A RESPONSIBLE OPPOSITION, WHAT DOES THAT MEAN? UNE OPPOSITION RESPONSABLE, ÇA VEUT DIRE QUOI?






English version


Almost on the daily basis, after every one of our postings, a reader claiming to be a supporter of the Gabonese regime writes to tell us that Gabon does not need an opposition that criticizes, but a "responsible" opposition. This theme can also be heard from Ali Bongo and his cabinet, who are ridiculously saying that the only good opposition is a "responsible" opposition. So, what is a responsible opposition?

It is a serious question, because Gabon cannot continue to live under the legislative anarchy (a de facto one party state) and the political irresponsibility (an imperial presidency) in which it now indulges. Yes, Gabon and its people desperately need a responsible opposition to the regime in power. This means a strong opposition; the kind of opposition that is organized around a central theme, the access to power; the kind of opposition that does not let itself pulled into all kinds of directions by useless hydraheads who masquerade as politically important when in fact they are only heads of micro parties without any clout.

A responsible opposition is one in which the identity of the leader matters less than the opposition responsibility for proposing to the people a choice for a credible political alternative in the country. A responsible opposition must have strong leaders, capable of facing down the regime. A responsible opposition must have a clearly structured leadership team, because as we have seen numerous times in Gabon, a leaderless party sinks inevitably, because no one is tagged with the job of standing out in the spotlight of public opinion and responsibly representing the opposition as a whole, and with no leader and no objectives that the opposition can present to the people, members of that opposition scurry off in all directions in search of personal political gain. This is what has always occurred for the Gabonese opposition.

An old adage says: "the people get the government they deserve". This may be an old political cliché, but by the same token, could it also be said that the people get "the opposition they deserve?" Despite what its supporters may say, any objective observer would agree that the Bongo regime is arrogant, power drunk and has utterly and completely cut itself off from the reality on the ground and blithely buried its head in the sands of scams, scandals and other shenanigans. The same objective observers would certainly conclude that such a regime can only tolerate and even accommodate an opposition which is functioning like a fifth column; an opposition which is complicit with the regime and thus, turning the institutions and procedures of democracy on their head. This is the kind of opposition Omar Bongo wanted and it is the same kind his son would like to have. This is what is a "responsible opposition" for the Ali Bongo regime. For the regime, a "responsible opposition" does not fight the regime, accept whatever space the regime dares to give it to play into and more importantly, never says or does anything that could destabilize the dictatorship, this is the perfect "responsible opposition." For them, a "responsible opposition" takes its orders from the regime.

But, the Gabonese people no longer want an opposition that plays the convivial game. The people now want the opposition they deserve; their own "responsible opposition", meaning a true opposition that fight to the end for what the people want. An opposition that will fight for power, fight for the interests of the people. The people would like to see their "responsible opposition" take on this blatantly irresponsible, arrogant and corrupt regime.

The recent formation of an opposition coalition called UFC may be a symptom of the beginning of an understanding by members of the opposition, of the expectations of the population. With the country sinking further into the mire of a political and economic debacle, the prospect of a strong and unified opposition appears very dangerous to the regime because it spells the inevitability of an alternative regime in Gabon. This is why we can all observe multiple attempts the regime coercive network of media, security forces and political operators, to create once more disunity of the opposition Movement.

Dear readers, as is often the case with such seemingly authoritarian regimes, we can all see that Ali Bongo's regime legitimacy becomes even more shaky and narrow as the opposition gets more unified, organized and determine to take its message to the people. The cracks in the Bongo regime have been growing for several years and the voices of dissent, at first muted and barely audible, have become more voluble with the deepening crisis in the country. Though it remains unclear how much success the UFC will have, or even if this unified coalition would last; but what can already been said is that the fact that such a coalition exists at all signals an important shift in the dynamics of the opposition in Gabon. The opposition is showing signs that it could become more "responsible" and do the work of the people.




Version française


Presque sur la base quotidienne, après chacun de nos billets, au moins un lecteur prétendant être partisan du régime gabonais nous écrit, pour nous signifier que le Gabon n'ait pas besoin d'une opposition qui critique, mais d'une opposition «responsable». Ce thème peut aussi être entendu venant d'Ali Bongo et de son cabinet, qui ridiculement estiment que la seule bonne opposition est celle qui est «responsable» selon leur définition. Donc, qu'est-ce qu'une opposition responsable?

