LES FANTASSINS DE L’ÉMERGENCE




Un fantassin est un soldat d'infanterie qui a toujours été utilisé dans l’histoire des conflits armées, comme chaire à canon. Le terme fantassin est un emprunt de l'italien « infanteria », qui est dérivé d’ »infante » qui veut dire enfant. Donc le terme fantassin (enfant) illustre bien le rôle de chaire à canon et d’exécutant aux ordres dévolu à cette classe de militaires. A bien des égards, la politique peut ressembler à un champ de bataille où les chefs d’états majors politiques ont besoin de chaire à canon pour accomplir leurs basses besognes. La communication est un élément essentiel du dispositif du combat politique et les fantassins en tout genre peuvent être très utiles. Au Gabon, la communication d’Ali Bongo est relayée par les canaux des organes de presse publique comme la RTG1; et un élément central de ce dispositif est l’émission « Pluriel » qui s’illustre comme le programme « canari dans la mine » dont se sert le PDG pour tirer en premier les banderilles, face à des adversaires souvent muselés car n’ayant pas accès aux mêmes media. C’est de bonne guerre dans ce combat tactique qui demande à ce que les insuffisances de ses adversaires soient accentuées et leurs qualités, diminuées. Dans cet exercice, les fantassins sont fort utiles, surtout que dans ce Gabon où règne la plus grande misère, on les achète pour une poignée de CFA et quelques honneurs, et peut être même un Blackberry. Ils aiment les gadgets.

1. La récente cabale anti-Chinoise
Il y a plus de 10 ans que la Chine fait un retour en force en Afrique en général et au Gabon en particulier. L’administration bongoïste a même vu en la Chine, un partenaire idéal car peu regardant des fonctionnements internes du pays, tant que les richesses du pays lui étaient accessibles. Avec l’expansion toujours plus grande de la Chine et sa boulimie en matières premières, l’Afrique est subitement devenue la région sur laquelle la Chine s’est jetée, ces 10 dernières années. Au Gabon, contre nos matières premières, la Chine a construit le Senat et le siège de la RTG1. La Chine devait aussi mettre en exploitation le gisement de fer de Belinga. Jusqu'à un passé récent, seuls les ONG Gabonaises et quelques opposants téméraires et solitaires osaient s’élever contre certains aspects du partenariat Chine-Bongo. Mais voila que récemment, avec la prise du pouvoir d’Ali Bongo, les nostalgiques d’une certaine françafrique à l’ancienne décident de récupérer économiquement le pré-carré Gabonais en taillant des croupières à la Chine. C’est sous cette optique qu’il faut recadrer la décision « incompréhensible » et économiquement suicidaire « en surface » d’Ali Bongo, d’interdire l’exportation des grumes, tout en délivrant une dérogation pour les amis Français qui eux continuent tranquillement leurs exportations en prétextant qu’ils ont des stocks accumulés depuis des décennies qu’ils écoulent. Les Chinois eux qui exportent systématiquement tout ce qu’ils coupent, se retrouvent le bec dans l’eau. Leurs exploitations forestières périclitent et ils mettent des milliers d’employés Gabonais au chômage. Dans la même lancée, les Chinois trainent à lancer leurs gros investissement du côté de Belinga et surtout du côté du stade d’Agondjé, un des sites devant abriter la CAN 2012. Les grumes des Chinois n’étant plus exportées, les sociétés réceptrices de ces grumes comme Plysorol, reprise en France et au Gabon par des intérêts Chinois, doivent mettre la clé sous le paillasson. Mais seulement, malin comme des gens issus d’une culture de plus de 5000 ans, les Chinois, sachant que leurs avoirs au Gabon vont être saisis, décident de mettre le feu à leur usine à Owendo pour que les françafricains qui vont récupérer ses biens en vertu de la faillite de Plysorol en France, ne reçoivent que des cendres. Entre temps, le patron de cette société est arrêté au Gabon, mais trop tard, il avait déjà vidé tout ses comptes en France et au Gabon, vers des lieux plus surs. Fait curieux et insolite, au même moment où les faillites des entreprises forestières Chinoises se succèdent, grâce à la mesure d’Ali Bongo, les 3 larrons de l’émission « Pluriel » décident de tirer à feux nourris sur tout ce qui est Chinois au Gabon. Tous les aspects des activités des Chinois y passent. Sous des titres racolant comme « la mafia Chinoise au Gabon », ils nous apprennent que les Chinois ont des soit disant vrais-faux passeports Gabonais, de vraies-fausses plaques minéralogiques diplomatiques sur leurs véhicules, de vraies prostituées dans les arrières boutiques de leurs restaurants, etc., etc. Ca pue le règlement de compte et l’implication des services de renseignements Gabonais est dévoilée, quand nos 3 larrons exhibent des fichiers des entrées Chinoises à l’aéroport de Libreville. Ces Fichiers qui sont confidentiels, ne pouvaient émaner que des services des renseignements Gabonais. Les 3 zigotos de « Pluriel » crient au péril Chinois depuis des semaines maintenant. L’analyse permet de conclure que cette machination est à mettre sous le compte de la françafrique qui s’inquiète de la toute nouvelle puissance chinoise sur ses plates bandes. Dans ce combat, nos besogneux rigolards de « pluriel » jouent à merveille leur rôle de chaire à canon, allant allègrement au charbon, la fleur aux dents, au nom bien entendu de la protection de la mère patrie.

2. Ce que ne dit jamais « Pluriel »
Pluriel, c’est un peu comme Makaya de L’Union. Vous pouvez être sûr qu’on n’y attaquera jamais de manière frontal les intérêts directs de la famille Bongo. Les mises en scène de cette émission sont d’un enfantillage ! Ils nous montrent Ali Bongo en train d’embarquer sur sa vedette pour la Pointe-Denis, et voila que ces larrons nous disent qu’ils sont tombés sur lui et son épouse par hasard. Ils se baladaient avec leur camera en bandoulière comme de bons touristes, puis paf, Ali Bongo et son bateau sont apparus comme ça comme par enchantement. Une autre fois, alors qu’ils se promènent « par hasard » sur un chantier de Port-Gentil, c’est Baloche le PDG de SOCOBA et beau frère d’Ali Bongo qui se retrouve sur leur chemin, bien entendu tout le monde est surpris et se prête à l’interview. Une autre fois ils sont sur un terrain de Golf à Mouanda et puis paf ! C’est Marcel Abeke le PDG de COMILOG qui est là à jouer au Golf. Que de coïncidences ! Mais l’ennui avec des émissions comme « Pluriel » est que les commanditaires de ces pauvres servants prétextant être des journalistes, estiment pouvoir cacher leur jeux au grand public. Mais ils se trompent, nous voyons clairs et comprenons parfaitement leur leurre.

Comments

Popular posts from this blog

GAGAN GUPTA’S MASTERFUL TRICK! LA MAGISTRALE ENTOURLOUPE DE GAGAN GUPTA !