AU GABON, LES BONGO FONT POUSSER LES SEMIS DE LA REBELLION



Au Gabon il est clair pour tout observateur averti, que si les tenants du pouvoir n’apprennent pas à servir leurs peuples avec justice et dignité, et non tout le folklore qu’ils font en ce moment, le Gabon aura sa révolution, tôt ou tard. C’est inévitable. Et ce ne sont pas les piètres mégalomanes, et autres charlatans, qui se répandent dans la presse officielle du Gabon en clamant haut et fort à ceux que le Gabon est stable et tralala, qui feront obstacle à l’inévitable.

1. Comment naissent les rebellions ?
C’est le camerounais et politologue, Achille Mbembe, qui diagnostique avec justesse que: «Si les Africains veulent la démocratie, c’est à eux d’en payer le prix. Personne ne le paiera à leur place. Ils ne l’obtiendront pas non plus à crédit. Ils auront néanmoins besoin de s’appuyer sur de nouveaux réseaux de solidarité internationale, une grande coalition morale en dehors des États – la coalition de tous ceux qui croient que sans sa part africaine, notre monde décidément sera plus pauvre encore en esprit et en humanité». Notre voisin camerounais voit clair, car les évènements et la température des mouvements sociaux dans la plupart des pays sous dictature en Afrique, comme au Gabon, semblent indiquer que nos populations ont été très marquées par la démonstration que viennent de faire les maghrébins, pour venir à bout de dictateurs que l’on présentait encore il n’y a pas si longtemps, comme invincibles et indéboulonnables. Nos populations ont finalement compris que pour arriver à bout de la dictature, le premier ennemi à vaincre sommeille en nous ; c'est-à-dire le sentiment de peur qui nous paralyse. C’est ce sentiment qu’il faut vaincre en premier. Le monde maghrébin a vaincu la peur contre la répression des dictateurs eternels. Personne n’avait envisagé que la pression de la rue ferait partir les présidents tunisien ou égyptien. Et ce n’est qu’un début car le tout puissant Kadhafi et ses pétrodollars, est aux abois ; et la contestation infecte désormais l’Algérie, le Yémen, et même la paisible Bahreïn. Dans les pays d’Afrique noire comme le Gabon, on remarque des soubresauts indiquant aussi qu’au sud du Sahara, le social et le politique sont liés. Nous constations des mouvements de contestation basés à l’origine sur des revendications socio-économique, mais dont les contours et les tentacules se terminent inévitablement par des demandes de liberté politique, car sans la liberté politique, il est difficile de bâtir un état dont le pouvoir rend des comptes au peuple. Les dirigeants gabonais actuels pensent que parce qu’Omar Bongo avait réussi en son temps à imposer l’idée selon laquelle la confiscation des libertés politiques soit le prix à payer pour s’assurer une stabilité politique durable, mais cette recette est déjà dépassée, car le cas du Gabon démontre qu’au fur et à mesure que les pouvoirs s’autoritarisent, la corruption s’intensifie, la répression gagne du terrain, les injustices se généralisent et le ras le bol des population devient a terme explosif. Au Gabon, ces symptômes sont tous là. Le reste n’est qu’une question de temps et d’organisation.

2. Le message du dictateur rempart et protecteur des intérêts occidentaux est mort
Les mouvements de contestations venus du Maghreb nous démontrent par a + b que le peuple peut toujours réaliser et réussir sa libération, peu importe le degré de terreur des pouvoirs. Les tentatives de certains au Gabon, de faire croire qu’Ali Bongo incarne un avenir stable pour le Gabon, sont risibles. Nous nous sommes toujours plaints du fait que la France impose et soutienne les Bongo, pour protéger ses intérêts. Mais aujourd’hui, même cette France éprouve toutes les difficultés du monde à ignorer qu’à côté de leurs intérêts au Gabon, il y a un peuple qui souffre, et qui se bat avec les moyens du bord pour un peu de pain et la liberté. Les gabonais ont soifs de dignité. Un jour arrivera où les gabonais devront s’inspirer de ce courage populaire dont font preuves les maghrébins, et dire non aux rois nègres autoproclamés qui font la pluie et le beau temps chez nous. Un pays comme le Gabon, dirigé par des gens imbus de leur puissance et étant « sourds-muets » aux revendications populaires, va directement et inexorablement vers sa perte. Les dirigeants de ce pays ont décidé qu’ils n’ont à écouter personne, de ne rendre de comptes à personne. Depuis les élections truquées de 2009, la situation politique a dégénéré, et les leaders des partis d’opposition, qui n’ont pas reconnu les résultats de ces élections, sont contraints à la clandestinité et aux pressions économiques avec des radiations et des pertes d’emplois. Plusieurs voix se sont fait entendre pour tirer la sonnette d’alarme, le pouvoir a fermé les oreilles.

Les rebellions naissent toujours dans des moments semblables a ceux que vit le Gabon aujourd’hui. C'est-à-dire un climat politique qui voit partis politiques d’opposition muselés et même dissout par décret d’état sans autre forme de procès ; des leaders d’opinion menacés de mort, ou de perte d’emploi, ou encore condamnés à l’exil ; la police et les forces de sécurité qui se transforment en instrument de traquage des dissident. Cette chasse à l’homme cautionnée par le pouvoir est à la base de bien de mécontentements dont le pouvoir « émergent » mesure mal les conséquences.

Comments

Popular posts from this blog

GAGAN GUPTA’S MASTERFUL TRICK! LA MAGISTRALE ENTOURLOUPE DE GAGAN GUPTA !