D’OÙ VIENT LE REPLI IDENTITAIRE AU GABON ET COMMENT SE MANIFESTE T-IL?
Illustration Ecovox.
Il est grand temps que la situation funeste, qui veuille que le pouvoir fasse passer n'importe quel argument dans les médias d'états, sans se soucier du rapport à la vérité, se termine et que le peuple gabonais sorte de sa torpeur et saisisse à deux mains ses responsabilités, pour rappeler à ce pouvoir la vérité telle que vécue au quotidien par le commun des gabonais. Nous pouvons ici affirmer, et ce devant ceux qui font semblant de ne rien voir et de ne rien entendre, que les gabonais, de toutes appartenances, oui toutes; de toutes croyances ou sensibilités; qu'ils soient intellectuels, chercheurs, économistes, banquiers, journalistes, ingénieurs, commerçants, membres de professions libérales, artisans, ouvriers, étudiants et autres, reconnaitrons que notre pays souffre d'une gouvernance de quatre décennies, centrée sur le copinage, le favoritisme et le népotisme. Ne pas l'avouer serait se disqualifier de tout sérieux comme interlocuteur. Ce n'est pas parce que telle ou telle personne est du pouvoir ou de l'opposition que cette intransigeante vérité devrait être variable. On peut manger au râtelier d'Ali Bongo et reconnaitre que le pouvoir dont il a hérité est une caricature népotique. On peut avoir été premier ministre de Bongo père, comme Jean Eyeghe-Ndong, et reconnaitre comme le fit ce dernier que le régime Bongo laissait et laisse encore d'avantage à désirer. Ce que nous n'acceptons pas est que le régime rejette de manière systématique, ses propres tares et modus operandi, sur des innocents en disant que ceux qui refusent de plier sous le joug des Bongo, ne le font que par "reflexe identitaire". Ceci est d'une profonde fausseté et ne mesure pas les glissements que ce régime fait courir à la cohabitation sociale au Gabon.
1. Un pays qui baigne désormais dans un état de pourrissement et de décadence sociale entretenu par le régime depuis des décennies
Chers lecteurs, nous ne vous ferons pas l'insulte de vous énumérez les nombreuses preuves de la préférence ethnique quand il s'agit de nominations à des postes clés dans l'administration gabonaise, ce serait enfoncer des portes grandement ouvertes, et ce serait aussi une insulte à votre intelligence car nous savons tous ce qui se passe au Gabon et qui sont ceux qui peuvent nier cette réalité. Non, nous voulons aller plus loin dans le débat et prendre au mot les tenants du pouvoir en leur présentant une analyse qui invite à la réplique, s'ils en ont les moyens. Mais nous sommes confiants qu'ils préféreront se débiner comme d'habitude et demeurer très proche du terre à terre, leur jardin de prédilection. Nous voulons ici, rappeler aux uns et aux autres que le repli sur soi a été pratiqué sans retenue par le pouvoir Bongo et ce depuis 1967. Ceci est vrai dans les faits de nominations qui perdurent jusqu'aujourd'hui, et dans la philosophie de vie qui a vu certaines communautés développer à la longue des reflexes d'accusés tandis que d'autres développaient des reflexes d'assiégés. Le Gabon d'aujourd'hui n'est pas un accident, car la peur de l’autre qui a été véhiculée et encouragée, a conduit à un resserrement d’abord solitaire de la personne concernée, puis de ses proches, puis d'une frange de la population concernée, puis à des antagonismes qui naissaient entre groupes et communautés culturels. Les conséquences de ces progressions sont en train de conduire la société gabonaise toute entière à la division, voire à l’éclatement. Demandez aux gabonais quels est la situation entre les communautés Fang et Kota dans l'Ogooué-Ivindo? Ou encore entre Miène et non Miène dans l'Ogooué-Maritime ou le Moyen Ogooué? Le système de gouvernance Bongo avait voulu dresser des palissades ethniques permettant à chaque groupe de vivre une sorte de fièvre sécuritaire, craignant que le groupe d'en face lui arrache ses maigres privilèges. Dans ce contexte, plus on était replié sur soi, mieux on se sentait protégé. Au bout du compte, nous avons aujourd'hui au Gabon, des communautés ethniques qui ne sont plus que des citadelles assiégées vivant la perte ou le gain d'un poste de ministre ou de directeur comme révélateurs de l'attention ou du dédain du pouvoir. Ceci est vécu avec le plus grand plaisir par le prince qui y voit l'efficacité de sa politique du diviser pour mieux régner. Alors chers lecteurs, quand un tel pouvoir vient nous parler aujourd'hui du repli identitaire, il ya lieu de nous demander de qui se moque t-il?