Il s'agit d'une question sérieuse, parce que le Gabon ne peut pas continuer à vivre dans l'anarchie législative (un État de facto à parti unique) et l'irresponsabilité politique (une présidence impériale) dans lesquelles il se trouve en ce moment. Oui, le Gabon et ses populations ont désespérément besoin d'une opposition responsable comme contre pouvoir au régime en place. Cela signifie une opposition forte, le genre d'opposition qui s'organise autour d'un thème central, l'accès au pouvoir; le genre d'opposition qui ne se laisse pas entrainer vers toutes sortes de directions par de tentaculaires leaders inutiles qui se font passer pour politiquement important quand en fait ils ne sont que des chefs de micro partis sans influence aucune.

Une opposition responsable est une au sein de laquelle l'identité du chef importe moins que la responsabilité de cette opposition de proposer au peuple le choix d'une alternative politique crédible pour le pays. Une opposition responsable doit avoir des leaders robustes, capables de faire face au régime. Une opposition responsable doit avoir un directoire clairement structuré, car, comme nous l'avons vu à plusieurs reprises au Gabon, un parti sans chef s'enfonce inévitablement, parce que personne n'a l'ultime responsabilité devant l'opinion publique de représenter l'opposition dans son ensemble; et sans chef ni objectifs que cette opposition peut présenter à la population, les composantes de cette opposition courront dans tous les sens à la recherche d'un gain politique personnel. C'est ce qui a toujours été malheureusement le cas de l'opposition gabonaise.

Un vieil adage dit: «les peuples ont les gouvernants qu'ils méritent". C'est peut-être un vieux cliché politique, mais par le même fait, pourrait-on dire aussi que les peuples aient «l'opposition qu'ils méritent"? Malgré ce que ses partisans peuvent raconter, tout observateur objectif serait d'accord que le régime Bongo soit arrogant, souffre de l'ivresse du pouvoir, et soit totalement et complètement coupé de la réalité sur le terrain, préférant allègrement enfuir sa tête dans les sables faits d'escroqueries, de scandales et de manigances en tous genres. Les mêmes observateurs objectifs pourraient certainement conclure qu'un tel régime ne puisse tolérer et n'accueillir qu'une opposition qui fonctionne comme une cinquième colonne; une opposition qui soit complice du régime et, par conséquent, aide à transformer les institutions et les procédures se voulant démocratiques, en absurdités. C'est le genre d'opposition dont voulait Omar Bongo et c'est le même genre que son fils aimerait avoir. Voici ce qu'est pour le régime Ali Bongo, une «opposition responsable». Pour le régime, une «opposition responsable» ne se bat pas pour le pouvoir, mais accepte le tout petit espace qu'ose lui attribuer le régime. Cette opposition ne doit jamais rien dire ni faire qui pourrait déstabiliser la dictature, c'est ça leur parfaite «opposition responsable". Pour eux, une «opposition responsable» prend ses ordres du régime.

Mais, le peuple gabonais ne veut plus d'une opposition jouant le jeu convivial. Les populations veulent maintenant de l'opposition qu'elles méritent; leur propre «opposition responsable», ce qui signifie une véritable opposition qui se batte jusqu'au bout pour ce que veulent les populations. Une opposition qui se batte pour le pouvoir et lutte pour les intérêts du plus grand nombre. Les gens aimeraient voir leur «opposition responsable» prendre l'assaut de cet irresponsable, arrogant et corrompu régime.

La création récente d'une coalition d'opposition appelée UFC est peut être un symptôme d'un début de compréhension de la part des membres de l'opposition, des attentes de la population. Alors que le pays s'enfonce davantage dans le bourbier d'une débâcle politique et économique, la perspective d'une opposition forte et unifiée semble très dangereuse pour le régime, car elle définie le caractère inévitable d'une alternance au Gabon. C'est pourquoi nous pouvons tous observer de multiples tentatives des réseaux coercitifs du régime; les médias, les forces de sécurité et divers operateurs politiques, de créer encore une fois la désunion du mouvement d'opposition.

Chers lecteurs, comme c'est souvent le cas dans les régimes autoritaires, nous pouvons tous voir que la légitimité du régime Ali Bongo est rendue encore plus fragile et étroite à mesure que l'opposition devient plus unifiée, organisée et déterminée à porter son message vers les populations. Les fissures dans le régime Bongo sont de plus en plus visibles depuis plusieurs années et les voix de la dissidence, d'abord en sourdine et à peine audible, sont devenues plus volubile avec l'aggravation de la crise dans le pays. Bien qu'on ne sache pas encore si l'UFC serait un succès, ou même si cette coalition unifiée durerait dans le temps; ce qui peut déjà être dit, est que le fait qu'une telle coalition existe, est un signal important d'un changement dans la dynamique de l'opposition au Gabon. L'opposition montre des signes qu'elle pourrait devenir plus «responsable» et œuvrer enfin dans le sens voulu par le peuple.

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