GABON, THIS COUNTRY WHERE EVERYTHING FAILS! LE GABON, CE PAYS OÚ TOUT ÉCHOUE !
English version
In Gabon nothing seems to work. This blog has tried to
understand what is the problem; why is it that nothing, absolutely nothing is
working. We know that States don't fail overnight. The seeds of their
destruction are sown deep within their political institutions. Gabon has been
in decline for many decades.
History shows that some countries fail spectacularly, with a
total collapse of all state institutions, and the government ceasing to exist
altogether. However, most countries fail not in an explosion of chaos and
violence, but by being utterly unable to take advantage of their society’s huge
potential for growth; by condemning their citizens to a lifetime of poverty. This
is the case of Gabon, where a slow, grinding failure has left the country with
living standards far, far below those that the Gabonese people deserve.
In the case of Gabon, the situation is particularly tragic, because
this failure is by design. The Gabonese state has practically collapsed because
the regime uses a system which destroys incentives, discourages innovation, and
saps the talent of the citizens by creating a tilted playing field and robbing
them of opportunities. Such a system is not in place by mistake but on purpose.
It is for the benefit of a few who gain much from the extraction — whether in
the form of valuable minerals, insider trading, or protected monopolies — at
the expense of society. Of course, such clans benefit from rigged political
institutions too, wielding their power to tilt the system for their benefit.
But Gabon, like all States built on exploitation, inevitably
fail, taking an entire corrupt system down with them and often leading to
immense suffering. This blog has looked at 10 indicators showing that Gabon is
failing:
1. The population’s property rights are not protected
In Gabon, it is very difficult and cumbersome for people to
own property; the state owns everything, including nearly all land, which contributes
to destroy the people’s incentive to succeed by acquiring property. It is not
rare that the same plot of land is sold to several people, all possessing
equivalent legal papers showing them to be the owners. This creates chaos and
hampers the ability of people to invest with confidence in property ownership.
Why invest in land that could be taken away from you arbitrarily and given to
someone else who had fake papers. Many people in Gabon are trapped in this
debilitating cycle of trying to demonstrate that their land is actually theirs.
To have a successful economy, one needs an effective centralized state which
provides order, an effective system of laws, mechanisms for resolving disputes,
and distributes basic public goods and services.
2. Rule by fear
Coercion is a surefire way to fail. An economy based on mistreatment
or coercion of workers is doomed to failure. In Gabon, most people are
terrified of losing their job, which create a sense of extreme fragility. This
fear is responsible for the lack of innovation and technological progress because
people are afraid to take risks. They would rather please their bosses, that
actually work efficiently and producing good results.
3. A rigged system
Gabon has today what is a de facto caste system for jobs. The
best and most lucrative positions are reserved to a select few, based on family
connections or ethnicity, thus robbing other Gabonese of any opportunity to use
their skills and talents to help develop the country. Those without the right
connections are condemned to work at the bottom positions with very low
prospects for advancement. Unsurprisingly, such a system fails to improve the
living standards of 80 percent of the Gabonese population.
4. Some people and their families think they are bigger than
the state
When a few chosen people control an economy, they often use
their power to create monopolies and block the entry of new people in that
economy. This is exactly how Gabon has operated for decades under the Bongo
family. By some estimates, the Bongo family and their associates’ control as
much as 60 percent of the Gabonese economy. Even when the regime privatizes
large parts of the economy, the beneficiaries are often their friends and relatives.
All big businessmen in Gabon are close to the regime; and they receive not only
protection from the State but also government contracts and large bank loans
without needing to put up collateral. These big businessmen therefore have a stranglehold
on the Gabonese economy because they create fabulous profits for regime insiders,
and they block opportunities for the vast mass of Gabonese people.
5. Bad public services
Roads in terrible shape; bad schools and terrible hospitals.
Infrastructure matters and when there is no infrastructure, the State collapses.
6. Infighting over the spoils
Intense personalized power breeds instability and failure
because, consistent with the iron law of oligarchy, it creates incentives for
others ambitious people to depose the existing order and take over. The Bongo
family has run Gabon as their personal fiefdom. So much so than little changed Omar
Bongo died, passing the baton to his son, Ali Bongo, who just continued the
plunder.
The trouble is that this sort of system creates deep-seated
grievances and invites contests for power from would-be strongmen hoping to get
their hands on the loot. This is where Gabon is and what it has become.
Version française
Au Gabon, rien
ne semble fonctionner. Ce blog a essayé de comprendre quel est le problème; pourquoi
rien, absolument rien ne fonctionne. Nous savons que les États n’échouent pas
du jour au lendemain. Les graines de leur destruction sont semées profondément
dans leurs institutions politiques. Le Gabon est en déclin depuis de
nombreuses décennies.
L’histoire
montre que certains pays échouent de façon spectaculaire, par un effondrement
total de toutes les institutions étatiques, et le gouvernement cesse
complètement d’exister. Cependant, la plupart des pays échouent non pas dans
une explosion de chaos et de violence, mais parce qu’ils sont totalement
incapables de tirer parti de l’énorme potentiel de croissance de leur société;
en condamnant leurs citoyens à une vie de pauvreté. C’est le cas du Gabon, où
un échec lent et cuisant a laissé le pays avec un niveau de vie très, très
inférieur à celui que le peuple gabonais mérite.
