ces raisons, et par-dessus tout, ils ont beaucoup de mal à accepter le débat contradictoire, même quand ils font semblant de vouloir discuter. Pour eux, les divergences d’approche politiques normales et nécessaires tournent rapidement au conflit personnel.

Dans ce contexte, l’appel lancé récemment par les Souverainistes au cours du Forum des Indignés du Gabon, pour une implantation réelle des partis politiques de l’opposition sur le terrain, apparaît comme un défi aux dirigeants de l’opposition plutôt que comme une contribution à dynamiser celle-ci. Demander d’opposer l’organisation des partis de l’opposition à l’organisation du parti au pouvoir est une exigence, une évidence qui saute aux yeux. Or, pour certains barons, le rappeler c’est mettre en doute leurs incontestables capacités.

L’opposition d’accompagnement et l’opposition molle composées en grande partie de femmes et d’hommes choisis hier par Albert Bernard Omar Bongo Ondimba, formatés à son école du monopartisme et de la pensée unique veulent à tout prix faire la politique par le haut, « une démocratie sans le peuple ». Les populations n’étant sollicitées qu’en période électorale. Nos hommes politiques gagneraient à s’imprégner pleinement de cette citation de Nelson Mandela : « tout que l’on fait pour nous, sans nous, est fait contre nous. »

Avec une vingtaine ou une trentaine de partis politiques, l’opposition reparle de son unité pour l’échéance 2016. De quelle unité parle-t-elle ? L’Unité des superstructures sans bases réelles ? Combien de partis sont réellement organisés sur le terrain pour pouvoir affirmer un apport effectif aux forces de l’opposition ? L’opposition pense-t-elle échapper aux lois immuables de la realpolitik ? A moins que, pour notre belle opposition, la realpolitik ait été changée en politique surréaliste.

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