HOW CUBA HAS MANAGED TO DEFEAT COVID-19! COMMENT CUBA EST PARVENU À VAINCRE LA COVID-19!
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Ci-dessous est la traduction d’un article paru
dans le journal américain Counterpunch décrivant comment Cuba est parvenu
totalement indépendamment, à juguler avec succès la problématique de la pandémie
causée par le coronavirus.
Cuba vient à bout de la
Covid-19 grâce à l’enseignement, la science et l’unité
Par W. T. Whitney
L’éducation est au cœur du
socialisme a la cubaine. L’attachement du gouvernement révolutionnaire à la
connaissance scientifique et aux soins de santé pour tous, apparaît maintenant avec
évidence, alors que les Cubains font face à la pandémie de la Covid-19. Les
États-Unis n’ont pas cette chance.
Les Cubains ont accepté
de tout cœur, le port du masque, la distanciation sociale, les tests et la mise
en quarantaine. Les installations de recherche et de production biomédicales de
Cuba ont créé cinq vaccins anti-Covid. A la date du 3 décembre, 90,1 % des
Cubains avaient reçu leur première dose ; 82,3% d’entre eux ont été
complètement vaccinés. Seuls sept autres pays dans le monde ont des taux plus
élevés. (1) Les études ont démontré que les vaccins cubains Abdala et Soberana
02 protégeaient plus de 90 % des vaccinés.
Les vaccins anti-Covid de
Cuba n’ont pas besoin d’une réfrigération à très basse température comme c’est
le cas pour les principaux vaccins américains. À cet égard, ils sont
particulièrement utiles dans les pays à faibles ressources. Cuba a envoyé, ou
se prépare à envoyer, des vaccins au Vietnam, au Venezuela, en Iran et au
Nicaragua. Des scientifiques cubains élaborent une version de leur vaccin
Soberana Plus, qui protégera contre le variant Omicron.
La réussite de Cuba dans
la production de vaccins anti-Covid-19 est remarquable face aux pénuries
d’équipement, de réactifs et de matériel dues au blocus économique américain.
Les approches américaines
et cubaines concernant les programmes de vaccination et autres mesures de santé
publique, sont différentes. La production de vaccins à Cuba est une question de
bien-être collectif, purement et simplement. Aux États-Unis, les fabricants subventionnés
par le gouvernement réaliseront d’énormes profits – 18 milliards de dollars
pour Moderna en 2021. Les scientifiques du gouvernement américain et leurs
homologues des sociétés pharmaceutiques ont collaboré au développement de
vaccins, mais les entreprises revendiquent maintenant des droits de propriété
intellectuelle et de brevet pour elles-seules.
Le rejet des faits
scientifiques et des opinions d’experts est répandu aux États-Unis. La propagation
de mythes conduit au refus du vaccin. Les frictions politiques et culturelles
entravent le consensus sur le port du masque et la distanciation sociale. Le
résultat est que la prévalence de l’infection à la Covid-19 aux États-Unis est
de 14,9 pour 100 000 personnes; à Cuba, c’est 8,5. Les taux de mortalité à la Covid-19
des deux pays sont, respectivement, de 240,18 et 73,31 pour 100 000 personnes.
Le message ici est qu’une
société qui fait face à une pandémie majeure doit puiser dans des réserves
d’unité et d’éducation. L’expérience récente de Cuba montre que l’attention
accordée depuis longtemps à la scolarisation et à la science porte ses fruits.
Au 19ème siècle, selon un
récit, Felix Varela, un prêtre catholique, « a introduit Cuba aux principes de
la pensée scientifique, aux premiers idéaux d’indépendance et à la poursuite de
l’identité nationale ». José Martí, héros national et leader de l’indépendance
de Cuba, enseignait au Guatemala en 1878. Là-bas, il a écrit : « Savoir lire,
c’est savoir agir. Savoir écrire, c’est savoir comment s’élever. Ces premiers
livres scolaires humbles mettent à la disposition de l’homme des pieds, des
bras et des ailes. » (2). Il suggéra plus tard que « l’étude des forces de la
nature et apprendre à les contrôler est le moyen le plus direct de résoudre les
problèmes sociaux ».
Les révolutionnaires
cubains dirigés par Fidel Castro ont attaqué la caserne Moncada de Santiago en
1953. En l’honneur de Martí, né en 1853, ils se sont donnés le nom de
génération du centenaire. La mission éducative de Martí était entre de bonnes
mains.
Le 16 décembre 1960,
Fidel Castro a déclaré lors d’une réunion de spéléologues (explorateurs de
grottes) que « nous enseignons les accidents de la nature, mais nous
n’enseignons pas les énormes accidents de l’humanité ». Appelant à l’étude de
la nature, il a déclaré que « l’avenir de notre pays doit nécessairement être
un avenir des hommes de science, il doit être un avenir des hommes de la pensée
». Il a noté que « beaucoup de nos citoyens n’avaient pas accès à la culture ou
à la science » et que « seulement 5 % des enfants d’ouvriers agricoles atteignaient
la 5e année (équivalent du CM2) ».
Un recensement national
pré-révolutionnaire a révélé que près de 26% des Cubains étaient analphabètes.
Une grande campagne d’alphabétisation a eu lieu en 1961, « l’Année de
l’éducation ». Quelque 100000 jeunes, à peine adolescents, et la plupart
d’entre eux élevés dans des villes, ont reçu une formation sur l’enseignement
de l’alphabétisation. Ils sont allés dans les zones rurales et ont enseigné aux
agriculteurs marginalisés comment lire et écrire. Les adolescents vivaient dans
leurs maisons et faisaient des travaux agricoles.
