LET US MAKE ANDRÉ MBA OBAME’S FUNERALS COINCIDE WITH A NATIONAL AWAKENING. FAISONS COÏNCIDER LES FUNÉRAILLES D’ANDRÉ MBA OBAME AVEC UNE RENAISSANCE NATIONALE
English Version
The elimination of Andre Mba Obame is not a mere accident of history with no significant meaning, it is the clearest sign of the constancy of the modus operandi of those ruling Gabon who, unable to resolve the country's problems by the medium of rationality, are having to terrorize and eliminate anything that indicates independence of judgment and possibility of change. When Andre Mba Obame appeared at the 2009 presidential election on a popular platform against structural injustice, against people who wanted that Gabon remains in the hands of those who were clenching on their privileges to the point of confiscating to a people their country; he became a marked man for the regime!
In 2009, André Mba Obame had dared to take an open stand against the regime he had served for 25 years. Yet it would have been easier for him to fall into the ranks and continue to enjoy the largesse of the regime.
In 2009, he dared to publicly denounce acts of repression against the Gabonese people and attaqued the regime that was crushing them to protect the interests of a few. Yet all he had to do was to stay quiet and keep his privileges.
In 2009, he dared to come to the defense of thousands of impoverished Gabonese. He became the official spokesperson of the Gabonese people who wanted to be free. He had become a dangerous man who was not afraid to tell the truth. The death squad of the regime never forgave him. He was poisoned and had a long and painful illness from which he died on 12 April 2015.
Many were astonished at his "conversion" in 2009 and there were many people who swore that it was a ploy with Ali Bongo to weaken the opposition. What do these people think today? One is tempted to imagine that even while serving Omar Bongo, some as André Mba Obame had trouble maintaining a balance between, on the one hand, their commitment and devotion to a dictator; and on the other, their growing sensitivity for a defenseless people exploited by the regime they served. If André Mba Obame felt like that yesterday, there was a safe bet that other serving Ali Bongo today are disgusted by what they experience. Will they have the courage to do the same and break out? The conversion of Andre Mba Obame was for many Gabonese, an event marking a turning point in the country's political life. His death should not rhyme with the end of hope for a free future, for the dictatorship and lies are doomed to failure. Those who think that the massacre of democracy in Gabon, forty-five years after 1967, still has a bright future ahead, are resolutely wrong. Andre Mba Obame had understood this reality before the others and those who cling will experience the abrupt end of dictators.
The funeral of Andre Mba Obame could be the triggering event of a new citizen determination for genuine social and political change in Gabon. We must all be clearly on the side of the people and to denounce untiringly everything that appears to us as a reinforcement of the dictatorship. We must denounce all the injustices, we must stop the repression. Those who prefer to stick to the prudence of silence, should get out of their lethargy and join the liberation movement of Gabon that should intensify.
Today in Gabon, not to be on the people's side, is to betray our common destiny. Yes celebrate André Mba Obame, during his funeral with homilies; but what is more important is to consider that death in every culture is viewed as a transition from a physical condition has an immaterial state. Christians speak of the resurrection; African religions talk about the permanence of the dead among the living. If we want to say that Andre Mba Obame is with us, that he lives in us, this must be expressed through actions along the lines of ending the dictatorship. There is no doubt that a huge crowd will attend the funeral; but the most important thing will be what the crowd will do in the days, weeks and months that will follow the funeral. Once buried in his native Medouneu, this seed that fell on the field of battle, must give birth to the tree of the rebirth of Gabon, whose fruits will be the freedom that we will demand and will impose.
Version française
L’élimination d’André Mba Obame n’est pas un simple accident de l’histoire sans signification particulière, c’est le signe le plus clair de la constance du mode opératoire des gouvernants Gabonais qui, incapables de régler les problèmes du pays par le truchement de la rationalité, s’emploient à terroriser et éliminer tout ce qui est synonyme d’indépendance de jugement et de possibilité de changement. Quand André Mba Obame se présenta à l’élection présidentielle de 2009 avec comme plateforme un discours d’homme du peuple contre l’injustice structurelle qui voulait que le Gabon reste entre les mains de ceux qui se crispaient sur leurs privilèges, au point de confisquer à un peuple leur pays ; il devint l’homme à abattre du régime !
