UNE SURPRISE RAFRAICHISSANTE. ENFIN UN CANDIDAT QUI SAIT ARTICULER LE RÔLE DU DÉPUTÉ
Ce jour, les candidats du département de la Mbendje (Port-Gentil) passaient à l’émission de la CNC sur les législatives anticipées du 6 Juin, sur la RTG1. Le débat opposait Gabriel Ogoula Monyama de l’UPNR à Marc Aperano qui représentait Charles Otando du PDG. Ce blog reconnait avoir été particulièrement surpris et agréablement impressionné par la maitrise du sujet par le candidat Gabriel Ogoula Monyama qui a littéralement dominé et survolé le débat. Il a défendu avec excellence, et ce n’est pas exagéré, ses opinions et ses positions. Il a répondu très justement à toutes les questions avec une profonde et manifeste connaissance du rôle qui devrait être le sien une fois élu. Il faut aussi dire qu’il semblerait que les journalistes aient reçu notre message de la veille, car ils sont arrivés avec des questions écrites et se sont abstenus de dire « émergence » et « avenir en confiance » à tout bout de champ. C’est un signe encourageant qui démontre que nos journalistes soient capables de mieux faire quand ils le veulent. Espérons qu’ils continueront dans ce sens.
1. Un bon débat sur l’agriculture
Nous avons appris beaucoup sur l’agriculture dans la région de Mbendje. Le candidat Ogoula Monyama a clairement expliqué aux téléspectateurs la problématique agricole dans son département ; problématique qui est aussi celle du Gabon. Il a dit : « on ne peut pas acheter un bateau pour transporter des produits agricoles qui n’existent pas !». Cette phrase résume à elle seule le mode de gestion du PDG qui va acheter des bateaux pour transporter des vivres, sans s’assurer que l’agriculture soit florissante dans cette région. Il a aussi dit : « quand le PDG parle de partage, il ne s’agit que du moteur hors-bord ou des 2 têtes de tabac qui sont distribuées en période électorale. Et après, il n’y a plus de partage. Une fois les élections terminées, la même pauvreté reprend ses droits ». Ce diagnostic à lui seul résume l’idiotie du bongoïsme. Il a dit que le parlementaire qu’il compte devenir, même dans la minorité, proposera des lois qui iraient dans le sens de l’amélioration des conditions de desserte de cette zone enclavée, même si la majorité les recale, ce sera déjà ça de tenté. Il nous a aussi appris que la base juridique de la navigation fluviale dans cette zone de l’Ogooué Maritime, n’existe pas.
2. Les effets d’annonce
Le candidat Gabriel Ogoula Monyama nous a aussi éclairé sur le fait que le ministère des TP soit responsable de l’entretient routier dans les collectivités locales, mais personne n’assurerait l’entretient des voies fluviales. Ce qui représente un paradoxe car certaines populations dépendent à 100% de ces voies fluviales. Cette information est importante car il faut avouer que peu de gabonais savent et mesurent cette réalité. Bravo cher candidat. Une autre importante révélation a été celle qui voudrait que les fameux bateaux qui auraient été achetés par l’état, pour la CNI (Compagnie nationale de navigation intérieure), et annoncés à grande pompe par les média d’état, ne circulent pas. Ces bateaux « émergents » n’existeraient pas sur le terrain. Voici une révélation qui devrait intéresser nos journalistes car ces bateaux auraient couté des centaines de millions. Pourquoi avoir dépensé cet argent si les bateaux ne sont pas opérationnels ? Il faut que les responsables de cette affaire s’en expliquent. Voici le rôle du parlementaire ; faire jaillir les problèmes de la cité et les exposer au grand soleil pour que le peuple et son gouvernement, que nous voudrons légitime dans le futur même si ce n’est pas encore le cas aujourd’hui, soient au courant de ce qui se passe et y remédient. Voici encore un exemple des effets d’annonce du Gabon. Ils nous disent : « Promis, juré, craché », les bateaux sont là, les populations n’auront plus de problèmes. On présente 2 rafiots à la télévision, achetés à prix d’or. Au finish, que des boniments. Heureusement qu’il existe encore des gens comme Gabriel Ogoula Monyama qui n’ont pas froid aux yeux et viennent nous dire que ces « émergents » ne brassent que de l’air.
La ligne « éditoriale », on va l’appeler ainsi, de ce blog est la non-langue de bois. Ce qui veut dire que lorsque les choses sont mauvaises, nous le disons et lorsqu’elles sont bonnes, nous devons aussi le dire. Force est de constater que le candidat Gabriel Ogoula Monyama nous a séduit aujourd’hui. Il a fait une excellente prestation qui a même été supérieure à celle de certains candidats de la présidentielle de 2009. Il est réconfortant de savoir qu’il y ait des gabonais capables qui osent encore s’intéresser à la politique, sachant combien de fois celle-ci a été galvaudée. Nous souhaitons bonne chance à ce candidat et lui souhaitons une victoire face au PDG, même si celle-ci sera difficile car le PDG peut faire élire n’importe qui au Gabon, car ce parti contrôle tout l’appareil des élections. Ce blog voudrait encore encourager les journalistes qui se sont ressaisis lors de ce débat et ont contribué à sa bonne fluidité et son riche contenu. Ils ont prouvé qu’ils pouvaient être à la hauteur des attentes des téléspectateurs et qu’ils pouvaient survivre à la tentation de paraphraser Ali Bongo toutes les 5 minutes. Ils peuvent donc éviter d’apparaitre, autant que faire se peut, comme des journalistes aux ordres, bien que ce blog réalise que cela soit difficile dans le contexte gabonais. Apres ce débat, ce blog donne les notes suivantes :
Gabriel Ogoula Monyama : 9/10. Rien à ajouter, une excellente prestation.
Marc Aperano : 6/10. Très calme, mais pas vraiment dans l’engagement.
Journalistes : 8/10. Très bonne préparation. Bonnes questions aux candidats et surtout pas de clichés comme « émergence » ou « avenir en confiance ». Ils ont maintenu le débat au niveau des idées et aucune attaque personnelle n’a été relevée. Nous étions loin de la prestation médiocre des journalistes de la veille, quand Oye-Mba via son représentant, a été constamment la victime d’attaques personnelles qui n’avaient rien à voir avec sa candidature à la députation.
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