UN LECTEUR NOUS DEMANDE DE NOUS PRONONCER SUR LA SUSPENSION DE L’ÉMISSION « PLURIEL »
Chers lecteurs, nous avons reçu d’un de vous un message nous demandant de donner notre avis à propos de la suspension sur les antennes de la RTG1, de l’émission « Pluriel ». Nous répondons ici à la demande de ce lecteur qui se dit fidèle à nos lignes, ce dont nous l’en remercions.
1. « Pluriel » a été suspendu tout simplement parce que les naïfs qui présentaient cette émission ont cessé d’être utiles à leurs commanditaires. Point barre !
Nous vous le disions dès le départ. Pluriel n’était en rien une émission d’information, ni même d’investigation comme le prétendaient les naïfs qui la présentaient. Cette émission a été propulsée de l’avant par David Ella-Mintsa et ses chefs hiérarchiques, tout simplement pour faire la propagande d’Ali Bongo. Les animateurs de cette émission se devaient de présenter les faits et gestes d’Ali Bongo comme salutaires pour le Gabon et faire passer toute dissidence comme dangereuse et inopportune pour le pays. Les exemples qui prouvent notre propos sont trop nombreux pour que nous les égrenions ici. Ainsi, nos trois larrons se retrouveront souvent «embedded» ou embarqués dans les caravanes présidentielles. Ici promenés sur les routes de l’intérieur pour faire vivre aux gabonais comment Ali Bongo est un président « exceptionnel » puisqu’il mange les coupés-coupés, là ils nous font vivre un match de foot entre Ali Bongo et ses potes à son domicile, etc., etc. Entre ces reportages sur commande, des pseudo-rubriques proposées aux téléspectateurs pour refléter la propagande selon laquelle Ali Bongo se livrerait à une lutte anti-corruption. A ce titre, nous verrons cette émission s’attaquer a d’innocents gabonais, en dévoilant leurs salaires sur les antennes dans la plus grande violation du droit aussi bien du travail que de l’information. A cause de la protection dont ils jouissaient de la part du pouvoir, nos 3 naïfs se sont crus importants et se sont sentis pousser des ailes. Toutes les notions déontologiques propres au journalisme furent, par eux, jetées aux orties. Pour nos 3 naïfs qui se croyaient admis dans l’enceinte des «intouchables», des principes élémentaires en couverture médiatique comme l’utilisation du conditionnel quand les faits ne sont pas encore avérés, ou le souci de se démarquer de toute tentative de manipulation de l’opinion, ne seront jamais appliqués. Ce manque de rigueur a fini par faire oublier a nos pauvres 3 naïfs qu’ils n’étaient jamais autorisés par leurs commentaires à faire une critique, même oblique, de quoi que ce soit qui toucha de près ou de loin à Ali Bongo. Nos 3 simplets se sont mis à croire qu’ils étaient des «journalistes». Erreur, ils n’étaient que des propagandistes qui agissaient selon le bon vouloir du pouvoir en place et quand ils oublièrent cela en allant critiquer l’état de la maison que la « mère de la nation » venait d’offrir à une pauvre affamée de Kinguélé, nos 3 ingénus cessèrent d’être utiles au régime qui décida séance tenante de leur rappeler qui commande au Gabon et comment les choses sont supposées être faites ; allez ouste dehors ! Avis aux amateurs !
2. A notre avis, une émission comme « Pluriel » ne servait pas vraiment le public
Sur ce blog, nous sommes conscients du fait que certains spectateurs gabonais se soient laissés totalement illusionner par la propagande médiatique de l’émission « Pluriel » qui se proposait parfois de leur fournir une l’information inédite sur tel ou tel scandale. Mais pour nous, les éléments d’une approche critique du contenu de « Pluriel », nous pousse, avec le recul, a la conclusion que cette émission n’apportait pas grand-chose de profond et substantiel aux gabonais. En effet chers lecteurs, tant que la toile de fond de cette émission était de conduire le spectateur vers la soumission au régime, nous trouvons erronée de dire que cette émission informait les gens. Plus grave encore, l’utilisation de cette émission comme tremplin des règlements de comptes politiques. Chers lecteurs, nous ne vous apprenons rien si nous vous disons qu’à plusieurs reprises, des scandales cousus de fils blanc furent montés et présentés par cette émission dans le but d’affaiblir certaines personnalités, même au sein du PDG. Les cas les plus patents furent les attaques répétées dont a fait l’objet, de la part de cette émission, le maire démissionnaire de Lambaréné (qui vient aussi de démissionner du PDG). Pendant plusieurs mois, pour Pluriel, toutes les occasions étaient bonnes pour attaquer ce maire et cela bien avant l’affaire du masque. Pour nous, il y avait donc convergence entre cette émission et ceux qui voulaient se débarrasser de ce maire, puisque les évènements ont révélé que toute cette agitation était pilotée par les hautes instances politiques de la province. Trop de coïncidences tue la coïncidence ! Beaucoup de compatriotes ont désormais le sentiment d'être des citoyens du monde. Avec pour conséquence qu’ils comparent et contrastent ce qui se passe chez eux de ce qui se fait ailleurs. Nul besoin d’être un fin analyste politique pour décortiquer la manipulation qui se cachait derrière « Pluriel ». Parmi les gabonais les plus instruits et les plus éduqués, tout le monde savait ce qui se tramait derrière « Pluriel », car cette tranche de gabonais vit avec la claire conscience qu'elle est dans une dictature ; C'est tangible, c'est palpable. Ces gabonais savent et réalisent parfaitement le pillage de la nation par la famille présidentielle, la corruption omniprésente ; tout cela ne laisse aucun doute pour eux.
A notre avis, grâce aux réseaux d'information qui échappent à la censure du pouvoir et qui permettent de transmettre des informations non manipulées de ce qui se passe réellement dans le pays, une émission comme « Pluriel » ne convainc que ceux qui veulent se laisser avoir par les stratagèmes du pouvoir. Nous ne pensons pas que le public gabonais est bien servi par des émissions qui lui disent invariablement « tout va très bien, dormez en paix bonnes gens, la situation est sous contrôle, votre bon père veille sur la nation ». Ça fait 43 ans que durent ces conneries !
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