PIERRE MAMBOUNDOU PRESQUE PORTE PAROLE D’ALI BONGO
Alors que l’encre des écrits de la lettre que lui a adressée Richard Moulomba n’est pas encore sèche, Pierre Mamboundou ne rate plus une occasion pour rappeler à quel point Ali Bongo est « rassembleurs », « apte à l’écoute », « œuvrant pour un Gabon moderne » etc., etc. En effet, depuis un certain temps, Pierre Mamboundou arpente ouvertement les couloirs du palais du bord de mer (comme sur la photo qui accompagne cet article), et cette nouvelle proximité du pouvoir lui permet désormais de nous dire tout le bien qu’il pense d’Ali Bongo.
1. Comme quoi, la population ne compte pas.
Quand on regarde les stratégies de ralliement au pouvoir adoptées par pas mal d`anciens acteurs de l’opposition gabonaise, on ne peut s’empêcher de conclure que finalement, la population ne compte pas vraiment pour grand-chose pour eux. Dans l’empressement de réaliser leurs alliances, dont le seul but est d`écarter l’éventualité d’une alternance du pouvoir, ils en oublient jusqu’aux éléments fondamentaux de la décence politique. Qui ne se rappelle pas aujourd’hui que des gabonais ont cru en Mba Abessole au point de laisser leur vie sur le macadam de la revendication et du ras le bol politique. Quel ne fut pas la l’écœurement des gabonais quand il y a quelques années, ils ont entendu le même Mba Abessole dire avec une désinvolture révoltante que ces gens n’étaient pas mort pour lui. Ne voulant pas être en reste, Pierre Mamboundou dont le groupe ACR dépêcha une commission d’enquête sur les massacres de Port-Gentil en 2009, n’a plus que des incantations orgasmiques à l’endroit du tueur des pauvres compatriotes tombés sous les balles à Port-Gentil. Quand aux résultats de la commission d’enquête de l’ACR, mais qui y pense encore? Les acteurs politiques au Gabon, ne font que réduire la marge de crédibilité qui leur restait encore, car la stratégie de cette danse pouvoir/opposition, est de détruire encore plus profondément l’opposition toute entière, pour qu’au change, le pouvoir apparaisse comme le moindre mal. C’est cette tactique qui a été mise en place depuis 1990 et a permis à Omar Bongo de faire 42 ans de présidence et c’est à cette école qu’a été Ali bongo qui s’emploie à perpétuer le même système.
2. La démocratie frelatée
C’est Jean de La Fontaine qui nous fourni encore les meilleurs métaphores comparatives, car comme le loup de sa fable qui se déguisa en paisible grand-mère, pour mieux s’approcher de l’agneau et le dévorer ; chez nous au Gabon, les tenants du pouvoir font semblant de rendre des hommages reconnaissant implicitement la nécessité de la démocratie pluraliste au Gabon, et essayant d’en utiliser les rouages, leur pouvoir n’en demeure pas moins une dictature déguisée. Le système utilisé par les Bongo ne trompe encore que ceux qui aiment être trompés. Ce système se croit sophistiqué et fin, en se targuant par exemple d’avoir signé toutes les conventions internationales sur les droits de l’homme, tout en torturant tous azimuts quand le besoin se fait sentir, tuant des manifestants sans aucune enquête, et réprimant avec une violence méthodique toutes les libertés individuelles et publiques. Néanmoins, ce régime organise régulièrement des parodies d’élections avec comme adversaires de faux partis d’opposition créés de toutes pièces pour lui servir de caution et laisser l’impression d’un pluralisme démocratique de fait au Gabon. Dans ces consultations électorales, autant les législatives que les présidentielles, la mission du simulacre est de jeter, comme d’habitude, un voile de légalité démocratique sur des « nominations » décidées d’avance. C'est-à-dire celle du dictateur comme « président à perpétuité » et celles des « représentants du peuple » à l’assemblée nationale et au sénat, minutieusement choisis pour leur fidélité et docilité, dans le giron du parti du pouvoir et de ses satellites. Mais même les plus habiles faussaires comme Mba Abessole ou Mamboundou, ne peuvent abuser indéfiniment de la crédulité du peuple. Aujourd’hui le roi est nu et le régime gabonais et son opposition apparaissent sous leur vrai jour, à savoir une dictature policière avec des oppositions sur commande.
Dans le système Bongo, l’élection est une insulte à l’intelligence et à la dignité des gabonais. Suite à ces interminables comédies électorales, quelques opposants hurlent régulièrement à la farce, mais peu importe au dictateur car seul le résultat compte, et il est invariablement en sa faveur. Pour que ce système fonctionne, il faut recycler les représentants de « l’opposition démocratique », car il faut toujours que le peuple croit que le changement qui n’arrivera jamais, peut arriver. Dans ce système, la participation aux élections se fait avec des rôles bien établis et pour le principe, car tout le monde connait le gagnant. En outre, la protestation symbolique prônée par certains politiciens de l’opposition, fait le jeu du pouvoir et n’apportent à certains membres de l’opposition qu’un peu de publicité personnelle le temps d’une bulle médiatique qui explosera aussitôt que les Bongo le décideront. Quand ils ont décidé que le moment était venu pour Mamboundou de rentrer dans les rangs, ils en ont fait le porte parole d’Ali Bongo et Mamboundou s’est exécuté comme le veut son contrat.
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