UN MOIS APRÈS LA CESSASSION DES EXPORTATIONS DES GRUMES DU GABON, OÙ EN SONT LES CHOSES ?




Les émergents nous avaient prédit une révolution. L’industrialisation par la transformation du bois devait s’amorcer immédiatement. Ce blog s’est penché sur la question des retombés de l’interdiction de l’exportation des grumes et notre conclusion : rien de glorieux ! Nous nous sommes approchés des exploitants qui nous ont expliqué comment les choses fonctionnent. Après ces conversations, nous nous demandons si les émergents qui prennent ces décisions connaissent vraiment l’industrie du bois ?

1. Les grumes s’amoncèlent toujours au port d’Owendo, un vrai gâchis
Nos sources sont formelles et nous disent que depuis la mesure de non exportation des grumes gabonaises, beaucoup de bois qui a été coupé au Gabon ne sera jamais utilisé car les scieries industrielles préfèrent utiliser du bois frais, c'est-à-dire celui qui a été coupé dans les 6 mois précédant sa transformation. Mais au Gabon, des milliers de mètres cubes de bois vont s’éterniser à même le sol, sous les intempéries, à la merci des éléments naturels dégradants, tout simplement parce que le pays n’exporte pas et n’a pas la capacité de transformer ce bois. Les chiffres qui sont avancés sont d’un manque à gagner de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA. Si les émergents pensaient forcer la main des exploitants en leur interdisant d’exporter, ils se sont trompés comme des débutants, car aujourd’hui, tous les acheteurs qui s’approvisionnaient en grumes au Gabon, se sont simplement tournés vers le Cameroun et le Congo-Brazzaville, pour obtenir les mêmes essences qu’ils achetaient naguère au Gabon. Nos sources font état d’importantes cargaisons de grumes partant des ports de Douala et de Pointe-Noire, vers la Chine, le principal acheteur en ce moment. Plus inquiétant, une publication qui se spécialise dans le commerce des grumes, affirme que la Chine serait en train d’abandonner le traitement de l’Okoumé dans ses scieries aux profits d’autres espèces plus disponibles dans les pays voisins du Gabon. Il semblerait donc que le marché du bois se prépare à vivre sans le Gabon. Dans ce cas, la fameuse industrialisation dont parlait Ali Bongo viendrait d’où ? Les gabonais qui ont perdu leurs emplois les retrouveraient où ? Voici ce qui arrive quand des incapables ont le pouvoir de décision : le désastre. Mais qui demandera des comptes à Ali Bongo, vu que l’état c’est lui ?

2. Il y a 60000 mètres cubes de bois qui se gaspillent au port d’Owendo et des milliers de gabonais au chômage
Que va t-on faire de toutes les grumes qui ont été coupées au Gabon? Personne ne s’intéresse à ce genre de question. Que vont devenir la famille mise au chômage ? Encore une fois les émergents vêtus de leur pagne Bongo ne s’intéressent pas à ce genre de questions « idiotes ». Mais bon, nous savons tous que face à ces interrogations, ils diraient en jurant 3 dieux au ciel que tout s’arrangera quand les « fameuses » usines auraient été construites, vous savez, quand les poules auront des dents ; qu’à ce moment là, tous les licenciés retrouveraient des meilleurs emplois ; de la même façon que les bongoïstes avaient trouvé des emplois aux anciens d’Air-Gabon, de l’Octra, de Gabon-Telecom etc. Des promesses, des promesses.

En plus des emplois perdus directement dans le secteur du bois, les gabonais paient aussi les contrecoups de cette mesure, de par la cessation des activités des bulldozers, dont les chauffeurs sont gabonais, les mécanos sont gabonais. Il y a aussi l’impact sur la Setrag, la compagnie de chemin de fer, qui transportait annuellement 1 millions de tonnes de bois, avec toute la manutention gabonaise que cela sous entend. Rien ne peut remplacer ce tonnage pour cette société. Nous continuerons de suivre pour vous ce dossier et vous donnerons les résultats tels qu’ils se mesurent sur le terrain, chose dont semble être incapable ce régime.

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