UNE ÉLECTION DE PLUS, POUR RIEN




Ce blog, depuis Février dernier, vous avait pourtant prévenu du caractère farfelu des sénatoriales et législatives partielles qui se préparaient au Gabon. Nous disions ouvertement que ces élections étaient inutiles car elles se feraient comme d'habitude, en trompe-l'œil. Où en sommes-nous aujourd'hui?

1. Le fameux rendez-vous annonciateur d'une éventuelle alternance par les urnes n'a pas eu lieu. Il fallait être fou pour le croire.
Bien que les résultats officiels tardent à être publiés, tous les éléments en notre possession, indiquent que la CENAP déclarera Mba Obame et Jean Eyeghe-Ndong, élus; tandis que Casimir Oye-Mba et Paulette Missambo seront battus. Dans la Mbendje, le candidat PDG sera aussi déclaré vainqueur. Sur les 5 sièges en jeux, le PDG en aura donc 3 contre 2 pour l'opposition. Alors qu'on nous promettait un rendez vous avec l’histoire, qu'on nous garantissait une élection procuratrice à l'alternance de 2011, c'est le PDG qui s'est maintenu en ne cédant que les 2 sièges qu'aucune fraude ne leur aurait jamais permis de remporter. Les sièges de Nkembo et de Medouneu. A Mulundu et à Ntoum, le PDG a simplement fait comme d'habitude, c'est-à-dire déclaré sa victoire après un cortège d'actions suspectes comme l'existence de faux papiers etc. Mais au finish, personne ne criera au scandale, car au Gabon c'est le PDG qui gagne, un point c'est tout; sauf dans des endroits comme Nkembo ou Medouneu où même le bongoïste le plus fou saura qu'Ali Bongo et ses émergents ne puissent s'y faire élire, donc la fraude deviendrait trop évidente si le PDG y était déclaré vainqueur. En 2011, lors des élections générales, le même scenario « démocratique » sera rejoué, en l’occurrence l’inamovible PDG qui sera déclaré vainqueur et conservera des majorités écrasantes dans les chambres parlementaires. Il serait donc bon que ceux qui insistent à aller à des élections au sortir desquelles ils seraient toujours déclarés vaincus, quelques soient les circonstances et les résultats des urnes, nous disent dans quel état psychologique ils se trouvent quand ils promettent l'alternance et la cohabitation en 2011? Tout observateur, même distrait, saura que ce cas de figure est impossible vu les tenailles dans lesquelles la famille Bongo enferme le pays. Si les élections ne servent à rien, au Gabon, autant abandonner et passer à autre chose.

2. Que retenir des sorties de Paulette Missambo, Casimir Oye-Mba et Paul Mba-Abessole?
Les bongoïstes vous diront que l'échec de ces personnes signifie un renouvellement de la classe politique au Gabon. Nous sur ce blog avons une autre lecture. Nous estimons que le renouvellement politique reste très marginal et nous risquerons même à affirmer que nous régressons, car un renouvellement qui nous amène des gens comme Julien Nkoghe-Bekale et Imongault, est à proscrire. A Ntoum, Casimir Oye-Mba est un homme qui même après 20 ans passées près d'Omar Bongo, reste beaucoup plus substantiel qu'un individu comme celui qui va lui succéder. Ce denier n'a aucune identité politique ni sociale, ce n'est qu'un parachuté, un fabriqué par Ali Bongo. Oye-Mba fut quelqu'un de très brillant, indépendamment de Bongo, il aurait eu une carrière remarquable. Rien n'est certain, parlant de son successeur que ce dernier aurait pu accéder aux fonctions qui sont les siennes, dans un état méritocratique. La victoire du PDG à Ntoum réside dans le contrôle des institutions électorales par le PDG. Tout le monde le sait et Oye-Mba en premier. Il est donc scandaleux qu'il se soit présenté à des élections dont il se savait battu dès le départ. On se demande parfois à quoi pensent ces gens pourtant très intelligents. A Mulundi la situation est identique à celle de Ntoum. Seul le PDG est autorisé à y gagner. Paulette Missambo ne pouvait gagner cette élection, quelles que soient les circonstances. Même si 100% de la population votait pour elle, Régis Imongault aurait été déclaré vainqueur. Le PDG voulait humilier Paulette Missambo et elle a été complice de sa propre humiliation. Mba-Abessole déclarait il n'y a pas longtemps qu'il s'était retiré de la présidentielle car il savait aller a l'abattoir. Mais à la demande de la famille Bongo, il est allé à l'abatoir à Nkembo, dans un environnement où il est désormais vomi par la quasi totalité des gens. Triste fin pour quelqu'un qui fut élu clairement par LE PEUPLE GABONAIS EN 1993, mais refusa par la suite de prendre ses responsabilités pour réclamer sa victoire avec la dernière énergie, préférant une parcelle de pouvoir honorifique, au lieu du pouvoir réel.

Encore une élection de trop, qui laisse clairement le PDG et donc Ali Bongo, maitre du jeu. Il a les poches garnies de billets qu’il peut distribuer à loisir pour acheter les consciences; il est flanqué d’une administration pleine de ventriloques à ses ordres. Il est impossible à ceux qui nous parlent d'alternance de nous démontrer par la description d'un mécanisme électoral crédible, qu'ils peuvent arriver à leurs fins. Nous pouvons le voir, vous pouvez le constater. Alors pourquoi aller aux élections de 2011 tout en sachant que le PDG les a déjà gagnées? Pourquoi jouer le jeu?

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