GABON ONCE AGAIN IMPLICATED IN ANOTHER SCANDAL HAVING TO DO WITH LOBBYING IN THE USA. LE GABON ENCORE IMPLIQUÉ DANS UN SCANDALE DE LOBBYING AUX USA


Le président Ali Bongo Ondimba du Gabon, au centre, a engagé une firme de relations publiques internationale dans le but de le faire rencontrer des journalistes internationaux pour des interviews intimes, avant le vote dans ce pays en 2016.


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Traduction française



Des consultants politiques ayant des liens avec Trump jettent leur dévolu sur les élections en Afrique

Par Dionne Searcey


Lorsqu’un candidat nigérian à la présidence a débarqué aux États-Unis en janvier après des annees d’interdiction de visa en raison d’allégations de corruption, il le devait à une équipe de consultants et de lobbyistes occidentaux qui avaient travaillé pour ce chaleureux accueil américain.

L’une des personnes qui l’a aidé était Riva Levinson, qui doit sa carrière de consultante politique à Paul Manafort, ancien patron de la campagne présidentielle du président Trump, qui vient d’être condamné ce mois à plus de sept ans de prison pour de nombreux crimes.

Mme Levinson, qui a maintenant son propre cabinet, KRL International, fait partie des nombreux consultants politiques américains liés au président Trump, qui font désormais partie intégrante des campagnes politiques africaines, voulant profiter du virage de cette région vers la démocratie.

Pendant des décennies, les pays d'Afrique subsaharienne ont changé de gouvernement par le biais de coups d'État qui ont amené des juntes militaires au pouvoir. Mais de plus en plus, dans des pays comme le Nigéria, les élections sont censées être déterminées par la volonté du peuple, même si parfois elles ne sont pas totalement libres ni équitables.

Néanmoins, à mesure que les élections deviennent plus communes et concurrentielles (avec des campagnes de sondage et l’implication des réseaux sociaux), les candidats africains recrutent des entreprises occidentales pour influencer les électeurs et influencer la couverture médiatique de leurs campagnes.

Les consultants ayant des liens avec M. Trump sont particulièrement prisés par leurs clients politiques, même dans les pays qu’il a dénigrés par une expression vulgaire (pays de merde) et qui échappent largement au radar de la politique étrangère de son administration.

En marge d'un évènement pendant une récente élection au Nigéria, Mme Levinson a raconté des anecdotes du temps où M. Manafort l'envoyait à travers le monde pour enrôler des dirigeants peu recommandables et les aider à redorer leur réputation internationale, moyennant des frais considérables.

« Paul était un maître stratège. Il pouvait survoler à 30000 pieds et voir comment toutes les pièces d’engrenages s'emboîtaient, puis déplacer chacune d'elles avec précision », s’est-t-elle rappelée. « C’est ce que j'ai appris de lui et il m'a offert un siège au premier rang pour regarder l'histoire. Je lui en suis reconnaissante. "

Mme Levinson était au Nigeria pour aider le parti d’opposition aux récentes élections dans le pays. Le candidat du parti pour la présidence était Atiku Abubakar et son client était un puissant sénateur nigérian qui dirigeait la campagne de M. Abubakar.

M. Abubakar a perdu. Mais au cours de la campagne, Mme Levinson et un groupe de lobbyistes et consultants américains liés à M. Trump, ont aidé leurs clients à organiser des réunions sécurisées avec les législateurs et de puissants groupes de lobbying américains. Il a séjourné au Trump International Hotel, un hôtel cinq étoiles près de la Maison Blanche.

Ces petits gains, qui ont permis à M. Abubakar d'accéder aux centres de pouvoir à Washington, étaient impressionnants pour un candidat cité en exemple de la corruption à l'étranger par un sous-comité du Sénat américain en 2010. Ce rapport indiquait qu'il a acheminé des dizaines de millions de dollars de revenus pétroliers nigérian vers des comptes offshores à l’étrangers. M. Abubakar n'a jamais été poursuivi, mais il lui fut interdit pendant des années de se rendre aux États-Unis.

«Ces firmes aident les candidats à blanchir leur image à Washington, Londres et New York, en détournant l'attention extérieure de la rude réalité de leurs campagnes électorales», a déclaré Matthew T. Page, un ancien responsable du département d'État devenu membre associé du programme Afrique de Chatham House, un groupe de recherche britannique.

"Ils cherchent également à manipuler le récit électoral en faisant publier des articles élogieux dans la presse ou en neutralisant les éditoriaux négatifs sur les réseaux sociaux", a déclaré M. Page.

Au Nigeria, le parti de l'opposition a également fait appel à une autre firme conseil, Ballard Partners, pour faciliter des réunions de M. Abubakar à Capitol Hill pour un contrat de 90000 dollars par mois. Brian D. Ballard, le propriétaire de la firme, a été l’un des meilleurs financiers de la campagne de Trump.

Mme Levinson a accompagné M. Abubakar à plusieurs réunions à Washington et Holland & Knight, un cabinet d'avocats américain, a fait pression sur le département d'État pour obtenir son visa. Scott D. Mason, une ancienne aide de M. Trump, a dirigé les efforts du cabinet d’avocats, selon les documents obtenus.

