ON NE SORT PAS DES SENTIERS BATTUS. OÙ EST L’UTILITÉ D’ALLER OFFRIR DES PAGNES Á NOS VIEILLES MÈRES DU VILLAGE ?
Madame Nziengui-Nzoundou en train de distribuer des pagnes « émergents » à des villageoises à Lébamba
Il y a donc des choses qui ne changeront jamais. Hier, les esclavagistes venaient sur nos côtes convaincre les plus naïfs et les plus cupides de nos ancêtres de leurs échanger des territoires, des richesses comme l’ivoire, et des esclaves contre de la pacotille comme des colliers ou des miroirs sans valeurs ou encore du whisky frelaté rejeté par les distilleries européennes. Aujourd’hui, ce sont nos bongoïstes qui vont dans nos campagnes distribuer de la pacotille à nos vieilles parentes, comme si ces objets pouvaient se substituer aux vrais besoins de nos populations villageoises.
1. Est-ce que les villageois et villageoises demandent à recevoir des pagnes ?
Même si au Gabon on ne fait jamais des sondages sérieux, nous pouvons parier que jusqu’au plus profond de nos villages, s’il était demandé aux populations de faire une liste de leurs besoins, le désir de recevoir des pagnes à l’effigie des chefs politiques ne serait pas la priorité. Il est alors étonnant de constater que la distribution villageoise de pagnes soit l’une des actions principales qu’ont les politiciens gabonais et leurs compagnes, envers nos populations villageoises. Ce genre de choses futiles sont malheureusement très à la mode au Gabon. Tellement à la mode qu’on en fait la pièce essentielle des journaux télévisés de la très émergente RTG1. On passe d’une province à l’autre, d’une femme de ministre à une autre, tous et toutes allant « rencontrer » les populations de l’arrière pays pour leur transmettre la « bonne nouvelle » de l’émergence. Vu que ces gens de pouvoir ne disposent d’aucun argument qui puisse véritablement avoir un impact sur la vie des villageois, on se refugie alors dans des habitudes d’une autre ère, et dans des reflexes faciles de distribution de camelotes à une population qui pourtant ne demande rien de ces articles.
2. Un peu plus de considération pour nos paysans serait souhaitable
On a parfois l’impression que nos compatriotes bongoïstes pensent que nos populations paysannes soient toutes idiotes. Dans toutes les provinces, dans toutes les circonscriptions politiques, c’est le même schéma consistant à infantiliser nos villageois avec les vieux clichés de l’enfant prodige parti en ville qui revient muni d’une bonne situation politique, et les bras pleins de camelotes pour la parenté. C’est dépassé, ce genre de façon de faire. Il faut traiter nos parents avec le respect qu’ils méritent et les traiter comme les gens intelligents qu’ils sont, avec des besoins réelles et spécifiques et non seulement le désir de porter des pagnes Bongo. Que les bongoïstes arrêtent donc de se couvrir de ridicule en allant dans l’arrière pays, non pas parler d’expansion de l’agriculture, réfection des routes, amélioration de l’éducation, mais pour toujours réduire nos populations à l’assistanat et l’attentisme d’une émergence qui n’est qu’un mirage, à coup de distribution de pagnes, de cuisses et ailes de dinde. Quand on arrive dans l’arrière pays où l’activité économique est presque suspendue faute de routes, où l'autorité politique ne se manifeste que soit à la veille d’élections, soit pour distribuer des babioles sans incidences dans la vie des gens, on ne peut qu’admirer nos parents qui s’efforcent de rester eux-mêmes dans des circonstances toujours plus difficiles. Il est quand même curieux de constater que ce sont ceux qui nous parlent d’émergence à perdre haleine, qui soient les mêmes à se rendre coupables de comportements rétrogrades et condescendants envers nos populations villageoises. Depuis des générations, nos paysans se débrouillent à vivre avec les moyens qui sont les leurs. Si les gouvernants sont incapables de leur procurer un véritable développement, ce n’est pas la peine de compenser avec des actes de conneries qui n’apportent rien aux villageois.
Chez nous, la fâcheuse tendance est de trouver dans la tradition, des explications à toutes les bêtises. C’est ainsi que les bongoïstes vont certainement nous écrire pour réclamer que la remise de pagnes répondrait à une quelconque tradition enfuie quelque part dans nos us et coutumes. Nous disons NON ! Il faut arrêter ces conneries infantilisantes et abrutissantes. Nos paysans valent mieux que ça. Ils ont toujours été indépendants dans leurs plantations de cultures vivrières ou de cultures de rente ; ils n’ont pas besoins de vos pagnes, messieurs et mesdames les gouvernants. Occupez-vous plutôt de vos chantiers « émergents » qui devraient être : l’exode rural, l’environnement, l’entassement dans des agglomérations urbaines invivables, le sous-emploi, la malnutrition, les épidémies, la frustration des jeunes, etc. Laissez les villageois continuez de vivre leur vie, avec leurs chants, leurs cultures (vivrieres et intellectuelles), bref ne salissez pas leur dignité avec vos conneries « émergentes ».
