AU GABON, UN PRÉSIDENT MORALEMENT INACCEPTABLE



C’est dans le « Contrat Social », que Jean-Jacques Rousseau s’interroge sur la légitimité politique dans les termes du pouvoir. Pour lui, la légitimité politique d’un leader se défini comme la puissance exécutive de la volonté générale conférée par l’électorat. Appliquée au cas Gabon, cette définition fait d’Ali Bongo quelqu’un de totalement illégitime et dont le pouvoir ne repose que sur une seule donne, c'est-à-dire l’institutionnalisation de la force. Toute personne connaissant les rouages du pouvoir Bongo admettra sans trop y être forcée, qu’à la base de sa raison d’être, se situe une relation directe entre l’accès à des postes de responsabilité grassement rémunérés, et l’allégeance personnelle a un individu. Il n’y a donc pas ici de concept d’état. Il ne s’agit pas de faire son travail pour que le Gabon rayonne, mais de satisfaire Omar Bongo pendant 42 ans ou son fils pendant les X années qu’il se propose de gouverner le Gabon jusqu'à ce que mort s’en suive et que son fils arrive à son tour avec de nouveaux slogans. En l’absence de légitimité populaire, le sentiment d’une communauté nationale est remplacé par l’instrumentation politique et sociale de l’ethnicité.

1. Plus le temps passe et moins le Gabon existe
Le moins qu’on puisse dire aujourd’hui est que le sentiment nationale est aux latrines dans notre pays. Si beaucoup ont cru a l’idée d’un Gabon il y a 50 ans, force est de constater que dans les cœurs, cette idée est désormais brisée. Même chez ceux qui nous crient émergence à longueur de journée, ne vous fier pas aux apparences, ils ne le font que pour satisfaire aux besoins de flatterie du prince car ils savent qu’ainsi va de leur gagne pain. S’ils ne criaient pas émergence a longueur de journée, on leur trouverait des remplaçants qui eux doubleraient en décibels. Il s’en suit donc une course poursuite à celui qui serait le plus émergent. Tout ça n’ayant strictement rien à faire avec le Gabon, mais tout à faire avec le principe de plaire au prince. Ce qui devrait constituer un pouvoir central fédérateur de tous les gabonais, n’est plus qu’un kaléidoscope de courtisans avec une forte construction ethnique. Ce montage est forgé en instituant des pouvoirs locaux qui sont ensuite décryptés à travers les politiques de répartition des ressources sur une base tribale, ethnique et régionale. Les résultats sont visibles ; quelle en est la moisson ? Qui peut dire qu’elle soit foisonnante pour le Gabon ? Dans ce système, comme dans les autres régimes totalitaires, tour est fait pour faire croire qu’en terme de politique, soit on est avec Ali Bongo, soit on est un mauvais gabonais ! Dans ce système c’est la liberté de penser qui est remise en question; car entre ces deux extrêmes, il existe une gamme d’opinions, qui devraient aider à colorer l’existence politique du pays. Mais hélas, le monde des Bongo conçoit les choses autrement! Pour eux, il est plus sur de subtiliser la liberté des individus, et les enfermer dans un carcan.

2. Pour le régime, surtout réduire toute structure autonome capable de s’opposer à lui.
Question pour un émergent : « citez nous une structure autonome, c’est à dire un parti politique, une entreprise gabonaise, une ONG gabonaise, etc., avec à sa tête des gens à rayonnance politique à contre courant du régime, qui existe sans avoir des difficultés au Gabon » ? Chers lecteurs, ce n’est pas un hasard si toute élite, ou structure potentiellement compétitive, doit être éliminée. Seuls ont droit de survivre, les personnes ou groupes d’intérêts qui privilégient l’apologie du pouvoir Bongo, d’où une stratégie de cooptation des éléments pouvant tamtamer à perdre haleine pour le prince, et une lutte radicale contre ceux qui s’obstinent à s’opposer au pouvoir ou dont les intérêts entrent en conflit avec lui. Voici pourquoi nous sur ce blog continuons de dire qu’un tel régime est moralement inacceptable car ne proposant que les mêmes vieilles recettes aux gabonais. Recette dont nous connaissons déjà les piteux résultats. Nous trouvons totalement inacceptable qu’un régime non élu s’engage à restreindre les libertés individuelles, de réviser la constitution pour permettre à l’icône des émergents de se maintenir à vie à la tête du pays, ainsi que d’instaurer un état d’exception où arrestation arbitraire et contrôle de l’information sont la norme. Non, nous refusons ce pays et ce régime.

Pour gouverner un pays, il ne peut y avoir, sur la durée, qu’une politique qui soit légitime et responsable : une politique équilibrée. C’est pourquoi dans les pays à démocraties mûres qui ont développé les concepts droite-gauche, tous les gouvernements de droite et de gauche qui réussissent, ont tendance à gouverner au centre. Ce n’est pas par hasard, ni par perte du sens de l’orientation. Au contraire, c’est la reconnaissance du fait que la légitimité politique se trouve bien au centre et non aux extrêmes. C’est vers cette force aimantée de la responsabilité et de la légitimité, que veulent aussi aller les gabonais. C'est-à-dire vers un pays et un pouvoir équilibré et non familial. Tous les observateurs, un tant soit peu lucides, de la politique gabonaise, reviennent sur le profond déséquilibre du pays. Dès lors, pourquoi s’obstiner à avoir au pouvoir des gens qui proposent des politiques irresponsables et qui divisent la communauté alors que le pays gagnerait à instaurer un leadership ayant une pensée politique responsable et légitime? Au lieu de véritables politiques de développement, on nous fait une politique basée sur le syndrome du «Père Noël», c'est-à-dire la politique de « l’émergence », qui n’est rien d’autre qu’une série de propositions clientélistes et populistes sur l’établissement demain du paradis sur terre au Gabon, sans grand effort et qui veulent exalter les populations mais aussi flatter leurs comportements les plus matériels. Avoir beaucoup plus sans trop se fatiguer, voilà qui attire toujours de nombreux courtisans. Porter la légitimité politique, dans une démocratie représentative, est une mission qui impose un comportement responsable. Et ce, les Bongo en sont incapables.

Comments

  1. c'est perdre le temps en parlant de la vie privée d'un chef d'État cherchez à informer et non déformer on a besoin de lire les vraies choses alors si sur ce blog il n'y a rien d'autres; fermez-le merci!

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