A QUAND LA FIN DU GRIOTISME ET DE LA GESTION PARTIALE DE L'INFORMATION DANS LES CHAINES ET JOURNAUX PUBLICS DU GABON?
En démocratie, le rôle de la presse est souvent de bousculer les pouvoirs et à donner aux citoyens les informations nécessaires à la formation de leur jugement. Chez nous au Gabon, les journalistes d'état sont obligés de verser dans le griotisme pour demeurer en fonction. Certains vont jusqu'à dire que le griotisme est inhérent à l'africain qui préfère faire la courbette devant les puissants.
1 La RTG1 et le pouvoir Bongo, un partenariat médiatico-politique
Quand on regarde la RTG1, on a vite l'impression que cette chaine n'a pour mission que de ramener les téléspectateurs, ces brebis égarées, vers les bons bergers du pouvoir Bongo, dont ils n’auraient jamais dû s’éloigner, n'y même y penser. L’érosion de la crédibilité de la presse publique au Gabon a atteint le seuil critique ou tout n'est plus que caricature et propagande particulièrement grossière. Les tentatives de ranimer les braises des fondamentaux de la noble profession de journaliste, ressemblent á des promesses futiles tellement nous savons que la situation actuelle est voulue et entretenue par le pouvoir. Les casseroles que traînent nos médias publics en termes de perversion de l'information sont trop pléthoriques pour que leur fracas ne parvienne pas à leurs propres oreilles. Quand on entend David Ella-Mintsa réclamer à grands cris: la rigueur, la curiosité, la qualité, on a envie vomir face á cette hypocrisie nauséabonde. Qui n'est pas au courant des viriles relations qu'entretient David Ella-Mintsa et le clan Bongo? Alors on a le droit d'être plus que sceptique quand on n'entend le DG de la RTG1, parler de sa volonté de diffuser une information ni de droite ni de gauche. Le discours démagogique du DG de la RTG est encore la preuve que la profession journalistique soit profondément malade au Gabon. Il sait très bien que son rôle est de contrôler des médias d’information générale au profit de l’idéologie dominante du pouvoir en place. Il s'agit pour lui de protéger ses mandarins. Sur la RTG1, il s'agit de ne rien dire qui pourrait mécontenter les gardes-barrières du statu quo, et surtout de ne rien faire qui puisse compromettre ce même pouvoir.
2. Pour un journalisme "debout" et non de courbette
Il n'est pas exagéré de penser qu'au Gabon, le journalisme et l’information sont en danger, tant les atteintes à la liberté de la presse, et donc au droit qu’ont les citoyens de bénéficier d’une information indépendante et pluraliste, se multiplient : pressions économiques et politiques, marchandisation de l’information, autocensure, précarité, etc. Et la qualité de l’information en pâtit. Nous voyons se rejoindre régulièrement, les démons de l’ingérence politique, de l’autocensure, de la précarité dans la profession pour aboutir à un journalisme véritablement malade. Mais la volonté du régime, qui est obsessionnelle, de contrôler les médias invite à sourire, car l'exercice est futile á long terme. Le régime a la conviction que le contrôle des médias permet de conserver le pouvoir. Cette idée est fausse, archifausse, car bien des régimes dictatoriaux l’ont partagée, à un moment ou à un autre, pourtant ces régimes sont tombes face á une population déterminée. Les Bongo essaient mordicus de maintenir sous contrôle, l’appareil médiatique. Pour quel bénéfice ? À peu près aucun, car le public gabonais sait très bien ce que lui propose cette chaine d'état. Et c’est facile à comprendre. Pense-t-on sérieusement qu’un éditorial flagorneur de Lin Joël Ndembet dans Gabon-Matin puisse faire monter Ali Bongo en popularité? C’est plutôt l’effet inverse qui se produit. Le zèle des journalistes á la solde du pouvoir fait sourire les gabonais depuis plusieurs décennies.
À cause de sa proximité avec le pouvoir illégitime, le journalisme d'état au Gabon se retrouve plombé, raillé, disqualifié, et rejeté par la population, à cause du bongoïsme qui leur colle à la peau. Ils ne sont finalement que des serviteurs penauds du pouvoir. Nous nous risquerons a clamer que l'influence réelle de la RTG1 sur l'opinion, est á peu près nulle. Les gabonais font sans elle, la regarde avec détachement et le plus souvent, ne la prennent pas au sérieux.
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