"Je n’ai rien à cirer avec un député, s’il continue, je le bastonne tout de suite. Je m’en fous de son immunité". Parole d’un gendarme à un député gabonais. Bienvenu au Gabon émergent !
Le député Leyama entre les mains des forces de l’ordre
Quand un commandant de compagnie de la gendarmerie peut se permettre de menacer de sévices corporels un député de la nation, dans l’exercice de ses fonctions, il y a lieu d’affirmer que ceux là mêmes qui ont en charge de faire appliquer la loi, n’ont pas les notions les plus élémentaires de civisme que la population est en droit d’exiger de ses officiers en armes. Oh Gabon émergent, que ton vrai visage est hideux !
1. Le député joue son rôle de parlementaire et de représentant du peuple. Mais à la clé il est menacé de bastonnade
Le député en question se nomme Valentin Leyama. Il représente la ville de Moanda, dans la province du Haut Ogooué. Il est député de l’opposition. Mais l’aspect le plus intéressant et pertinent qui justifie ce billet, est que ce député est l’auteur d'une plainte contre le groupe Eramet, dont la filiale Comilog a commis des délits de pollution présumés envers l’environnement et les populations de cette province. Le député Leyama à la tête d’un collectif et en association avec des ONG, a déposé une plainte à Libreville contre Eramet et la Comilog le 25 mars dernier. Cette plainte réclame plus de 700 millions d'euros à la multinationale française pour pollution présumée pendant les 50 ans d'exploitation du manganèse. Inutile de vous dire chers lecteurs, que cette plainte irrite aussi bien Areva que le pouvoir Bongo. Il faut dire que depuis que ce député s’intéresse de trop près à la pollution déversée par Areva, il est devenu un aimant à ennuis. Le dernier épisode étant arrivé suite à une marche organisée à Moanda par la population contre pollution de la ville par la Comilog. La marche a été réprimée par la gendarmerie et plusieurs habitants de la ville mis aux arrêts. En sa qualité de parlementaire représentant ces populations, et surtout en sa qualité d’organisateur de la dite marche puisqu’ayant informé directement les autorités de la tenue de cette dernière, le député se devait d’insister auprès de la gendarmerie pour que les personnes arrêtées abusivement soient relâchées. C’est au cours de cette démarche républicaine et démocratique que notre député s’est retrouvé face à des gendarmes qui lui ont dit se foutre de son statut de député et que s’il insistait, ils le bastonneraient.
2. Manquement grave à l'obligation de réserve de la part du commandant de compagnie de la gendarmerie
Dans un pays normal, le gendarme ayant menacé le député Leyama serait purement et simplement radié, c'est-à-dire exclu de la gendarmerie, pour manquement à son droit de réserve. Dans un pays normal, l'instance disciplinaire de la gendarmerie nationale n’aurait jamais toléré qu’un gendarme menace physiquement un membre du parlement. Un gendarme ne peut se permettre la liberté de tenir des propos désobligeants à un député, fut-il de l’opposition. Le droit de réserve impose au gendarme qu’il traite la «majorité» et « l’opposition » avec les mêmes égards. Il ne peut en aucun cas se permettre de rudoyer un membre du parlement sur la base que ce dernier appartiendrait à l’opposition, donc au mauvais camp et par conséquent mériterait quelques baffes. En effet, ce gendarme devrait savoir, s’il a suivi des cours de civisme à l’école de gendarmerie, que la loi lui interdit d'attaquer, gêner, rudoyer ou menacer un député dans l'exercice de ses fonctions parlementaires. Le député Leyama, en prenant parti pour les habitants de sa circonscription électorale, se trouve indubitablement dans l'exercice de ses fonctions parlementaires. Alors, quand ce gendarme essaie d'intimider ou influencer l'action du député par la menace verbale ou physique, il y a là violation de la loi.
Les propos du gendarme envers le député Leyama sont simplement honteux et sont une preuve supplémentaire du mépris que les autorités gabonaises affichent pour les institutions supposées réguler la marche du pays et nous devons continuer d’accepter la soumission avec le sourire. La réalité est que ce gendarme ne sera nullement inquiété, car son comportement correspond exactement à ce que le pouvoir en place attend de lui. Ca dure depuis 43 ans. Et chaque jour, l’exaspération et la rancœur faisant suite à toutes ces humiliations, montent.