En 2009, André Mba Obame avait osé prendre ouvertement position contre le régime qu’il avait pourtant servi 25 ans durant. Il lui aurait été pourtant plus simple de se ranger dans les rangs et continuer à jouir des largesses du régime.
En 2009, il a osé dénoncer publiquement les actes de répression contre les Gabonais et s'attaquer au régime qui les écrasait pour protéger les intérêts de quelques personnes. Il lui suffisait pourtant de se taire et de conserver ses privilèges d’entant.
En 2009, il a osé se porter à la défense de milliers de Gabonais désœuvrés. Il était devenu le porte-voix officiel des Gabonais qui se voulaient libres. Il était devenu un homme dangereux qui ne craignait pas de dire la vérité. L’escadron de la mort du régime ne le lui pardonna pas. Il fut empoisonné et connu une longue et pénible maladie dont il succomba le 12 Avril 2015.
Beaucoup s’étonnèrent de sa "conversion" en 2009 et nombreux sont ceux qui juraient à une entente avec Ali Bongo pour fragiliser l’opposition. Qu’en pensent ces gens aujourd’hui? On est tenté d’imaginer que même en servant Omar Bongo, certains comme André Mba Obame avaient du mal à maintenir un équilibre entre, d’une part, leur attachement et dévotion à un dictateur ; et d’autre part, leur sensibilité grandissante pour un peuple exploité et sans défense, par le régime qu’ils servaient. Si André Mba Obame l’a ressenti hier, il y a fort à parier que d’autres servant Ali Bongo aujourd’hui, sont dégoutés de ce qu’ils vivent. Auront-ils le courage de faire la même démarche de rupture ? La conversion d’André Mba Obame a été pour beaucoup de Gabonais, un événement marquant un tournant décisif dans la vie politique du pays. La disparition de ce dernier ne devrait pas rimer avec la fin de l’espérance d’un futur libre, car la dictature et le mensonge sont voués à l’échec. Ceux qui pensent que le massacre de la démocratie au Gabon, quarante-cinq ans après 1967, a encore de beaux jours devant lui, se trompent résolument. André Mba Obame l’avait compris avant les autres et ceux qui s’accrochent connaitront la fin brutale des dictateurs.
Les funérailles d’André Mba Obame pourraient être l’évènement déclencheur d’une nouvelle détermination citoyenne pour un véritable changement politique et social au Gabon. Nous devons tous nous ranger clairement du côté du peuple et dénoncer sans relâche tout ce qui nous apparait comme un renforcement de la dictature. Nous devons dénoncer toutes les injustices, nous devons faire cessez la répression. Ceux qui préfèrent s'en tenir à la prudence du silence, doivent sortir de leur léthargie et se joindre au mouvement de libération du Gabon qui devrait s’intensifier.
Aujourd’hui au Gabon, ne pas être du côté du peuple, c’est trahir notre destinée commune. Oui célébrons André Mba Obame, pendant ses funérailles, par des homélies ; mais ce qui est plus important est de considérer que la mort dans toutes les cultures est regardée comme une transition d’un état matériel a un état immatériel. Les chrétiens parlent de la résurrection ; les religions africaines parlent de la permanence des morts parmi les vivants. Si nous voulons pouvoir dire qu’André Mba Obame est parmi nous, qu’il vit en nous, cela doit s’exprimer par des actions allant dans le sens de la fin de la dictature. Il n’y a pas de doute qu’une immense foule assista aux obsèques ; mais le plus important sera ce que cette foule fera dans les jours, les semaines et les mois qui vont suivre ces funérailles. Il faut qu’une fois mis en terre dans son Medouneu natal, cette graine tombée sur le terrain du combat, donne naissance à l’arbre de la renaissance du Gabon, dont les fruits seront la liberté que nous exigerons et imposerons.
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