QUEL SENS DONNER AU DERNIER COMMUNIQUÉ DE LA PRÉSIDENCE D'ALI BONGO AU SUJET D'ANDRÉ MBA OBAME

C'est Ali Radjoumba, photo ci-dessus, un des nombreux directeurs que compte la presse présidentielle qui est allé lire le communiqué sur les ondes de la RTG1. Cette déclaration aussi prévisible dans son contenu, qu'artificielle dans sa tentative d'impression de gravite paranoïaque, est venue prouver a ceux qui en doute encore combien pour ce régime, le fictif prend le dessus sur le réel. Nous pouvons examiner quelques uns des énoncés du communiqué de Radjoumba et nous rendre compte de leur vide.

Le communiqué lu par Radjoumba déclare:
"Depuis quelques jours, Monsieur André Mba Obame, député à l’Assemblée nationale (Haut Komo), se répand dans les médias nationaux et internationaux ainsi qu’auprès des chancelleries étrangères sur un rocambolesque et prétendu complot visant à attenter à sa vie et qui prendrait sa source à la Présidence de la République. Ce scenario sorti de l’imagination fébrile et schizophrène de M. André Mba Obame prêterait à sourire si les faits évoqués n’étaient aussi graves. La Présidence de la République gabonaise dénonce avec la dernière vigueur de tels propos dont l’objectif unique est d’offrir à leur auteur une nouvelle occasion de se donner en spectacle pour essayer vainement d’échapper à la justice de son pays."

Analyse de Gabon Enervant:
Ceux qui ont rédigé le texte lu par Radjoumba pensent se moquer des gabonais en feignant de laisser croire qu'au Gabon, l'assassinat politique soit quelque chose d'exceptionnel. Pourtant, depuis Germain Mba en passant par Fanguinoveny et Avaro etc., nombreux sont les gabonais qui ont disparu de façon indiscutablement trouble, sans que le régime Bongo n'ouvre la moindre enquête sérieuse. A ce sujet, le régime a toujours entretenu une espèce d'omerta autour de ces crimes et ceux qui osent vouloir regarder de trop près disparaissent à leur tour ou sont simplement taxés d'entretenir des délires conspiratoriaux. Nos compatriotes savent dans leur ensemble que le régime Bongo a tué, tue aujourd'hui et tuera demain. Les meurtres ont été commis à l'arme blanche, à l'arme à feu, à l'explosif, au sabotage pour masquer des faux accidents, par empoisonnement etc. Toutes les tentatives de ce régime à la virginité sont vouées à l'échec car les gabonais savent qui ils sont et ce dont ils sont capables. Alors, quand le régime Ali Bongo vient accuser Mba Obame d'excès de prudence injustifié, il oublie sa propre histoire et comment par le passé, pour n'avoir pas été suffisamment prudent, Redjambé était tombé dans les mailles du filet mortuaire. Le régime doit savoir qu'au Gabon, quand on est sur le terrain politique et que l'on offre un challenge aux Bongo, on se doit aussi de posséder un sain discernement envers les dangers qui menacent. Alors, chers lecteurs, quand un régime qui a les mains couvertes de sang vient déclarer que personne n'est en danger de mort au Gabon, qui peut croire en de telles sornettes?

Le communiqué lu par Radjoumba déclare:
"Après une campagne fondée sur le repli identitaire et au cours de laquelle il a, sans vergogne, affirmé détenir, la clé de la fraude qui allait lui donner la victoire, il n’est arrivé qu’en troisième position lors de dernière élection présidentielle."

Analyse de Gabon Enervant:
Les télégraphistes du régime y vont de plus belle. Ils essaient encore de noyer la véritable information importante, celle dont il faut débattre, celle qu'il faut recouper etc., et nous ensevelir dans de la connerie inutile ou du divertissement. Le Gabon entier attend toujours un véritable débat sérieux sur le repli identitaire. C'est-à-dire d'un débat qui examinerait les véritables responsabilités des uns et des autres dans l'éclatement vers lequel se dirige inexorablement le Gabon. La construction identitaire est un sujet sérieux et les petits dactylographes du régime Bongo devraient s'abstenir de parler de ce dont ils ne maitrisent pas les contours. Comme l'identité d'un pays, celle d'un individu, d'une famille, d'un groupement de personne, aussi se construit dans le temps. Les esprits aimant la facilité vous dirons que l’identité est donnée, qu’on naît avec etc., mais des études sérieuses par des universitaires crédibles nous disent que l'ossature d'une identité est faite de la généalogie, la famille et la condition humaine dans laquelle on se retrouve. Alors, quand le régime accuse ceux qui refusent de se plier devant eux d'être responsables du repli identitaire, il y a lieu de se poser la question de savoir à quoi joue ce régime quand il fait de l'état gabonais une structure dont l'armature principale repose sur la famille Bongo? Quand les traits de la gestion financière du Gabon portent les stigmates d'une distribution qui est d'abord et surtout familiale? Mais qui donc pratique, sans vergogne aucune, ce fameux repli identitaire? Qui peut donner un crédit aux résultats électoraux au Gabon dans le contexte de mixage familio-familial qui veuille que la plus haute autorité de validation des élections dans la nation ne soit nulle autre que celle qui donna à Bongo père des enfants? Mais qui donc pratique le repli identitaire dans ce pays?

La suite de cette réflexion dans nos prochaines éditions