L’OPPRESSANTE INGRATITUDE DE L’ACTIVISME AU GABON
Les activistes gabonais réunis en conclave dans le New Jersey.
Les pauvres bénévoles qui essaient au Gabon, d’offrir autre chose que des dithyrambes abdominales envers les Bongo, doivent se sentir bien seuls. Si seuls, car on remarque qu’une partie de la population est occupée essentiellement à vilipender ceux qui sortent des sentiers battus. Pourtant, il est bien perceptible à tous, que le problème du Gabon n’est pas Moubamba ou Mengara et les autres activistes, mais la présence éternelle et chronique des Bongo, au pouvoir.
1. L’appel au boycottage passif et actif du bongoïsme sera-t-il suivi ?
Dans un pays où la dictature a pavlovisé une partie de la population, en trillant sur le volet ses « opposants, autorisés», et laisser les autres s’égosiller en ce que le pouvoir qui verrouille tout le pays appelle des « vaines et futiles » complaintes d’oiseaux de mauvaise augure ; l’appel au boycottage du bongoïsme que viennent de lancer des activistes réunis dans le New Jersey, s’avère délicat, sinon difficile pour beaucoup de gabonais qui ont arrêté de réfléchir depuis belle lurette. Pourtant, au Gabon, nous savons aussi que la grande majorité de la population, a déjà, et ce de façon spontanée, déserté massivement les caricatures que veulent encore lui faire subir les Bongo, sur le chemin de leur main mise sur le Gabon ; main mise qu’ils voudraient centenaire. Comment savons-nous qu’au Gabon, les gens ne sont pas dupes ? Il suffit de regarder les taux de participation aux élections. Taux qui démontrent que les gens ne croient nullement aux discours propagandistes, mais savent que les dés sont pipés. Mais si les gabonais manifestent clairement une forme de boycottage passif, il est plus difficile de leur demander d’afficher un engagement actif. Après s’être énergiquement impliqué dans les revendications sanglantes de Mba Abessole, du PGP et de l’UPG, et après avoir vu comment ces leaders ont bradé l’héritage politique et le souvenir de leurs martyrs, ne nous étonnons pas que désormais, les gabonais prennent garde à descendre dans la rue, sachant que demain, leur sacrifice peut s’avérer être une moquerie quand le énième leader deviendra un porte sacoche d’Ali Bongo. Il faut bien plus de motivation pour convaincre les gabonais d’aller devant les hordes policières, des Bongo, prêtes à tirer dans le tas. Mais cette situation arrange bien les Bongo, qui savent pertinemment que les gabonais sont plus enclins au boycottage passif. Or le pouvoir n’en a cure puisqu’il peut tranquillement faire ce qu’il veut, tandis que les gabonais attendent passivement qu’un messie viennent chasser le « président chronique » qui leur colle au destin. Dès lors, la question est: comment faire réagir les gabonais de manière à ce qu’ils soient les acteurs de leur délivrance?
2. Oui à la résistance, mais de quel type ?
Tout le monde ou presque, sauf encore quelques irréductibles « émergents », s’accorde à penser que pour bousculer les choses au Gabon, il y a nécessité de mobilisation interne efficace, et un subtile passage de la résistance civile passive (ne pas aller aux élections, mener sa vie en marge des affaires politiques et des Bongo etc.) à une résistance tout aussi pacifique mais cette fois active. Il faut arriver à un consensus où la majorité des gabonais à l’intérieur et à l’extérieur du pays réaliseront que la liberté, cela se mérite. A terme, il faut que collectivement les gabonais arrivent à se convaincre qu’il soit plus rentable pour eux et leur descendance, d’avoir en face des régimes démocratiques, même avec une composante opposée à leur croyances et valeurs (c’est ça aussi la démocratie), qu’une oligarchie familiale corrompue et violente en guerre déclarée ou larvée avec le peuple. Quand nous atteindrons ce seuil, nous aurons de moins de raisonnement à géométrie variable du type que nous entendons souvent, c'est-à-dire : «Moubamba c’est qui, il va me donner quoi »? Quand nous leur demandons de nous dire ce qu’Ali Bongo leur donne, la réponse est souvent des bégaiements. Dans un pays qui se respecte, le pouvoir ne peut pas s’agir d’un papa noël national comme les Bongo ont habitué les gabonais. Il faut démolir ce système qui infantilise les gens, et plutôt les responsabiliser.
Que peuvent donc faire nos activistes pour aider la masse gabonaise à acquérir ce sens du devoir collectif qui semble nous manquer, et arrêter de considérer a dérision toute personne qui offre une voie encore inexplorée aux populations de notre pauvre pays ? Nos activistes ne peuvent donner que ce qu’ils ont, c'est-à-dire, leur courage, leur honnêteté, leur combativité et la force de leurs arguments face à l’imposture des Bongo. Mais la population est-elle prête à recevoir leur message ?