Dans le cas du
Gabon, la situation est particulièrement tragique, car cet échec est voulu.
L’État gabonais s’est pratiquement effondré parce que le régime utilise un
système qui détruit l’encouragement, décourage l’innovation et sape le talent
des citoyens en créant un espace biaisé et en les privant d’opportunités. Un
tel système n’est pas mis en place par erreur, mais à dessein. C’est pour
quelques-uns qui profitent beaucoup de l’extraction – que ce soit sous la forme
de minéraux précieux, de délits d’initiés ou de monopoles protégés – aux dépens
de la société. Bien sûr, ces clans bénéficient également d’institutions
politiques truquées, exerçant leur pouvoir pour faire basculer le système à
leur avantage.
Mais le Gabon,
comme tous les États construits sur l’exploitation, échoue inévitablement,
entraînant avec lui tout un système corrompu et causant souvent d’immenses
souffrances. Ce blog s’est penché sur 6 indicateurs montrant que le Gabon est
en train d’échouer :
1. Les droits
de propriété de la population ne sont pas protégés
Au Gabon, il
est très difficile et fastidieux pour les gens de posséder des biens immobiliers
; L’État possède tout, y compris presque toutes les terres, ce qui contribue à
détruire l’incitation du peuple à réussir en acquérant des biens immobiliers.
Il n’est pas rare qu’un même terrain soit vendu à plusieurs personnes, toutes
possédant des documents légaux équivalents montrant qu’elles en sont les
propriétaires. Cela crée le chaos et entrave la capacité des gens à investir en
toute confiance dans la propriété. Pourquoi investir dans des terres qui
pourraient vous être arrachées arbitrairement et données à quelqu’un d’autre
qui avait de faux papiers. Beaucoup de gens au Gabon sont pris au piège de ce
cycle débilitant qui consiste à essayer de démontrer que leur terre leur
appartient réellement. Pour avoir une économie prospère, il faut un État
centralisé efficace qui assure l’ordre, un système efficace de lois, des
mécanismes de résolution des différends et qui distribue les biens et services
publics de base.
2. Gouverner
par la peur
La coercition
est un moyen infaillible d’échouer. Une économie basée sur la maltraitance ou
la coercition des travailleurs est vouée à l’échec. Au Gabon, la plupart des
gens sont terrifiés à l’idée de perdre leur emploi, ce qui crée un sentiment
d’extrême fragilité. Cette peur est responsable du manque d’innovation et de
progrès technologique parce que les gens ont peur de prendre des risques. Ils
préfèrent plaire à leurs patrons, plutôt que de travailler efficacement et
produire de bons résultats.
3. Un système
truqué
Le Gabon a
aujourd’hui ce qui est de facto un système de castes pour l’emploi. Les postes
les meilleurs et les plus lucratifs sont réservés à quelques privilégiés, sur
la base de liens familiaux ou ethniques, privant ainsi les autres Gabonais de
toute possibilité d’utiliser leurs compétences et leurs talents pour aider au
développement du pays. Ceux qui n’ont pas les bons contacts sont condamnés à
travailler aux dernières places avec de très faibles perspectives d’avancement.
Sans surprise, un tel système ne parvient pas à améliorer le niveau de vie de
80% de la population gabonaise.
4. Certaines
personnes et leurs familles pensent qu’elles sont plus importantes que l’État
Lorsque
quelques personnes choisies contrôlent une économie, elles utilisent souvent
leur pouvoir pour créer des monopoles et bloquer l’entrée de nouvelles
personnes dans cette économie. C’est exactement ainsi que le Gabon fonctionne
depuis des décennies sous la famille Bongo. Selon certaines estimations, la
famille Bongo et ses associés contrôlent jusqu’à 60% de l’économie gabonaise.
Même lorsque le régime privatise de grandes parties de l’économie, les
bénéficiaires sont souvent leurs amis et parents. Tous les grands hommes
d’affaires du Gabon sont proches du régime ; et ils reçoivent non seulement la
protection de l’État, mais aussi des contrats gouvernementaux et des prêts
bancaires importants sans avoir besoin de fournir de garanties. Ces grands
hommes d’affaires ont donc une mainmise sur l’économie gabonaise parce qu’ils
créent des profits fabuleux pour les initiés du régime, et ils bloquent les
opportunités pour la grande masse du peuple gabonais.
5. Mauvais
services publics
Des routes en
mauvais état ; de piteuses écoles et des hôpitaux pas fiables. L’infrastructure
est importante et quand il n’y a pas d’infrastructure, l’État s’effondre.
6. Luttes
intestines pour le butin
Un pouvoir
personnalisé intense engendre l’instabilité et l’échec parce que, conformément
à la loi de l’oligarchie, il incite d’autres personnes ambitieuses à déposer
l’ordre existant et à prendre le pouvoir. La famille Bongo a dirigé le Gabon
comme leur fief personnel. À tel point que peu de choses ont changé après la
mort d’Omar Bongo, qui a passé le relais à son fils, Ali Bongo, qui a juste
continué le pillage.
Le problème
est que ce genre de système crée des griefs profondément enracinés et invite
des hommes forts potentiels à se disputer le pouvoir. Voilà où se trouve le
Gabon et ce qu’il est devenu.
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