UN ÉMERGENT NOUS ENVOIE UNE SÉRIE DE QUESTIONS. SANS LANGUE DE BOIS, NOUS Y RÉPONDONS
Hier samedi 26 mars 2011, nous avons reçu par mèl, une série de questions qui nous étaient adressées, de la part de quelqu'un qui s'identifiait comme étant un fervent partisan d'Ali Bongo. Après nous avoir fait les politesses usuelles, c'est-à-dire nous traiter de tous les noms, il nous a défié de répondre aux questions ci-dessous qu'il estimait être importantes pour une bonne compréhension de la politique d'Ali Bongo. Nous avons volontiers répondu à ces questions comme vous pouvez le constater ci-dessous.
Notre compatriote l'émergent dit: "Vous passez votre temps à dénigrer Pierre Mamboundou. Donc d'après vous un opposant ne doit jamais discuter avec le pouvoir?"
Le Gabon Enervant répond: "Nous avons déjà longuement traité de cette question dans plusieurs de nos billets. Nous ne croyons nullement en la sincérité de la main tendue d'Ali Bongo, ni en la déclaration volontariste de Mamboundou qui dit vouloir rejoindre le régime autour d'une table, soit disant pour travailler au développement du pays visant à améliorer les conditions de vie des citoyens. Cette rhétorique est vieille de Mba Abessole (la convivialité) et d'Agondjo (la paix des braves), et les résultats sont ceux que nous savons. Quand Mamboundou s'essaie dans le même registre, nous ne pouvons nous empêcher de refuser de manger de ce plat avarié. Nous ne croyons malheureusement pas qu'il soit dans l'intérêt des Bongo d'emprunter la voie des réformes véritables qui ferraient du Gabon un espace où chacun trouverait la place qu’il mérite de manière intègre, transparente et juste. Nous ne pensons pas que les Bongo vont scier la branche sur laquelle ils sont assis. Voici pourquoi nous pensons que l'ouverture vers Mamboundou et vice versa, ne soit qu'une mise en scène".
Notre compatriote l'émergent dit: "Vous avez critiqué la décision de notre pays de voter pour la résolution de l'ONU autorisant la force contre la Libye, tout en demandant l'observation des volontés de l'Union Africaine. Pensez vous que le Gabon pouvait s'opposer aux grands pays occidentaux du conseil de sécurité"?
Le Gabon Enervant répond: " Pour nous, quoiqu'on dise ici et là en Afrique, Kadhafi reste un tyran. Un mégalomane comme le sont souvent les tyrans, qui est prêt á transmettre à ses fils le mode opératoire pour régner de façon absolue pendant encore des décennies, comme c'est le cas au Gabon. En général, nous souhaitons qu'un gouvernement démocratique s'installe partout où la tyrannie s'exerce. Ce qui nous a surpris, a été la tentative du Gabon de vouloir jouer sur les deux tableaux: le tableau occidental en votant pour l'usage de la violence par la communauté occidentale, et le tableau africain en demandant un immédiat cessez le feu. Nous avons trouvé cette incohérence ridicule, dans la mesure où au moment du vote á l'ONU le Gabon connaissait déjà la position de l'Union Africaine. Si le Gabon est un pays indépendant, il devrait voter comme il l'entend, et assumer ses positions. Des 3 pays africains ayant voté pour l'utilisation de la force, le Gabon est le seul à avoir observé une double position. Nous savons qu'aux yeux de beaucoup de pays Africains Kadhafi reste un arroseur de pétrodollars, et bienfaiteur, et nous pensons que la position gabonaise trouve son origine dans les investissements libyens au Gabon".
Notre compatriote l'émergent dit: "Le président Ali Bongo a toujours reconnu qu’il ne peut pas à lui seul changer la situation du pays, précisant dans ses discours que toutes les énergies doivent être mises à profit. Vous refusez cette approche parce qu'il s'appelle Ali Bongo ou bien par principe? Quelle est votre proposition"?
Le Gabon Enervant répond: "Notre position est très simple. Quand il s'agit d'Ali Bongo, aucune rhétorique ne nous fera oublier ce que nous considérons comme une accession au pouvoir entachée de fraude, et les violences contre les gabonais qui s'en suivirent. Mais pour vous, ces considérations ne doivent rencontrer qu'indifférence. Malgré ces belles phrases d'Ali Bongo, nous peinons á voir vraiment ce qu'il y a de différent entre la politique de Bongo père et celle de son fils. Pour nous la réponse est simple et sans appel : AUCUNE. Même si Ali Bongo veut nous présenter l'illusion d'un bongoïsme à visage humain, ce qui signifie que le Bongo nouveau veut présenter au monde un visage avenant, tient des discours lénifiants, mais exécute exactement la même politique de pillage de son père. Le Gabon est toujours aussi mal en point qu'avant, en dépit d’un semblant d'activités et d'annonces. Permettez nous donc de vous dire, cher compatriote que pour nous, rien de nouveau sous le soleil du Gabon des Bongo"!
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