ENCORE UNE CONSULTATION TOTALEMENT INUTILE. CETTE FOIS LES FIGURANTS PARLENT DE BIOMÉTRIE ET DE LISTE ÉLECTORALE
Ceux qui gravitent autour du pouvoir au Gabon sont passés maitres dans l’art de s’adonner à des exercices aussi inutiles qu’inefficaces. Ce vendredi, les comédiens du pouvoir ont organisé autour de Jean-François Ndongou, une autre de ces consultations théâtrales dont nous connaissons tous le dénouement, c'est-à-dire aucun résultat conséquent. Il était question cette fois, de discuter de la révision des listes électorales et de la biométrie. L’opposition « autorisée » et « raisonnable » était dans son élément et jouait sa partition. Mais vu notre histoire politique, qui croit encore en ce genre de consultation au Gabon ?
1. Quand le semblant de dialogue est en fait un monologue
Les gabonais aiment bien parler de consultation politique dans un environnement que tout le monde s’accorde à décrire pourtant comme totalement verrouillé. Nous observons qu’en lieu et place d’une véritable concertation politique au Gabon, les régimes Bongo n’imposent que d’incontestables monologues dont les conclusions sont imposées avec fermeté à une opposition servile, qui elle-même s’habitue à ce rôle devant le comportement hégémonique pourtant inadmissible qu’affichent les régimes Bongo. Qui aujourd’hui, recevant une convocation du régime Bongo, pourrait penser aller à une concertation citoyenne et républicaine, au cours de laquelle toutes les formations politiques réunies seraient entendues et leurs suggestions prises en compte. Depuis que les gabonais exigent des élections libres, crédibles et apaisées, quelles mesures ont été jamais prises en ce sens par le pouvoir et ses satellites. Mais le pouvoir a surtout besoin d’une pseudo opposition qualifiée de « raisonnable » par lui qui, en réalité, n’est là que comme garantie de la vitrine démocratique, c'est-à-dire qu’elle n’est autorisée et raisonnable qu’à cause de sa profonde connivence avec le pouvoir ; les ténors de cette opposition étant en effet gérés et entretenus par le régime. Le pouvoir et cette opposition s’inspirent mutuellement par un double jeu macabre. Tous les deux jouent les colombes en parlant de paix, énonçant des lois républicaines d’une part et d’autre part sont les pyromanes du pays, car ils imposent à l’ensemble des gabonais un système électoral qui garanti la pérennisation d’un pouvoir hégémonique familial dont le dénouement serait forcement un éclatement violent.
2. Pourquoi se réunir pour parler de listes électorales ou de biométrie quand les fondamentaux du pouvoir héréditaire restent en place.
On ne parle pas de la CENAP, ni de la cour constitutionnelle et on veut des élections crédibles. Les comédiens de la politique au Gabon vous diront que les élections en Afrique sont toujours contestées, ce qui est faux car seules celles qui sont organisées dans des pays bordéliques comme le Gabon sont contestées et il y a malheureusement beaucoup de bordel en Afrique. Il est même fort utile de faire remarquer à titre de rappel, que L’Afrique du Sud, le Botswana et la Namibie organisent régulièrement des élections démocratiques sans histoires. Plus près de nous, le Ghana réussi à brillamment organiser à plusieurs reprises, ses élections présidentielles. La transparence et l’équité sont le gage de toute élection crédible. Mais quand le pouvoir au Gabon indique comme il l’a fait signifier à l’opposition «légale » ce vendredi, qu’il allait procéder à la révision des liste électorales et aller aux législatives en l’etat, qui puisse trouver dans ce scenario, matière à confort ? Dans un pays ayant de véritables institutions démocratiques, les partis politiques se livrent à d’authentiques négociations, c'est-à-dire à des échanges qui en appellent à l’intelligence de tous pour en arriver à une solution qui respecte les principes démocratiques sans lesquels, les chances de sorties de crises à répétition s’amenuisent. Même dans notre Gabon verrouillé, il est indéniable que des voix s’élèvent de plus en plus contre ces pratiques qui abâtardissent ce qui devrait être notre processus démocratique et électoral. Il y a des gens qui ne manquent pas de sonner à chaque fois l’alerte, à l’approche des scrutins, en rappelant au pouvoir qu’il soit urgent de se ressaisir pour éviter une véritable déflagration, dans le futur, aux conséquences imprévisibles. Il est évident à tous les gabonais, y compris ceux qui font semblant de soutenir Ali Bongo et ses conneries, que dans l’état actuel des choses, parler d’élections au Gabon revient à se foutre des gens. Dans ces conditions, toute tentative d’apaisement et de crédibilisation des scrutins au Gabon seront vouées à l’échec et le pouvoir en portera seul la responsabilité pour s’être enveloppé dans un processus ne pouvant conduire à termes qu’à une explosion car, dans la cocote minute, la pression monte petit à petit.
Il est établi dans tous les pays du monde, même dans les dictatures les plus obtuses, pour éviter la propagation des troubles politiques et sociaux, voir des émeutes, la remise en question des régimes est essentielle. Quand un régime se pense suffisant et pousse l’arrogance à toujours enfoncer la population vers des faits accomplis aussi abjectes que révoltants, il ne nourri et n’attise que l’énergie qui servira à son démantèlement. Toutes ces pseudo concertations coûteuses, inutiles et inefficaces, n’empêcheront jamais les gabonais de voir clairement que ce régime reste celui qui prône en entretient le népotisme, le clientélisme, la corruption et le pouvoir héréditaire.
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