1. Contraindre à tout prix les gabonais à se considérer comme ennemis
Pendant que le pouvoir encourageait et continue d'encourager les gabonais à se regarder en chien de faïence, il s'assurait et continue de s'assurer que cette population ne pourrait pas trop s'appesantir sur le fait qu'elle ploie sous le fardeau d’une situation économique et sociale de plus en plus précaire due à une gouvernance, pour le moins, médiocre et défaillante. En contraignant le gabonais à regarder son voisin comme l'ennemi, le pouvoir s'assure que ce compatriote ne se rendra pas compte que son quotidien soit constamment assombri par un pouvoir d’une immoralité écœurante, et dont le déficit de conscience n'offre aucune perspective d'avenir à la population. Si l'ennemi c'est le Punu, personne ne remarquera l'immigration qui galope jusqu'à s'installer à la présidence en lieu et place de nationaux purs-laines. Si l'ennemi c'est le Miène, mais qui prêtera encore attention au taux de chômage élevé qui compromet l'avenir de jeunes gabonais de générations en générations? Si la crainte du Fang génère une peur persistante et une psychose permanente, mais qui va se préoccuper de savoir où passent les revenus pétroliers? Chers lecteurs, l'histoire nous dit qu'au Gabon il y a eu des gens courageux et entreprenant. Dans des conditions de gouvernance habiles, ces gens auraient mérité de jouir de la tranquillité, de la sécurité, du développement, de la stabilité, de la confiance dans l’avenir et bénéficier d'une politique de planification pour de meilleurs lendemains, sans se soucier au premier chef, de qui était Punu, Fang etc. Mais le pouvoir Bongo en a voulu autrement. Le prix de sa longévité au pouvoir, fut un morcellement du pays en chefferies ou bantoustans politiques. Nous avons assisté à un partage du pouvoir où les forces armés, les régies financières et le pouvoir central avait un propriétaire; ou le milieu des affaires entre sociétés françaises et gabonaises avait son propriétaire etc. Dès lors, il devint légitime que ces propriétaires, l'appétit venant en mangeant, se soient repliés sur eux mêmes, cherchant par le truchement de la cohésion et l’unité ethnique, de préserver leurs acquis matériels, face à un ennemi polymorphe originaire d'ethnies voisines. De cette posture, sont donc nés des antagonismes profonds au sein de la société gabonaise. Nous pouvons dire aujourd'hui sans sourciller, que l’unité du pays est mise à mal. Nous nous demandons ce qui peut bien servir de ciment à l’unité nationale au Gabon; nous ne trouvons pas de réponse satisfaisante. Ne venez surtout pas nous répondre "la paix" comme tout bongoïste qui se respecte, car cette réponse est idiote, ne voulant absolument rien dire.
Chers lecteurs, par cette modeste analyse, nous avons voulu vous soumettre les raisons des antagonismes au sein de la société gabonaise. Nous pensons fermement que le Gabon n’intègre plus ses citoyens, que la société se referme dans la logique du morcellement et s’éloigne d’un état normal où les citoyens sont solidaires dans un projet commun et de ce projet émane une cohésion donnant corps à une nation. Nous mettons au défi quiconque d'argumenter le contraire.
