LE CNC MENACE Á NOUVEAU TV+




Le Conseil National de la Communication ou CNC, dans un communiqué lu hier soir sur la RTG1, menaçait la chaine de télévision privée gabonaise, TV+ de nouvelles sanctions. Le crime de cette chaine de télévision, d'après le même communiqué, est d'avoir ouvert ses antennes aux membres du parti UN. Le raisonnement du CNC s'articule comme suit: "vu que le parti UN a été dissout par un décret émanant de la présidence, tout passage dans les médias des membres de ce parti deviendrait de facto un acte illégal passible de la plus grave sanction dans l'arsenal du CNC". Chers lecteurs, ne riez point, car nous sommes en plein délit d'opinion.

1. Quand on n'arrive pas gérer une opposition politique, il faut la faire disparaitre
Le pouvoir gabonais, en place, agit comme s'il refusait de reconnaître l’existence d’une opposition politique qu’il n’arrive pas à gérer. Alors ayant peur des arguments, ce pouvoir se lance de manière systématique dans la négation et la criminalisation de tout ce qui pourrait lui être une opposition forte. A l'opposée, nous assistons à un cajolement et à une légitimation de ce qui se présente comme opposition conviviale à l’ordre dominant. Donc, chez nous au Gabon d'aujourd'hui, la reconnaissance du statut d'opposant est devenue tributaire du degré de convivialité des rapports entretenus avec le pouvoir. Toute force politique qui sort de ce périmètre politique, doit être systématiquement anéantie. L'un des organes chargés de cet anéantissement est le CNC, dont le rôle est de réguler les médias au Gabon. Mais quand le CNC tourne à plein régime, comme c'est le cas en ce moment, on a plus l'impression que son rôle principal est de juger et souvent condamner à de lourdes peines des personnes, des titres journalistiques et des chaines de télévisions, pour leurs opinions trop indépendantes de l'ordre établi. Des personnalités politiques de l’opposition, des journalistes, des chaines de radio/TV, sont tous poursuivis régulièrement pour avoir émis des opinions qui ne vont pas dans la ligne idéologique du régime. La critique de l’action gouvernementale, partout ailleurs admise comme pratique démocratique normale, est assimilée par le régime Ali Bongo, comme crime grave. En évitant toute critique, le régime s'assure que sa seule voix soit celle entendue par les gabonais.

2. Pourquoi les dirigeants du parti UN n'auraient-ils plus droit à la parole au Gabon?
Quelque soit le bord politique, une prépondérance de gabonais avoueront que l'élection présidentielle de 2009 fut un simulacre et que pour se proclamer élu, Ali Bongo du mettre sa machine répressive en marche. Nous pouvons publier la phrase qui précède, sur ce blog, sans risquer de représailles parce que nous utilisons un médium hors de porté des autorités gabonaises. Mais imaginez que nous avions prononcés cette phrase sur les ondes de TV+, le CNC serait monté au créneau et dans un communiqué musclé, aurait soutenu que cette chaine tentait de porter atteinte à la sécurité de l’Etat. Cher compatriotes, quand on menace une chaine de télévision pour avoir diffusé les propos de membres d'un parti, fut il dissout, c'est qu'on criminalise tout simplement l'opinion des gens. Il n'y a pourtant aucune lois qui au Gabon, dit qu'émettre des opinions soit illégal. Nous avons tous lu des articles de presse dont le contenu n'avait rien de séditieux, si ce n'est qu'ils critiquaient le régime, être condamnés par le CNC. Nous avons l'impression que la seule chose qui intéresse le régime soit de présenter aux gabonais l’illusion de vivre dans un pays ou toutes les opinions sont admises. On tente de nous imposer une pensée unique de manière dévoyée, car par le truchement du CNC, c'est en fait la prééminence du triomphe de la pensée unique qui se manifeste. Sans facétie aucune, nous parlerons même d'une dérive globalement soviétisé du système. Dérive qui s'exprime pêle-mêle par des atteintes répétées à l’indépendance de la justice, par le contrôle renforcé des médias, et surtout par la fermeture du champ politique à la concurrence et par l’impunité légale de la nomenklatura au pouvoir. Le CNC opère dans une situation juridiquement floue qui lui donne libre cours à la persécution politique. L'objectif final est pour le pouvoir de toujours cultiver et entretenir une population servile.

Les accusations fantaisistes du CNC envers TV+, sont prononcées de façon si maladroite qu’elles ne tiendraient jamais devant un procureur lisant le droit. Depuis quand la dissolution d'un parti sous entend que ses adhérents perdent la liberté d'opinion? Si les partisans du parti UN ont encore le droit de s'exprimer, pourquoi alors s'attaquer à TV+ qui leur donne la possibilité de le faire, vu que la RTG reste complètement fermée à la compétition politique. Le vrai crime et le seul crime est que TV+ ose donner l'occasion à des gens qui défient le régime Ali Bongo, de s'exprimer. Au Gabon, qu'on le veuille ou non, cela est un délit.

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