Certaines sociétés occidentales tentent d’exploiter les inquiétudes de l’administration Trump sur le fait que la Chine surpasserait l’influence américaine sur le continent, et proposent leurs clients africains comme étant des solutions.

La société de M. Ballard a ajouté des consultants ayant des liens avec l'Afrique, faisant le pari qu'elle gagnerait plus de clients car l'administration Trump tente de contrecarrer la Chine, qui offre des milliards de dollars en dons d'infrastructures et en prêts aux gouvernements de l'ensemble du continent africain riche en minerais ; afin d’y prendre pied.

"Il est indéniablement dans l’intérêt des États-Unis de lutter contre l’influence géopolitique croissante de la Chine en Afrique", a déclaré James Rubin, responsable des affaires internationales chez Ballard Partners et qui fut secrétaire d'État adjoint de l'administration Clinton.

Ce mois-ci, le gouvernement du Zimbabwe a requis Ballard Partners pour un contrat de 500000 dollars visant à améliorer ses relations avec les États-Unis, selon des informations communiquées par le gouvernement.

Les observateurs de longue date des élections africaines affirment que dans la région, il y a de nombreuses opportunités pour les entreprises occidentales de tirer profit des normes éditoriales des journaux locaux qui peuvent être moins rigoureuses que dans les autres régions du monde. Ils peuvent également manipuler les réseaux sociaux de manière testée et affinée lors des récentes élections en occident.

Le processus de représentation des gouvernements étrangers peut être compliqué. Quels que soient les liens des firmes avec la Maison Blanche, des accusations de fraude et de violence en période électorale ont mis un terme aux activités de certains consultants, compromettant ainsi leur propre image.

En 2016, le gouvernement du président gabonais Ali Bongo Ondimba a retenu les services d'Ogilvy, une agence de relations publiques de renommée mondiale, pour faire venir des journalistes internationaux à Libreville, capitale du Gabon, pour des entretiens individuels avec le président, dans son palais du bord de la mer. M. Bongo a remporté l’élection cette année-là, même si l'opposition contesta l'équité du vote et qu’il eut des violences.

L'année dernière, Mercury Public Affairs a annoncé qu'elle travaillait pour le gouvernement camerounais avant l'élection présidentielle. Mais elle a rapidement annulé le contrat après des accusations de violation des droits de l’homme par l’armée camerounaise.

Peu de temps après, Glover Park Group, une firme américaine, décrocha un contrat auprès de l'ambassade du Cameroun à Washington. Les représentants de la firme envoient régulièrement aux journalistes des dépêches faisant des reportages amicaux sur les événements au Cameroun, qui est au bord d’une guerre civile avec des séparatistes.

Vanguard Africa, un cabinet de conseil à but non lucratif, a bâti une base de clients en travaillant gratuitement pour l’opposition en Gambie, où l’un des présidents les plus brutaux et plus anciens de la région a été destitué en 2016.

Pour les pays d'Afrique subsaharienne, les opinions des responsables de l'autre côté du globe sont importantes. Les gouvernements occidentaux peuvent offrir une aide de plusieurs millions de dollars pour atténuer l'extrême pauvreté, ainsi que des formations et des armes pour les militaires afin de lutter contre les insurrections islamistes.

Les opinions locales ont aussi leur importance. Au cours de la campagne nigériane, l’équipe de consultants occidentaux et locaux de M. Abubakar a aidé à la rédaction d’articles dans des journaux locaux qui n’étaient pas flatteurs pour le président sortant et futur vainqueur, Muhammadu Buhari.

Après avoir travaillé pour M. Manafort pendant 10 ans à compter de 1985, Mme Levinson disposait d'une liste de clients ayant besoin de peaufiner leur réputation. Il l'a envoyée pour faire pression sur Mohamed Siad Barre, un dictateur somalien, mais il n'a pas proposé de contrat à la firme.

Finalement, les administrateurs de la société de M. Manafort ont suivi leur propre chemin, de même que Mme Levinson.

«Je savais qu'un Paul Manafort non entouré par une structure et par une hiérarchie serait dangereux», a-t-elle déclaré. "Je ne voulais pas en faire partie."

Elle aida ensuite Ellen Johnson Sirleaf à prendre le pouvoir au Libéria, où elle devint présidente de 2006 à 2018. Les clients de Mme Levinson incluent désormais des ministères au Libéria et au Ghana.

Une partie de sa mission au Nigeria, a-t-elle déclaré, consistait à "garder l'attention internationale et américaine sur les élections au Nigeria, pour qu'elles soient libres et justes".

Les déclarations publiques de Mme Levinson révèlent des sentiments mitigés à propos de son ancien patron. Dans un éditorial, l’année dernière, après le début des troubles judiciaires de M. Manafort, elle l’avait traité de quelqu’un ne respectant pas les règles, ne se souciant guère des vies perdues et endommagées par ses actes, et pour qui seul importait « l’argent».

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