BRAVO LE GHANA, BRAVO AUX BAFOKENG. EN FOOT, EN ÉCONOMIE COMME EN POLITIQUE, LES DÉMOCRATIES ET LES BONS GOUVERNANTS TRIOMPHENT
Situé à Rustenburg dans la province du Nord-Ouest, le Royal Bafokeng Stadium, a abrité aujourd’hui la rencontre de 16ième de finale entre le Ghana et les USA. Mais la raison qui nous a poussé à consacrer un billet cet à évènement, vient du fait que le seul rescapé Africain, le Ghana, soit aussi une des rares démocraties pleines du continent et un des rares pays dont la bonne gouvernance est citée en exemple. Nous voulons aussi tirer notre chapeau aux Bafokeng, à qui le magnifique stade où s’est joué le match appartient. Une première dans l’histoire de la coupe du monde, de jouer des matches sur un stade appartenant à une communauté et entièrement financé sur les fonds de cette communauté, en toute transparence et voir une équipe africaine accéder aux quarts de finale sur ce stade.
1. Le Ghana sur un strapontin
L’Afrique n’aurait pas pu choisir une meilleure vitrine comme représentant aux quarts de finale, que le Ghana. Le continent le plus pauvre du monde, le moins bien géré, celui où on trouve encore la succession héréditaire au pouvoir, justifiée par des ventriloques sans foi ni loi ; le continent où des dirigeants vont acheter des propriétés à 65 milliards de francs CFA en France, sans que la presse nationale officielle en fasse état. Ce continent mérite des symboles d’espoir. Le Ghana incarne l’onde positive émettant du continent Africain. Il représente l’Afrique responsable, bien gouvernée et démocratique. Le Ghana nous démontre à tous, où se situe le vrai futur de l’Afrique. Il se situe résolument vers la compétence, la démocratie, la bonne gouvernance, les passations de pouvoir hors famille. Toutes les dictatures qui pullulent sur notre continent continuent de nous faire mordre la poussière, c’est pourquoi il faut porter le Ghana au plus haut des exemples Africains.
Foot - CM : Le royaume bafokeng à l'heure anglaise - kewego
Retrouvez durant la compétition, une série de reportages concoctée par France 24 sur les à-côtés de la Coupe du monde en Afrique du Sud.
Retrouvez durant la compétition, une série de reportages concoctée par France 24 sur les à-côtés de la Coupe du monde en Afrique du Sud.
2. Mais qui sont ces Bafokeng ?
Il s’agit tout simplement de la communauté noire la plus riche d’Afrique du Sud. Ils le sont devenus grâce à une victoire juridique à la fin de l’apartheid qui leur octroyait des royalties de 20% sur le platine, un métal précieux, exploité sur leurs terres ancestrales. Sur ce point les Bafokeng ont été visionnaires, et montré la voie à suivre pour les autres communautés africaines qui voudraient finalement se prendre en main et choisir de prendre le contrôle de leur destin par le truchement d’un droit de regard sur les richesses issues de leur sous sol. Les Bafokeng sont des gens qui ont vu juste. Ils sont environ 300000 personnes et leurs terres contiennent plus de 50% des réserves mondiales de platine et de chrome.
3. De bons investissements en toute transparence
Les Bafokeng avaient mis en place un Master Plan avec pour but, grâce à leur manne, l’accélération du développement économique de la communauté d’ici 2035, en mettant l’accent sur l'éducation, la santé et le tourisme. Et pour développer le tourisme, les Bafokeng misèrent beaucoup sur la Coupe du Monde. Ils ont construit leur stade en 1999. Ce stade a attiré l’attention des organisateurs de la Coupe du Monde de football en 2009 lorsqu’il a accueilli la Coupe des Confédérations. C’est un stade correspondant aux standards de la Fifa, et il fut retenu pour faire partie des dix qui accueillent la Coupe du Monde 2010. Ils possèdent également un complexe d’entrainement spécialement construit pour la Coupe du Monde et où est établie l’équipe d’Angleterre. Le succès des Bafokeng vient en grande partie du fait que leurs ressources soient gérées dans la plus grande transparence, ce qui prévient grandement la gabegie comme ailleurs en Afrique (suivez notre regard). Cette transparence permet à tous les membres de la communauté de savoir exactement le solde des comptes de la communauté et les montant des investissements et revenus de la communauté. A ce titre, ils sont en train de développer un nouvel hub IT (technologie de l’information) dont on dit qu’il serait l’un des plus importants d’Afrique. En toute transparence, les Bafokeng ont annoncé qu’en 2009, leurs revenus sur les royalties minières se sont élevés à 30 milliards de Rands, soit environ 2100 milliards de francs CFA. Avec cet argent, les Bafokeng construisent des hôtels and des écoles d’élites. Ils viennent aussi de construire sur fonds propres, 4 hôpitaux et achetés 12 bus convertis en cliniques mobiles fonctionnant 24h sur 24h. Ils ont surtout construit 55 écoles d’élites qui ont vu le nombre de diplômés doubler en quelques années.
Quand on voit comment les Bafokeng ont été visionnaires avec leurs ressources, on pleure pour le Gabon. Le pétrole est extrait de Gamba depuis des décennies, quelles sont les retombées sur les populations de Gamba ? Aucunes ! Le pétrole est extrait de Port-Gentil depuis plus près de 50 ans, quelles sont les retombées pour les populations ? Rien ! Et le projet Belinga prévoit quoi pour les populations ? Rien ! Qui a le plus gagné de l’exploitation du Gabon, les Bongo ou la population? Contrairement à des pays comme le Gabon, dont la gouvernance continue d’amuser les occidentaux et les conforter dans leurs préjugés voulant que les Africains soient de charmants "naïfs" qui ne savent que consommer et fêter, tant ils sont désespérément indisciplinés et infantiles, le Ghana et les Sud Africains, dans le cas présent des Bafokeng, démontrent que le continent peut avoir une image plus revalorisante, faite de bonne gouvernance, de compétence et de gagne. En revanche, aucun pays d’expression française ne s’est qualifie pour le second tour, et aucun des pays francophones d’Afrique, en dehors de l’Ile Maurice, ne peut être valablement aujourd’hui considéré comme une démocratie exemplaire. Et c’est cet espace francophone qui nous sert de référence. Quel Malheur.
Merci pour ce tableau affligeant! Bon courage pour la suite! Pour précision, l'ile Maurice n'est pas que francophone, les francophones n y sont pas majoritaires! Etant moi même gabonais et mauricien...
ReplyDeleteMerci pour tout
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