COMÉDIE POLITIQUE, MAMBOUNDOU JUSTIFIE SA COLLABORATION AVEC LE POUVOIR

Ce jour, Pierre Mamboundou, le leader de l'Alliance pour le Changement et la Restauration (ACR) et de l'UPG, se présentait à la presse. Nous vous présentons notre analyse de certains propos tenus par ce dernier, pour expliquer ou justifier son alignement dans le sillage d'Ali Bongo.

Propos de Pierre Mamboundou: "Nous sommes des partenaires du pouvoir".

Commentaire de "Gabon Enervant": Merci de cet éclaircissement, mais nous le savions déjà depuis plus d'un an. Mais puisque votre organisation continue de se faire appeler "l'Alliance pour le Changement et la Restauration", nous sommes quelque peu confus car il est manifeste que vous ne vouliez plus rien Changer puisque vous déclarez que le Gabon va bien, et on ne change pas ce qui va à merveille. Mais le réel problème réside dans votre utilisation du terme "Restauration". Nous pensions bêtement que dans votre sigle "ACR", le "R" était mis pour "Restauration" dans le sens de l'action qui consiste à remettre en place un état précédent qui a été altéré. Nous pensions que vous vouliez donc restaurer au Gabon, certaines valeurs et une certaine éthique politique; faire renaitre le pays, le reconstruire. Mais stupides comme nous sommes, nous étions loin de nous imaginer qu'en fin de compte, brillant comme vous êtes, vous avez plutôt utilisé ce terme "Restauration" dans le sens de "Repas", de "Bouffe", de "Gourmandise". Nous vous suggérons donc de changer le nom de votre alliance pour faire plus clair. Eliminez donc le terme "Changement", pour ne plus être que "l'Alliance de la Restauration", où le terme "Restauration" signifiera "nourriture" et "festin", puisque vous vous empiffrez désormais en compagnie d'Ali Bongo et que vous ne reconstruirez rien car vous n'en avez nullement l'intention.

Propos de Pierre Mamboundou: "Nous allons garder notre spécificité. S'il y a un problème nous allons le dire au pouvoir. On va mettre des équipes en place et chacun va avoir des responsabilités que nous avons négociées".

Commentaire de "Gabon Enervant": Vraiment! On veut nous refaire le coup du "on va changer la dictature de l'intérieur". Non mais dans quel pays pense Mamboundou vivre? Par delà les vernis "démocratiques", il sait aussi bien que nous tous, que le régime Bongo se révèle être un système de plus en plus totalitaire. Ce totalitarisme rampant et feutré, s’incruste partout. Quelle liberté d'action aura Mamboundou? Quelle indépendance? Il fera ce que Bongo lui dira de faire un point c'est tout. Mamboundou et Kombila, deux des "Restaurateurs", savent très bien que le totalitarisme est un système qui entend contrôler et dominer la totalité de la vie et de la pensée des populations, et qui interdit et réprime toute tentative de remise en question. Quelle autorité aura Pierre Mamboundou pour ramener Ali Bongo à l'ordre? Il sait très bien que le régime Bongo déteste l’autonomie et la liberté individuelle, préférant la docilité et des libertés réduites qui sont canalisées dans des voies déterminées qui ne peuvent pas lui nuire. Ce régime totalitaire s’accommode tout au plus d’une façade démocratique, et c'est ce rôle que joue Mamboundou; un role de façade et rien de plus. Quand les Bongo auront bien pressé Mamboundou comme un vieux citron, ils s'en débarrasseront et passeront au suivant. Ça Mamboundou le sait.

Propos de Pierre Mamboundou: "Le pays a besoin des cadres de l'opposition. Nous ne sommes pas des gabonais entièrement á part. Nous avons une haute idée pour le Gabon et allons apporter notre façon de voir les choses. Si nous apportons notre pierre, nous enrichissons le débat".

Commentaire de "Gabon Enervant": Chers lecteurs, voici ce qui s'appelle "l’esclavage volontaire". C'est-à-dire que Pierre Mamboundou utilise les mêmes vieux clichés déjà épuisés par Mba Abessole et les autres opposants, pour justifier sa chaise autour de la mangeoire. Il va apporter sa pierre à l'édifice, dit-il; illustrant par cette phrase laconique que la dictature bongoïste contraint ses victimes à l’autopersuasion, et au bourrage de crâne. Mamboundou nous prouve bien que La Boétie avait raison quand il disait: " Pour être esclave, il faut que quelqu'un désire dominer et qu'un autre accepte de servir". Nous vous conseillons de lire le "Discours de la servitude volontaire" d'Étienne de La Boétie, vous y retrouverez bien des personnages de la politique gabonaise.