Il est grand temps que la situation funeste, qui veuille que le pouvoir fasse passer n'importe quel argument dans les médias d'états, sans se soucier du rapport à la vérité, se termine et que le peuple gabonais sorte de sa torpeur et saisisse à deux mains ses responsabilités, pour rappeler à ce pouvoir la vérité telle que vécue au quotidien par le commun des gabonais. Nous pouvons ici affirmer, et ce devant ceux qui font semblant de ne rien voir et de ne rien entendre, que les gabonais, de toutes appartenances, oui toutes; de toutes croyances ou sensibilités; qu'ils soient intellectuels, chercheurs, économistes, banquiers, journalistes, ingénieurs, commerçants, membres de professions libérales, artisans, ouvriers, étudiants et autres, reconnaitrons que notre pays souffre d'une gouvernance de quatre décennies, centrée sur le copinage, le favoritisme et le népotisme. Ne pas l'avouer serait se disqualifier de tout sérieux comme interlocuteur. Ce n'est pas parce que telle ou telle personne est du pouvoir ou de l'opposition que cette intransigeante vérité devrait être variable. On peut manger au râtelier d'Ali Bongo et reconnaitre que le pouvoir dont il a hérité est une caricature népotique. On peut avoir été premier ministre de Bongo père, comme Jean Eyeghe-Ndong, et reconnaitre comme le fit ce dernier que le régime Bongo laissait et laisse encore d'avantage à désirer. Ce que nous n'acceptons pas est que le régime rejette de manière systématique, ses propres tares et modus operandi, sur des innocents en disant que ceux qui refusent de plier sous le joug des Bongo, ne le font que par "reflexe identitaire". Ceci est d'une profonde fausseté et ne mesure pas les glissements que ce régime fait courir à la cohabitation sociale au Gabon.
1. Un pays qui baigne désormais dans un état de pourrissement et de décadence sociale entretenu par le régime depuis des décennies
Chers lecteurs, nous ne vous ferons pas l'insulte de vous énumérez les nombreuses preuves de la préférence ethnique quand il s'agit de nominations à des postes clés dans l'administration gabonaise, ce serait enfoncer des portes grandement ouvertes, et ce serait aussi une insulte à votre intelligence car nous savons tous ce qui se passe au Gabon et qui sont ceux qui peuvent nier cette réalité. Non, nous voulons aller plus loin dans le débat et prendre au mot les tenants du pouvoir en leur présentant une analyse qui invite à la réplique, s'ils en ont les moyens. Mais nous sommes confiants qu'ils préféreront se débiner comme d'habitude et demeurer très proche du terre à terre, leur jardin de prédilection. Nous voulons ici, rappeler aux uns et aux autres que le repli sur soi a été pratiqué sans retenue par le pouvoir Bongo et ce depuis 1967. Ceci est vrai dans les faits de nominations qui perdurent jusqu'aujourd'hui, et dans la philosophie de vie qui a vu certaines communautés développer à la longue des reflexes d'accusés tandis que d'autres développaient des reflexes d'assiégés. Le Gabon d'aujourd'hui n'est pas un accident, car la peur de l’autre qui a été véhiculée et encouragée, a conduit à un resserrement d’abord solitaire de la personne concernée, puis de ses proches, puis d'une frange de la population concernée, puis à des antagonismes qui naissaient entre groupes et communautés culturels. Les conséquences de ces progressions sont en train de conduire la société gabonaise toute entière à la division, voire à l’éclatement. Demandez aux gabonais quels est la situation entre les communautés Fang et Kota dans l'Ogooué-Ivindo? Ou encore entre Miène et non Miène dans l'Ogooué-Maritime ou le Moyen Ogooué? Le système de gouvernance Bongo avait voulu dresser des palissades ethniques permettant à chaque groupe de vivre une sorte de fièvre sécuritaire, craignant que le groupe d'en face lui arrache ses maigres privilèges. Dans ce contexte, plus on était replié sur soi, mieux on se sentait protégé. Au bout du compte, nous avons aujourd'hui au Gabon, des communautés ethniques qui ne sont plus que des citadelles assiégées vivant la perte ou le gain d'un poste de ministre ou de directeur comme révélateurs de l'attention ou du dédain du pouvoir. Ceci est vécu avec le plus grand plaisir par le prince qui y voit l'efficacité de sa politique du diviser pour mieux régner. Alors chers lecteurs, quand un tel pouvoir vient nous parler aujourd'hui du repli identitaire, il ya lieu de nous demander de qui se moque t-il?
