L’ÉMERGENCE DANS SES ŒUVRES : PRIVÉ DE SALAIRE DEPUIS 2 MOIS, UN EMPLOYÉ DE LA MAIRIE DE LBV DÉCÈDE FAUTE DE SOINS



Il s’appelait Steve; il était employé à la mairie de Libreville et n’avait pas perçu son salaire depuis 2 mois. Tombé malade, il se rendit, ce Mercredi, chez son employeur pour demander son dû, son salaire, car il avait besoin d’argent pour se faire traiter dans les établissements sanitaires de Libreville. Il ne fut pas reçu par les responsables et n’obtint pas le moindre kopeck de la part de la mairie. Il rentra chez lui et décéda dans la nuit de Mercredi à Jeudi à 1 heure du matin, faute de soins. Ses collègues, prit d’une grande colère, allèrent déposer son corps dans le hall de la mairie (photo ci-dessus, le décédé est allongé derrière l’agent). Au Journal RTG1 de 20 hrs, un certain monsieur Koumba (photo ci-dessous), porte parole de la mairie de Libreville, tentait de s’expliquer sur les retards de salaires et la responsabilité de la mairie dans la mort de ce compatriote.



1. Salaires impayés, «l’avenir en confiance»
Tout employeur est légalement tenu de garantir le paiement du salaire de ses employés dès le premier jour requis. C’est un droit universel qui demande aussi que le salaire soit fixé selon la durée et la complexité du travail. Ce salaire est la prestation versée par l'employeur au salarié en contrepartie de son travail. Mais au Gabon, on remarque que ce droit n’est pas appliqué. Dans certains services, comme à la mairie de Libreville, on ne peut pas dire qu’il y ait toujours de date fixe de salaire. La paie des salaires s’organise un peu à la vagabonde, ce qui entrave gravement à la vie des employés et leur occasionne de récurrents gros soucis financiers. Ces incertitudes peuvent même aboutir à mort d’homme, comme c’est le cas aujourd’hui. En général, quand les salariés se plaignent, les responsables deviennent injoignables. Quand on pense qu’il y a un ministère du travail au Gabon et des inspecteurs du travail chargés de s’assurer que les employeurs signalent une date fixe de paiement sur les fiches de paie et que cette date corresponde à la date de réception des salaires. En fait, selon le droit du travail, quand les employés sont payes avec retard, ils sont en droit de réclamer des intérêts par jour de retard de salaire, ce qui au Gabon n’est certainement pas le cas.



2. A la mairie de Libreville, Ntoutoume Emane spolie ses employés
Ils sont pour la plupart des sous payés, gagnant souvent entre 80000 et 150000 francs CFA. Ce sont eux qui nettoient les marchés, débroussent les terres pleins, sont commis dans les bureaux de la mairie. Devant la mort de leur collègue qui n’a pas pu recevoir de soins par manque d’argent, dû au non paiement de son salaire, les agents municipaux affirment pourtant que leur rémunération quand elle est payée, est régulièrement amputée à la source par toutes les taxes et retraits liés à la couverture sociale. Mais à la grande surprise des agents, ces redevances ne sont pas versées à la CNSS, et ces agents qui déjà ont des bas salaires ponctionnées, se voient chasses des hôpitaux de la CNSS car on leur dit que leur service ne paie pas les cotisations. Comment peut-on retirer, des millions à la source des salaires des gens et ne pas reverser cet argent à la CNSS et mettre en péril des familles entières qui ne pourront pas se soigner. Il ya manifestement escroquerie et violation du droit du travail, mais au Gabon ce ne sont pas des crimes. D’après les agents de la mairie, la supercherie va plus loin, car de grosses recettes de la mairie ne sont pas non plus reversées dans les compte de la mairie, c’est le cas de l’argent des mariages qui se comptabilise à en moyenne 600 millions de francs CFA par an, l’argent des clandos qui est 400 millions par an, et bien d’autres revenus de services de recouvrement. Tout cet argent disparait et ce sont les agents qui se retrouvent sans couverture médicale et sociale.

Le maire de Libreville qui est un grand et volubile partisan de « l’émergence », était introuvable aujourd’hui, c’est son porte parole qui a dû expliquer que la question des arriérés de salaires allait être réglée bientôt et poursuivant sur sa lancée, le gentil porte parole a attribué les retards de salaires à des raisons «techniques». Quel euphémisme, des centaines de foyers sont privés de ressources financières, pour des raisons techniques. Les déclarations des responsables de la mairie brillent par leur contradiction. Apostrophés, les représentants du maire assuraient que le dossier salarial était pris en charge et que son dégel n’était qu’une question de quelques jours. Mais l’échéance a été déjà maintes fois reportée, créant ainsi un grand désarroi chez les agents qui ont fini par perdre espoir, et même en sont morts comme le cas du jour. C’est bien parti, l’émergence !

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