AU GNOUF POUR AVOIR FAIT SON TRAVAIL DE JOURNALISTE. MAIS OÙ VA LE GABON?
Un seul journaliste a essayé de mener une enquête professionnelle suites aux massacres de Port-Gentil. Un seul journaliste a essayé de mener une enquête approfondie sur le crime effroyable du cadre gabonais René Ziza. Pour ces deux raisons, Jonas Moulenda, c'est de lui dont il s'agit, a été persécuté, sa maison a été perquisitionnée par les bérets rouges de l'armée, il a été arrêté par les autorités et il reçu des menaces de mort. Pour ne pas être en reste, voici que la justice gabonaise vient de le condamner à 3 mois de prison et 500000 francs CFA d'amende, pour avoir simplement trop bien fait son travail de journaliste et d'avoir voulu en savoir plus sur les mobiles qui auraient pu motiver le meurtre de René Ziza.
1. De quoi est accusé Jonas Moulenda?
Le principal chef d'accusation fait à Jonas Moulenda, par le ministère public gabonais, est d'avoir diffamé l'émergent Alfred Nguia Banda. Il n'y a qu'au Gabon où on peut condamner un journaliste pour diffamation, sans que ce journaliste n'ait jamais nommé la personne qui se plaint, dans son article. En effet, à aucun moment Alfred Nguia Banda n'est nommé par Jonas Moulenda. Mais pour avoir simplement dit que le lancement d'un audit du conseil gabonais des chargeurs pourrait être le mobile du crime, voila que Jonas Moulenda soit coupable de diffamation. Alors que nous saluons le courage et le professionnalisme de Jonas Moulenda, pour les proches du pouvoir qui contrôlent les bérets rouges et les services de renseignements gabonais, le genre de journalistes qui comme Moulenda, veulent rompre avec le griotisme et le béni oui-ouisme, représente une menace. Il faut à tout prix les faire taire. Depuis quand faire du journalisme d'investigation en proposant des hypothèses de mobile d'un meurtre, est un crime de lèse majesté comme veut nous faire croire Alfred Nguia Banda?
2. Une condamnation qui cache mal une tentative d'intimidation
Cette scandaleuse comdamnation est tout simplement destinée à intimider ceux qui comme Moulenda iraient mettre leur nez dans ce qui ne les regarde pas. La condamnation de Jonas Moulenda ne repose sur aucune loi. Ce qu'il a écrit ne viole aucun principe anti-diffamatoire. Il faut bien qu'Alfred Nguia Banda sache qu'il n'est pas au dessus de tout soupçon dans l'affaire Ziza, pour la simple raison qu'il dirigea le conseil gabonais des chargeurs. L'article dont se plaint Nguia Banda, ne le cite pas, mais pose la question de savoir à qui aurait pu profiter ce crime? Dans un pays avancé, tout le monde aurait compris que le journaliste a le droit de poser de telles questions car c'est son travail d'informer les lecteurs sur toutes les éventualités d'un meurtre. Les gabonais devraient applaudir le travail de Moulenda, au lieu de le faire incarcérer. Aucune information contenue dans l'article n'était mensongère, ce qui nous fait supposer que la condamnation de Jonas Moulenda soit un acte de harcèlement judiciaire dont se rendent coupables Alfred Nguia Banda et ses semblables.
Menacés qu'ils sont par des journalistes qu'ils ne peuvent pas toujours contrôler, les émergents d'Ali Bongo comme Alfred Nguia Banda, optent pour la stratégie d’intimidation à l’égard des médias et journalistes qui choisissent encore de fournir aux lecteurs une information fiable et indépendante. Alors que Jonas Moulenda avait été le seul à enquêter à Port-Gentil, son article très révélateur n'a pas connu de suite car le pouvoir voulait à tout prix le faire taire. Au lieu de chercher à faire la lumière sur les massacres de POG, c'est Jonas Moulenda qui fut persécuté comme ennemi public numéro 1. Pourtant son reportage était riche en témoignages sur les nombreux morts dont on a fait disparaitre les corps... Mais aujourd'hui personne dans l'establishment journaliste gabonais qui se gargarise en célébrant avec son et lumière Omar Bongo Ondimba, ne peut même venir emboiter un petit pas à Jonas Moulenda qui doit bien se sentir seul en ce moment.
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