1. Contraindre à tout prix les gabonais à se considérer comme ennemis
Pendant que le pouvoir encourageait et continue d'encourager les gabonais à se regarder en chien de faïence, il s'assurait et continue de s'assurer que cette population ne pourrait pas trop s'appesantir sur le fait qu'elle ploie sous le fardeau d’une situation économique et sociale de plus en plus précaire due à une gouvernance, pour le moins, médiocre et défaillante. En contraignant le gabonais à regarder son voisin comme l'ennemi, le pouvoir s'assure que ce compatriote ne se rendra pas compte que son quotidien soit constamment assombri par un pouvoir d’une immoralité écœurante, et dont le déficit de conscience n'offre aucune perspective d'avenir à la population. Si l'ennemi c'est le Punu, personne ne remarquera l'immigration qui galope jusqu'à s'installer à la présidence en lieu et place de nationaux purs-laines. Si l'ennemi c'est le Miène, mais qui prêtera encore attention au taux de chômage élevé qui compromet l'avenir de jeunes gabonais de générations en générations? Si la crainte du Fang génère une peur persistante et une psychose permanente, mais qui va se préoccuper de savoir où passent les revenus pétroliers? Chers lecteurs, l'histoire nous dit qu'au Gabon il y a eu des gens courageux et entreprenant. Dans des conditions de gouvernance habiles, ces gens auraient mérité de jouir de la tranquillité, de la sécurité, du développement, de la stabilité, de la confiance dans l’avenir et bénéficier d'une politique de planification pour de meilleurs lendemains, sans se soucier au premier chef, de qui était Punu, Fang etc. Mais le pouvoir Bongo en a voulu autrement. Le prix de sa longévité au pouvoir, fut un morcellement du pays en chefferies ou bantoustans politiques. Nous avons assisté à un partage du pouvoir où les forces armés, les régies financières et le pouvoir central avait un propriétaire; ou le milieu des affaires entre sociétés françaises et gabonaises avait son propriétaire etc. Dès lors, il devint légitime que ces propriétaires, l'appétit venant en mangeant, se soient repliés sur eux mêmes, cherchant par le truchement de la cohésion et l’unité ethnique, de préserver leurs acquis matériels, face à un ennemi polymorphe originaire d'ethnies voisines. De cette posture, sont donc nés des antagonismes profonds au sein de la société gabonaise. Nous pouvons dire aujourd'hui sans sourciller, que l’unité du pays est mise à mal. Nous nous demandons ce qui peut bien servir de ciment à l’unité nationale au Gabon; nous ne trouvons pas de réponse satisfaisante. Ne venez surtout pas nous répondre "la paix" comme tout bongoïste qui se respecte, car cette réponse est idiote, ne voulant absolument rien dire.
Chers lecteurs, par cette modeste analyse, nous avons voulu vous soumettre les raisons des antagonismes au sein de la société gabonaise. Nous pensons fermement que le Gabon n’intègre plus ses citoyens, que la société se referme dans la logique du morcellement et s’éloigne d’un état normal où les citoyens sont solidaires dans un projet commun et de ce projet émane une cohésion donnant corps à une nation. Nous mettons au défi quiconque d'argumenter le contraire.
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