À mi-chemin, les
objectifs n’étaient pas atteints. 20000 travailleurs d’usine bénévoles, et un
grand nombre d’enseignants réguliers, ont alors pris le relais. Bientôt, le
taux d’alphabétisation de Cuba fut parmi les plus élevés au monde.
Le 22 décembre 1961, Fidel
Castro s’est adressé aux volontaires de la campagne d’alphabétisation massés
devant lui à La Havane : « Je vais commencer. Il y a beaucoup d’emplois, des
emplois pour tous et nous allons voir si nous pouvons les pourvoir... faites
attention à ces choix ... »
Il décrit les
possibilités de bourses d’études pour des dizaines de milliers d’étudiants pour
devenir les formateurs de ceux qui enseigneraient dans les écoles primaires,
les écoles secondaires de base, les écoles pré-universitaires, les écoles pour
travailleurs domestiques et les écoles d’art et de musique.
Castro a également
exhorté les volontaires de l’alphabétisation à servir de « techniciens ...
professeurs de langues, ingénieurs, médecins, économistes, architectes,
éducateurs, techniciens spécialisés. « Nous convertissons des camps militaires
en écoles » et « remplissons l’île d’enseignants, afin qu’à l’avenir la patrie
puisse compter sur une brillante galaxie d’hommes de pensée, de chercheurs, de
scientifiques ».
Interrogé 60 ans plus
tard, le Dr Agustin Lage a parlé d’une « autre campagne d’alphabétisation ». Il
demande « une pénétration massive de la méthode scientifique dans notre culture
générale ». La science « serait convertie en une culture nationale pour les
Cubains ».
Lage, directeur du Centre
d’immunologie moléculaire (CMI) de Cuba depuis sa fondation en 1994, félicite
les jeunes scientifiques travaillant dans les instituts biomédicaux de Cuba
pour leurs « valeurs morales, leur engagement social et leur vision de ce
que le monde doit être ». « Les jeunes, explique-t-il, ont pris les
devants pour relever le défi de la Covid et fabriquer les vaccins. »
Lage supervise les grands
instituts de recherche et de production biomédicales de Cuba, mentionnant le
Centre national d’investigations scientifiques (créé en 1965), le Centre de
génie génétique et de biotechnologie (1986), l’Institut Finlay du vaccin (1991)
et son propre CMI. Chacun de ces centres, dans ses propres locaux, effectue la
recherche, le développement, la production et la commercialisation des
produits. BioCubaFarma, créée en 2013, dessert 34 de ces entités en facilitant
la commercialisation mondiale de vaccins, d’agents immunologiques, de
médicaments de chimiothérapie, d’antibiotiques, de tests, d’équipements
médicaux, etc.
Lage observe qu’à Cuba «
la science est un processus social », que « les sociétés humaines, pas les
individus, font de la science ». Il envisage « les soins de santé librement
disponibles et universellement accessibles, le développement scientifique et
biotechnologique, et l’industrie pharmaceutique comme base de cohésion sociale
».
Il suggère que le
développement économique, « le bien-être matériel et la protection de notre
type de construction sociale ne sont possibles que dans une économie de haute
technologie ». Sans « demande intérieure ni ressources naturelles pour stimuler
notre économie », Cuba s’appuie sur « la science et la technologie ».
Pour Lage, le contexte
social est important. Par exemple, lorsqu'« un laboratoire innovant appartenant
à une multinationale [société] vend son vaccin à l’étranger, les prix et le
coût des soins de santé augmentent, et les inégalités sont plus grandes ». Le
processus « contribue à enrichir ces entreprises privées ».
« Les inégalités s’emplifient
maintenant dans le monde », souligne-t-il, « et nous devons défendre nos
réalisations. Nous le faisons en reliant la culture, la pensée scientifique et
la science à l’économie afin que les conquêtes sociales puissent fournir un
levier pour le développement économique.
Lage avait précédemment
déclaré sur son blog que « la culture scientifique cubaine favorise toujours
l’analyse avec des données, la génération de nouvelles hypothèses sur la
réalité, la soumission d’hypothèses à la critique... et le rejet de
l’improvisation, de la superficialité, de la pseudoscience et de la
superstition ». En fin de compte, « nous avons besoin de la science et de la
technologie pour développer notre économie, mais aussi pour préserver et
solidifier son caractère socialiste ».
Préoccupé par le rejet du
vaccin, un médecin et sociologue écrivant récemment dans le New York Times
souligne que « les gouvernements ont sabré les budgets et privatisé les
services de base et il est peu probable que les gens fassent confiance aux
institutions qui font peu pour eux ». Et « la santé publique n’est plus
considérée comme une entreprise collective, fondée sur le principe de
solidarité sociale et d’obligation mutuelle ». Ils cherchent « des politiques
qui promeuvent une idée fondamentale, mais de plus en plus oubliée : que notre
épanouissement individuel est lié au bien-être collectif ».
Cuba voisin n’a en aucun
cas oublié ce message agréable.
Cuba, bien sûr, est le
praticien modèle de ce qu’il prêche.
Notes.
1. Aucun de ces sept pays
– chili, Émirats arabes unis, Portugal, îles Caïmans, Singapour, Brunei et
Chypre du Nord – n’a produit ses propres vaccins contre la Covid.
2. Philip S. Foner, éd., On Education par Jose Martí, (Monthly Review Press, NY, 1978), p.68
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