Il y a donc des choses qui ne changeront jamais. Hier, les esclavagistes venaient sur nos côtes convaincre les plus naïfs et les plus cupides de nos ancêtres de leurs échanger des territoires, des richesses comme l’ivoire, et des esclaves contre de la pacotille comme des colliers ou des miroirs sans valeurs ou encore du whisky frelaté rejeté par les distilleries européennes. Aujourd’hui, ce sont nos bongoïstes qui vont dans nos campagnes distribuer de la pacotille à nos vieilles parentes, comme si ces objets pouvaient se substituer aux vrais besoins de nos populations villageoises.
1. Est-ce que les villageois et villageoises demandent à recevoir des pagnes ?
Même si au Gabon on ne fait jamais des sondages sérieux, nous pouvons parier que jusqu’au plus profond de nos villages, s’il était demandé aux populations de faire une liste de leurs besoins, le désir de recevoir des pagnes à l’effigie des chefs politiques ne serait pas la priorité. Il est alors étonnant de constater que la distribution villageoise de pagnes soit l’une des actions principales qu’ont les politiciens gabonais et leurs compagnes, envers nos populations villageoises. Ce genre de choses futiles sont malheureusement très à la mode au Gabon. Tellement à la mode qu’on en fait la pièce essentielle des journaux télévisés de la très émergente RTG1. On passe d’une province à l’autre, d’une femme de ministre à une autre, tous et toutes allant « rencontrer » les populations de l’arrière pays pour leur transmettre la « bonne nouvelle » de l’émergence. Vu que ces gens de pouvoir ne disposent d’aucun argument qui puisse véritablement avoir un impact sur la vie des villageois, on se refugie alors dans des habitudes d’une autre ère, et dans des reflexes faciles de distribution de camelotes à une population qui pourtant ne demande rien de ces articles.
2. Un peu plus de considération pour nos paysans serait souhaitable
On a parfois l’impression que nos compatriotes bongoïstes pensent que nos populations paysannes soient toutes idiotes. Dans toutes les provinces, dans toutes les circonscriptions politiques, c’est le même schéma consistant à infantiliser nos villageois avec les vieux clichés de l’enfant prodige parti en ville qui revient muni d’une bonne situation politique, et les bras pleins de camelotes pour la parenté. C’est dépassé, ce genre de façon de faire. Il faut traiter nos parents avec le respect qu’ils méritent et les traiter comme les gens intelligents qu’ils sont, avec des besoins réelles et spécifiques et non seulement le désir de porter des pagnes Bongo. Que les bongoïstes arrêtent donc de se couvrir de ridicule en allant dans l’arrière pays, non pas parler d’expansion de l’agriculture, réfection des routes, amélioration de l’éducation, mais pour toujours réduire nos populations à l’assistanat et l’attentisme d’une émergence qui n’est qu’un mirage, à coup de distribution de pagnes, de cuisses et ailes de dinde. Quand on arrive dans l’arrière pays où l’activité économique est presque suspendue faute de routes, où l'autorité politique ne se manifeste que soit à la veille d’élections, soit pour distribuer des babioles sans incidences dans la vie des gens, on ne peut qu’admirer nos parents qui s’efforcent de rester eux-mêmes dans des circonstances toujours plus difficiles. Il est quand même curieux de constater que ce sont ceux qui nous parlent d’émergence à perdre haleine, qui soient les mêmes à se rendre coupables de comportements rétrogrades et condescendants envers nos populations villageoises. Depuis des générations, nos paysans se débrouillent à vivre avec les moyens qui sont les leurs. Si les gouvernants sont incapables de leur procurer un véritable développement, ce n’est pas la peine de compenser avec des actes de conneries qui n’apportent rien aux villageois.
Chez nous, la fâcheuse tendance est de trouver dans la tradition, des explications à toutes les bêtises. C’est ainsi que les bongoïstes vont certainement nous écrire pour réclamer que la remise de pagnes répondrait à une quelconque tradition enfuie quelque part dans nos us et coutumes. Nous disons NON ! Il faut arrêter ces conneries infantilisantes et abrutissantes. Nos paysans valent mieux que ça. Ils ont toujours été indépendants dans leurs plantations de cultures vivrières ou de cultures de rente ; ils n’ont pas besoins de vos pagnes, messieurs et mesdames les gouvernants. Occupez-vous plutôt de vos chantiers « émergents » qui devraient être : l’exode rural, l’environnement, l’entassement dans des agglomérations urbaines invivables, le sous-emploi, la malnutrition, les épidémies, la frustration des jeunes, etc. Laissez les villageois continuez de vivre leur vie, avec leurs chants, leurs cultures (vivrieres et intellectuelles), bref ne salissez pas leur dignité avec vos conneries « émergentes ».
Bravo je viens de lire votre article et je suis tout a fait d'accord avec vous...
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