A GOOD ARTICLE ASSESSING GABON'S ENVIRONMENTAL CLAIMS! UN BEL ARTICLE ÉVALUANT LES CLAMEURS ENVIRONNEMENTALES DU GABON!

 


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Traduction française

 

Les références écologiques du Gabon méritent d’être examinées de plus près

Par Jack Dutton

Vendredi le 22 juillet 2022

 

 

Le Gabon affiche depuis longtemps ses références écologiques, jouissant d’une réputation de leader dans les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et la destruction de l’environnement. En juin 2021, cette image a reçu un nouvel élan lorsque le Gabon est devenu le premier pays d’Afrique à recevoir un paiement pour avoir réduit ses émissions de carbone. En déboursant le premier paiement de 17 millions de dollars, l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale, au nom du gouvernement norvégien, s’est engagée à fournir au gouvernement gabonais un financement pour la conservation d’une valeur de 150 millions de dollars sur 10 ans pour réduire les émissions dues à la perte des forêts en 2016 et 2017, par rapport aux données de référence de 2006 à 2015.

 

À certains égards, cette réputation écologique est justifiée. Comme le paiement récent l’indique, le taux de déforestation du Gabon est faible, à moins de 0,08 pour cent, soit environ 9000 hectares par an, selon les données officielles. C’est l’un des rares états « négatifs en carbone » au monde, absorbant plus de dioxyde de carbone qu’il n’en émet. C’est en grande partie grâce au bassin du Congo riche en biodiversité, qui représente 88% de la masse continentale du pays. Les plus de 20 millions d’hectares de forêts tropicales du bassin séquestrent environ 140 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an, soit beaucoup plus que les 35 millions de tonnes émises par le Gabon. En 2002, le président de l’époque, Omar Bongo, avait reçu des éloges lorsqu’il créa 13 parcs nationaux pour protéger environ 10% des terres du pays, un effort de conservation que son fils, l’actuel président Ali Bongo Ondimba, a poursuivi en établissant neuf parcs marins et 11 réserves marines en 2017.

 

Sur la scène internationale aussi, le Gabon a été un écologiste bruyant. Il a présidé le groupe de négociateurs africains lors de la conférence des Nations Unies sur le climat COP26 à Glasgow l’automne dernier, où il a poussé les pays riches à affecter davantage de fonds aux pays en développement pour l’adaptation au climat. Il a également préconisé une réforme du système REDD+, qui permet aux pays fortement boisés qui absorbent de grandes quantités de CO2 d’échanger des crédits carbones, et s’est joint à plus de 70 autres pays pour fixer un objectif de réduction des émissions, s’engageant à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 50% d’ici 2025. Et il a lancé un plan national « Gabon vert » pour contribuer aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.

 

Cependant, les ambitions climatiques et environnementales déclarées du Gabon ne correspondent pas tout à fait à la réalité, et les industries extractives continuent de nuire à l’environnement au nom de l’économie du pays.

 

Prenez l’industrie pétrolière gabonaise. En 2020, le pays a déclaré qu’il réduirait sa production de pétrole de près de 25% d’ici l’année suivante et diversifierait son économie. Cependant, des rapports plus récents de l’Administration du Commerce International des États-Unis affirment que le pays viserait en fait à plus que doubler sa production de pétrole à 500000 barils par jour, ou bpj, d’ici 2025, contre environ 198000 bpj produits aujourd’hui.

 

Historiquement, le Gabon a été incroyablement dépendant du pétrole. Selon la Banque mondiale, en 2021, le secteur représentait environ 45% de son PIB, 80% de ses exportations et 60% de ses recettes fiscales. Au fur et à mesure que ses champs pétrolifères ont vieilli, la production pétrolière du pays a diminué, mais le gouvernement a exploré des champs offshores pour combler ce déficit et augmenter les investissements internationaux.

 

À la suite de ces contradictions, certains médias ont accusé le gouvernement gabonais de « greenwashing » pour dissimuler les dommages causés par ses entreprises pétrolières. Par exemple, Bongo a été critiqué pour avoir dissimulé les dommages causés par Assala Energy, la deuxième plus grande société pétrolière et gazière du Gabon, qui aurait entrepris des pratiques d’extraction qui émettent des niveaux élevés de CO2. En 2017, la société a annoncé qu’elle avait acquis les actifs onshore de Shell au Gabon pour 587 millions de dollars et, à ce jour, elle continue d’extraire du pétrole et du gaz de ces champs par combustion de gaz et torchage– ce qui implique de brûler le gaz naturel qui s’échappe des champs lors de l’extraction du pétrole – qui sont tous deux des émetteurs élevés de CO2.

 

Rien que par torchage du gaz, le Gabon émet environ 2,25 millions de tonnes de CO2 par an, assez pour générer 500 mégawatts d’électricité, et Assala est l’un des principaux coupables. Dans son rapport environnemental, social et de gouvernance 2020, la société a déclaré qu’elle effectuait près de 20 millions de pieds cubes standard de torchage de routine de gaz par jour. Cependant, elle s’est engagée à arrêter son torchage routinier de gaz d’ici 2030 au plus tard, conformément à l’objectif de la Banque mondiale.

