COMME MBA ABESSOLE, PIERRE MAMBOUNDOU DOIT DÉTRUIRE SON PARTI. LE DÉPART DE MOULOMBA ANNONCE LA FIN DE L’UPG




L’histoire se répète disent les sociologues. Sachant que dans la recherche de l’équité et de la justice que nous connaissons au Gabon depuis 1981, et peut être même avant, on a vu des gens qui partageaient des vues et objectifs similaires se réunir pour former des partis politiques. Nous avons eu tour à tour : le MORENA, le MORENA-Bucheron, le PGP, l’UPG, pour ne citer que les grands partis qui se permirent de véritablement faire de l’ombre au PDG. Nous pouvons même dire, sans trop de risque de nous tromper, qu’a sa grande époque, le parti dit des Bucherons écrasait largement le PDG en popularité et qu’en 1993, si nous nous fions aux révélations de l’ancien ambassadeur des USA au Gabon, Joseph Wilson IV, dans ses mémoires, le dépouillement du vote donnait le leader de ce parti, Paul Mba Abessole, gagnant avec des tendances de près de 70% des suffrages, quand Omar Bongo et la France, firent interrompre le décompte et Bongo se proclama gagnant avec 51% du vote. Mais au Gabon, un curieux phénomène se produit. Alors que normalement, en démocratie, la popularité se cultive, et un leader politique qui a une grande assise populaire fait tout pour la promotion d’un sens commun de croyances, de valeurs, bref de l’idéologie véhiculée par son parti, afin que les gens soient encore plus attirés par ce parti, et qu’il devienne plus à même de prendre le pouvoir sous cette poussée populaire; au Gabon, curieusement, c’est au moment où ces leaders sont au sommet de leur popularité et peuvent menacer le pouvoir, qu’on les voit littéralement saboter, escamoter et suicider leur propre parti.

1. Paul Mba Abessole et Pierre André Kombila ont détruit les Bucherons au moment où ce parti dominait la scène politique gabonaise. Pierre Agondjo Okawe a détruit le PGP et chassé tous les jeunes dynamiques cadres. La tradition se poursuit car Mamboundou doit détruire l’UPG.
Si nous citons les leaders et partis ci-dessus, c’est parce qu’ils incarnent littéralement les costauds de la politique gabonaise. Ce sont des partis qui ont représenté quelque chose de profond, qu’on le veuille ou non, pour beaucoup de gabonais. Ce sont des partis qui ont fait croire aux gabonais qu’ils représentaient et défendaient des programmes qui seraient profitables au citoyen moyen s’ils accédaient au pouvoir. Chers lecteurs, nous n’allons pas vous faire une longue dissertation, mais pour ceux qui veulent tous les détails de comment un leader ou des leaders ont détruit leur parti au Gabon, il suffit de vous référer aux écrits de Gregory Ngbwa-Mintsa, que vous trouverez sur le net. Ces textes vous expliqueront comment Mba Abessole et Kombila ont manipulé la mise à mort des bucherons, quand ce parti fut jugé par les Bongo, d’être devenu trop dangereux, car trop populaire. Le mécanisme décrit par Ngbwa-Mintsa est le même qui sera utilisé par Agondjo au PGP, et qui est en train d’être utilisé par Mamboundou pour tuer l’UPG. C’est toujours la même rengaine, on tue le parti de l’intérieur ; c'est-à-dire avec des querelles intestines sorties de nulle part. Les cibles sont souvent les jeunes les plus enthousiastes de ces partis. Dans le cas des Bucherons, Mba Abessole et Kombila s’inventèrent un faux conflit qui divisa le parti sur des bases ethniques et finit par atomiser ce parti en deux groupes qui finirent ouvertement dans la gibecière d’Omar Bongo avec Mba Abessole comme vice premier ministre et Kombila comme ministre d’état. Dans le cas du PGP, on a vu Anaclet Bissielo, Maitre Méré, Saturnin Nang Nguema et les autres s’en aller à cause d’incompréhensions étonnantes venant de quelqu’un comme Agondjo et de ses proches. La même recette est en train d’être utilisée par Mamboundou qui, il nous semble, a décidé de créer des antagonismes dans son parti, pour mieux entrainer sa mort et reconstituer une autre UPG/ACR qui se fondra corps et âme dans le PDG comme l’ont fait les autres.

2. Quel est l’objectif d’un leader qui tue son propre parti ?
A notre avis, jusqu'à maintenant, le management de la démocratie gabonaise a voulu que le citoyen soit bercé dans l’illusion de démocratie, sans pour autant que cette démocratie n’ait des chances de se réaliser. Il fallait faire en sorte que le citoyen vivant sous la dictature pure et dure, ait l’impression qu’il était « électeur » en devenant membre d’un parti; alors qu’en réalité, il n’y avait aucune différence entre son parti et celui du pouvoir dans la mesure où c’est le pouvoir qui en souterrain, tirait les ficelles de cette opposition. L’opposition au Gabon servait simplement à renforcer le pouvoir Bongo. Vu que le PDG, par bien des aspects, rappelait les partis communistes des anciennes dictatures d'Europe de l'est (parti unique oblige), et était incontournable dans la société gabonaise, dans la mesure où pour avoir accès à un poste, un crédit à la banque, ou une bourse d’étude pour son enfant dans une destination de choix, adhérer au parti « de masse » aidait beaucoup. Métaphoriquement, la carte du parti constituait presque une carte d'identité. Le PDG avait monté une administration parallèle. On y adhérait pour obtenir des services, mais aussi pour éviter les problèmes. L'adhésion constituait une sorte d'assurance-vie. Néanmoins, un grand nombre de gabonais étouffait sous ce régime suffoquant. Il fallait trouver un système obturateur qui permettrait au régime de canaliser les désirs de changement des gabonais. En d’autres termes il fallait que les gabonais croient en des hommes qui n’avaient aucunement l’intention ni l’ambition ultime de prendre le pouvoir. Ces groupes d’opposition, loin de représenter les intérêts de la population, opèrent comme des soupapes de sécurité vitales pour disperser tout soulèvement sérieux anti-Bongo. Il fallait donc tout faire pour que ces partis d’opposition ne soient jamais en position de force ou de stabilité digne d'un parti politique national. Il fallait que ces partis restent assez marginaux. C’est pour cela qu’à chaque fois qu’un parti dépassait un certain seuil de popularité, il fallait le détruire pour empêcher que ses racines deviennent trop solides ou trop profondes.

Notre frère Moulomba n’est que le dernier compatriote sacrifié à l’autel du système « démocratique » gabonais qui veuille qu’il y ait une opposition perpétuelle dont le seul rôle reste et restera d’agir comme une soupape qui laisse s’échapper le trop plein de frustration des gabonais, et produit une détente nécessaire entre le pouvoir et les pestiférés que nous sommes, nous gabonais qui, au lieu de nous révolter, préférons nous en remettre à des leaders comme Mba Abessole ou Mamboundou qui eux n’auront jamais l’intention de renverser le pouvoir, puisque c’est ce pouvoir qui leur dicte leur ligne de conduite. Dommage pour notre frère Moulomba, mais ainsi va la vie politique dans le Gabon des Bongo.

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