Quand un commandant de compagnie de la gendarmerie peut se permettre de menacer de sévices corporels un député de la nation, dans l’exercice de ses fonctions, il y a lieu d’affirmer que ceux là mêmes qui ont en charge de faire appliquer la loi, n’ont pas les notions les plus élémentaires de civisme que la population est en droit d’exiger de ses officiers en armes. Oh Gabon émergent, que ton vrai visage est hideux !
1. Le député joue son rôle de parlementaire et de représentant du peuple. Mais à la clé il est menacé de bastonnade
Le député en question se nomme Valentin Leyama. Il représente la ville de Moanda, dans la province du Haut Ogooué. Il est député de l’opposition. Mais l’aspect le plus intéressant et pertinent qui justifie ce billet, est que ce député est l’auteur d'une plainte contre le groupe Eramet, dont la filiale Comilog a commis des délits de pollution présumés envers l’environnement et les populations de cette province. Le député Leyama à la tête d’un collectif et en association avec des ONG, a déposé une plainte à Libreville contre Eramet et la Comilog le 25 mars dernier. Cette plainte réclame plus de 700 millions d'euros à la multinationale française pour pollution présumée pendant les 50 ans d'exploitation du manganèse. Inutile de vous dire chers lecteurs, que cette plainte irrite aussi bien Areva que le pouvoir Bongo. Il faut dire que depuis que ce député s’intéresse de trop près à la pollution déversée par Areva, il est devenu un aimant à ennuis. Le dernier épisode étant arrivé suite à une marche organisée à Moanda par la population contre pollution de la ville par la Comilog. La marche a été réprimée par la gendarmerie et plusieurs habitants de la ville mis aux arrêts. En sa qualité de parlementaire représentant ces populations, et surtout en sa qualité d’organisateur de la dite marche puisqu’ayant informé directement les autorités de la tenue de cette dernière, le député se devait d’insister auprès de la gendarmerie pour que les personnes arrêtées abusivement soient relâchées. C’est au cours de cette démarche républicaine et démocratique que notre député s’est retrouvé face à des gendarmes qui lui ont dit se foutre de son statut de député et que s’il insistait, ils le bastonneraient.
2. Manquement grave à l'obligation de réserve de la part du commandant de compagnie de la gendarmerie
Dans un pays normal, le gendarme ayant menacé le député Leyama serait purement et simplement radié, c'est-à-dire exclu de la gendarmerie, pour manquement à son droit de réserve. Dans un pays normal, l'instance disciplinaire de la gendarmerie nationale n’aurait jamais toléré qu’un gendarme menace physiquement un membre du parlement. Un gendarme ne peut se permettre la liberté de tenir des propos désobligeants à un député, fut-il de l’opposition. Le droit de réserve impose au gendarme qu’il traite la «majorité» et « l’opposition » avec les mêmes égards. Il ne peut en aucun cas se permettre de rudoyer un membre du parlement sur la base que ce dernier appartiendrait à l’opposition, donc au mauvais camp et par conséquent mériterait quelques baffes. En effet, ce gendarme devrait savoir, s’il a suivi des cours de civisme à l’école de gendarmerie, que la loi lui interdit d'attaquer, gêner, rudoyer ou menacer un député dans l'exercice de ses fonctions parlementaires. Le député Leyama, en prenant parti pour les habitants de sa circonscription électorale, se trouve indubitablement dans l'exercice de ses fonctions parlementaires. Alors, quand ce gendarme essaie d'intimider ou influencer l'action du député par la menace verbale ou physique, il y a là violation de la loi.
Les propos du gendarme envers le député Leyama sont simplement honteux et sont une preuve supplémentaire du mépris que les autorités gabonaises affichent pour les institutions supposées réguler la marche du pays et nous devons continuer d’accepter la soumission avec le sourire. La réalité est que ce gendarme ne sera nullement inquiété, car son comportement correspond exactement à ce que le pouvoir en place attend de lui. Ca dure depuis 43 ans. Et chaque jour, l’exaspération et la rancœur faisant suite à toutes ces humiliations, montent.
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