 

Outre l’industrie énergétique du pays, une autre préoccupation environnementale majeure est la production d’huile de palme au Gabon, que son gouvernement considère comme un produit clé. L’industrie de l’huile de palme a été fortement critiquée par de nombreux écologistes parce que la culture des palmiers à huile est associée à des niveaux élevés de déforestation, à des impacts dévastateurs sur la biodiversité et à des dommages sociaux pour les communautés, y compris des expulsions forcées et l’accaparement des terres. La production d’huile de palme est également associée à des émissions élevées de CO2.

 

Malgré ces préoccupations, en 2011, le gouvernement gabonais a créé Oil Palm Gabon, une coentreprise avec la société singapourienne Olam, et lui a accordé une parcelle de forêt de 300000 hectares comme première concession. Selon la Rainforest Foundation U.K., ces terres contenaient les habitats d’éléphants de forêt, de gorilles et de lamantins en voie de disparition, et le projet a refusé aux communautés le droit à un consentement libre et éclairé au développement sur leurs terres. Après un tollé de la part des habitants et des activistes, Olam a ensuite rendu 63780 hectares au gouvernement, les jugeant « inappropriés » pour la production d’huile de palme, et a déclaré que cela ne fonctionnerait pas dans d’autres domaines de grande valeur sociale et environnementale.

 

Mais ce n’était pas la dernière controverse à laquelle était confrontée Oil Palm Gabon. En 2016, un rapport du groupe de défense Mighty Earth a révélé qu’Olam avait rasé au bulldozer les forêts tropicales gabonaises pour établir des plantations secrètes de monoculture de palmiers à huile, sapant les droits de l’homme et les politiques de conservation. Plus récemment, en février 2020, Olam est revenu sur le devant de la scène lorsque deux organisations écologistes – le World Rainforest Movement et le Gabon Muyissi Environnement – ont publié un rapport sur les dommages causés par son développement de l’huile de palme dans la province de Ngounie, dans le centre-sud.

 

L’enquête a cité plusieurs villageois anonymes, qui ont déclaré qu’Olam avait détruit des zones où ils avaient précédemment collecté des fruits et des plantes médicinales, et que certaines de leurs sources d’eau avaient été contaminées par des produits agrochimiques utilisés par l’entreprise. Le rapport indique également que de nombreux responsables locaux ont estimé qu’ils ne pouvaient pas faire grand-chose ou rien pour demander des comptes pour ces griefs, puisque le projet d’huile de palme est soutenu par l’État. Bien qu’il prétende ne développer ses plantations que sur « des prairies, des zones de repousse secondaire ou des zones d’exploitation forestière dégradées », Olam aurait construit des installations dans des zones protégées des forêts, selon les sources du rapport. Olam a nié ces allégations, affirmant que les allégations étaient « factuellement inexactes et fausses ».

 

Ces résultats freineront sans aucun doute les célébrations du paiement de réduction des émissions de carbone du Gabon. Alors que la plupart des pays ont historiquement développé leur économie via des secteurs qui nécessitent des niveaux élevés de déforestation, tels que l’agriculture, le plan de crédit carbone du Gabon semblait offrir une nouvelle voie durable. Plutôt que de détruire de vastes étendues du bassin du Congo pour alimenter la croissance économique, le gouvernement du pays a déclaré qu’il utiliserait ce puits de carbone pour obtenir des fonds externes et des crédits carbones qui lui permettraient de se développer de manière durable.

 

Cependant, la compensation a été critiquée par les militants écologistes, les scientifiques et les entreprises comme étant une politique qui permet aux pays d’obscurcir les pratiques lourdes en émissions et de retarder la mise en œuvre de mesures plus strictes contre le changement climatique. Par exemple, en juin, le géant français de l’énergie TotalEnergies a acheté 49% de la compagnie forestière Compagnie des Bois du Gabon, qui possède 600000 hectares de concessions forestières au Gabon, dans le but de générer des crédits carbones à partir de ses pratiques forestières. Plus tôt ce mois-ci, en fait, le ministre gabonais de l’Environnement, Lee White, a déclaré que le pays utiliserait environ 90 millions de dollars de crédits carbone pour compenser ses émissions de carbone avant la conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP27 en novembre.

 

Tanguy Gahouma-Bekale, conseiller du président et négociateur en chef du Gabon pour le climat à la COP26, a reconnu que son pays devait se sevrer des combustibles fossiles et arrêter le torchage du gaz s’il voulait atteindre son objectif de réduire de moitié les émissions d’ici 2025. Malgré l’aubaine de son puit de carbone, le Gabon ne peut pas retarder la transition vers une économie entièrement verte s’il espère vraiment trouver cet équilibre délicat entre croissance économique et développement durable.

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