Les pauvres bénévoles qui essaient au Gabon, d’offrir autre chose que des dithyrambes abdominales envers les Bongo, doivent se sentir bien seuls. Si seuls, car on remarque qu’une partie de la population est occupée essentiellement à vilipender ceux qui sortent des sentiers battus. Pourtant, il est bien perceptible à tous, que le problème du Gabon n’est pas Moubamba ou Mengara et les autres activistes, mais la présence éternelle et chronique des Bongo, au pouvoir.
1. L’appel au boycottage passif et actif du bongoïsme sera-t-il suivi ?
Dans un pays où la dictature a pavlovisé une partie de la population, en trillant sur le volet ses « opposants, autorisés», et laisser les autres s’égosiller en ce que le pouvoir qui verrouille tout le pays appelle des « vaines et futiles » complaintes d’oiseaux de mauvaise augure ; l’appel au boycottage du bongoïsme que viennent de lancer des activistes réunis dans le New Jersey, s’avère délicat, sinon difficile pour beaucoup de gabonais qui ont arrêté de réfléchir depuis belle lurette. Pourtant, au Gabon, nous savons aussi que la grande majorité de la population, a déjà, et ce de façon spontanée, déserté massivement les caricatures que veulent encore lui faire subir les Bongo, sur le chemin de leur main mise sur le Gabon ; main mise qu’ils voudraient centenaire. Comment savons-nous qu’au Gabon, les gens ne sont pas dupes ? Il suffit de regarder les taux de participation aux élections. Taux qui démontrent que les gens ne croient nullement aux discours propagandistes, mais savent que les dés sont pipés. Mais si les gabonais manifestent clairement une forme de boycottage passif, il est plus difficile de leur demander d’afficher un engagement actif. Après s’être énergiquement impliqué dans les revendications sanglantes de Mba Abessole, du PGP et de l’UPG, et après avoir vu comment ces leaders ont bradé l’héritage politique et le souvenir de leurs martyrs, ne nous étonnons pas que désormais, les gabonais prennent garde à descendre dans la rue, sachant que demain, leur sacrifice peut s’avérer être une moquerie quand le énième leader deviendra un porte sacoche d’Ali Bongo. Il faut bien plus de motivation pour convaincre les gabonais d’aller devant les hordes policières, des Bongo, prêtes à tirer dans le tas. Mais cette situation arrange bien les Bongo, qui savent pertinemment que les gabonais sont plus enclins au boycottage passif. Or le pouvoir n’en a cure puisqu’il peut tranquillement faire ce qu’il veut, tandis que les gabonais attendent passivement qu’un messie viennent chasser le « président chronique » qui leur colle au destin. Dès lors, la question est: comment faire réagir les gabonais de manière à ce qu’ils soient les acteurs de leur délivrance?
2. Oui à la résistance, mais de quel type ?
Tout le monde ou presque, sauf encore quelques irréductibles « émergents », s’accorde à penser que pour bousculer les choses au Gabon, il y a nécessité de mobilisation interne efficace, et un subtile passage de la résistance civile passive (ne pas aller aux élections, mener sa vie en marge des affaires politiques et des Bongo etc.) à une résistance tout aussi pacifique mais cette fois active. Il faut arriver à un consensus où la majorité des gabonais à l’intérieur et à l’extérieur du pays réaliseront que la liberté, cela se mérite. A terme, il faut que collectivement les gabonais arrivent à se convaincre qu’il soit plus rentable pour eux et leur descendance, d’avoir en face des régimes démocratiques, même avec une composante opposée à leur croyances et valeurs (c’est ça aussi la démocratie), qu’une oligarchie familiale corrompue et violente en guerre déclarée ou larvée avec le peuple. Quand nous atteindrons ce seuil, nous aurons de moins de raisonnement à géométrie variable du type que nous entendons souvent, c'est-à-dire : «Moubamba c’est qui, il va me donner quoi »? Quand nous leur demandons de nous dire ce qu’Ali Bongo leur donne, la réponse est souvent des bégaiements. Dans un pays qui se respecte, le pouvoir ne peut pas s’agir d’un papa noël national comme les Bongo ont habitué les gabonais. Il faut démolir ce système qui infantilise les gens, et plutôt les responsabiliser.
Que peuvent donc faire nos activistes pour aider la masse gabonaise à acquérir ce sens du devoir collectif qui semble nous manquer, et arrêter de considérer a dérision toute personne qui offre une voie encore inexplorée aux populations de notre pauvre pays ? Nos activistes ne peuvent donner que ce qu’ils ont, c'est-à-dire, leur courage, leur honnêteté, leur combativité et la force de leurs arguments face à l’imposture des Bongo. Mais la population est-elle prête à recevoir leur message ?
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