AN ANALYSIS OF THE GABONESE OPPOSITION. UNE ANALYSE DE L’OPPOSITION GABONAISE



Anacle Bissielo



English version

This interesting analysis of the Gabonese opposition was delivered by Anaclé Bissielo, a Sociology Professor at the University of Libreville, during the meeting of the opposition in Mouila. This blog has always been interested in what Gabonese intellectuals had to say about the situation of their country and this is why we are publishing this analysis. It is only in French.



Version française

Cette analyse intéressante de l'opposition gabonaise a été livrée par Anaclé Bissielo, un professeur de sociologie à l'Université de Libreville, lors de la réunion de l'opposition à Mouila. Ce blog a toujours été intéressé par ce que les intellectuels gabonais avaient à dire à propos de la situation de leur pays et c'est pourquoi nous publions cette analyse.


OPPOSITION GABONAISE

Bilan et Perspectives

Par Anaclé Bissielo

Mouila le 7 Septembre 2012


Introduction

• Les gabonais vivent depuis quelques mois une nouvelle poussée du débat politique
• On peut y voir le retour cyclique d’une disputation autour d’un point de fixation constant depuis 1990: la légitimité des institutions au terme des consultations électorales
• L’enjeu qui s’élargit en réalité aux fondements du processus démocratique au Gabon, autorisent de se pencher sur la place de l’opposition dans une évolution politique en quête ininterrompue d’équilibre – sous les airs apparents de paix et de résignation

Plan

BILAN
• Processus démocratique:1990, une étape?
• Procession des acteurs politiques… insoutenable fragilité des partis politiques
• Permanence de la quête stratégique

Perspectives
• Entre confusion et défiance
• A court terme
• A moyen terme
Processus démocratique:1990, une étape?

Au crédit de l’opposition, il faut inscrire
• A travers le repère historique de 1981, la volonté de réaffirmer les aspirations démocratiques des gabonais
• Il faudra attendre le puissant mouvement de 1990 pour voir l’aboutissement d’un processus impliquant des courants d’une diversité qui va au-delà de la configuration de la future opposition née de la Conférence Nationale
• Le mérite autour duquel se constituera l’opposition c’est d’être allé au bout de la restauration de la démocratie et avec la vigueur assumée durant la Conférence Nationale
• Plus de deux décennies après, et à force d’échéances électorales ratées et de désaffection politique grandissante, il apparaît d’une cruelle évidence historique que 1990 n’aura été qu’une étape

Procession des acteurs politiques… insoutenable fragilité des partis politiques

• Les deux décennies de vie du processus démocratique peuvent nous apparaître sous deux traits majeurs
• D’abord, entre l’évanescence de certains animateurs de la scène de l’opposition et la mort de beaucoup d’autres ténors, on croit avoir assisté à une procession des figures de l’opposition, comme sous l’effet d’une fatalité/ Je pense à l’armée des ombres de Malraux
• Ensuite, la situation des partis politiques dont la fragilité est sans aucun doute l’indice qui porte le plus à douter de l’irréversibilité de la démocratie au Gabon
• Rien ne semble mettre un terme à l’affaiblissement des formations politiques

Permanence de la quête stratégique

Sur le plan stratégique quelques acquis indéniables
• La performance durant la Conférence Nationale reste un morceau de bravoure – à l’échelle du continent
• Bravant quasiment l’anéantissement au terme des premières élections législatives de triste mémoire, l’opposition a montré un bel entrain à l’Assemblée nationale
• Cette opposition a esquissé les bases d’un internationalisme africain post conférence nationale en donnant de la voix hors du Gabon pour demander la libération de Wade ou en défendant Laurent Gbagbo en se joignant au barreau ivoirien
• Malgré Me Agondjo et le Père Paul Mba Abessolo, l’opposition a tenu quelques assises, en vue d’asseoir l’unité politique amorcée par le FUAPO et relancée par la COD
• En 1993-94, le HCR a consacré l’alignement comme un seul homme, de l’opposition derrière le leader Paul Mba Abessolo
• Mais … ni les pétitions, ni les suppliques des populations n’ont pu pousser l’opposition vers l’approche stratégique porteuse de l’alternance

Perspectives
Entre confusion et défiance

Sur quelle réalité dessiner les perspectives à venir?
• En parler c’est établir le diagnostic dont la pertinence commande la stratégie
• En parler c’est faire écho à ce que pense les gabonais à cet égard, si fortement au point d’alimenter la désaffection politique
• Cette réalité est celle d’une opposition historique réduite en un champ de ruines
• Cette réalité est celle d’une opposition dont les figures viennent de l’ancienne majorité
• Cette réalité est celle, en conséquence, d’une opposition confrontée à l’échec des aspirations portées durant la Conférence nationale
• Cette réalité reste encore celle d’une opposition présente comptable dans la mémoire collective, du legs du parti unique
• Cette réalité est celle, en conséquence, d’une opposition confrontée aux vicissitudes qui sont au cœur de ce chassé-croisé des partis en schisme permanent et de jeux d’alliances complexes pour l’entendement du gabonais ordinaire
• Comment ne pas reconnaître dans ces évolutions qui ont produit le paysage actuel de l’opposition une source de difficulté?
• Difficulté à intégrer

Perspectives A court terme

• Du contexte ainsi rappelé, ressort un bilan de l’opposition sans acquis majeur, hormis la démocratie consacrée de jure
• Faute de réunir les conditions requises, l’opposition, comme cela a été observé ces dernières années, ne peut mener à bien les objectifs de court terme

A titre de rappel il s’agit
• D’animer la vie politique impliquant ainsi de
• Concourir à l’éducation civique des citoyens
• Contribuer à éclairer les choix de l’opinion sur les grandes orientations stratégiques du pays
• Favoriser le renouvellement de la classe politique
• A l’évidence, l’état actuel de structuration, de fonctionnement … toutes ressources étant considérées au sein de l’opposition ne permettent pas de s’engager avec efficience dans ces perspectives de court terme
• L’expérience de formations politiques actives à la veille des élections est un des ferments pudiquement voilés des errements démocratiques

Perspectives A moyen terme

• L’action à cette échéance est en principe fondée sur la performance tirée des missions de base et du travail à court terme
• Cette échéance intègre la maturation et la réussite des orientations stratégiques inscrites dans la durée
• Il a été rappelé que depuis 1990, l’opposition a testé quoique sans trop de réussite, quelques choix stratégiques
• Des coalitions ont été formées, mais sans être suffisamment opérationnelles pour porter l’opposition au pouvoir
• Dans le meilleur des cas, l’opinion a retenu des engagements stratégiques qui sont restés de l’ordre des constructions théoriques (coordination au niveau de la direction, projet de programme commun, projet de liste commune, etc.)
• Pas plus que les syndicats (composante la plus ancienne de ce que l’on nomme aujourd’hui la société civile) ou les associations, les partis politiques n’ont de perspectives viables, dans l’environnement démocratique qui prévaut depuis 1990
• Toutes les perspectives échouent sur l’incapacité de l’opposition dans ses configurations successives

1. À porter le changement, à moindre échelle, à la rare exception de l’assemblée nationale, quand elle accédait à des responsabilités limitées (collectivité locale, ministère)
2. À conquérir les leviers du pouvoir qui autorisent une action de réforme à l’échelle de l’Etat, des institutions, de l’ordre démocratique et de la société
• Face à l’imbrication des enjeux de court et moyen termes qui commandent la vivacité et la qualité de la démocratie, l’échec de l’opposition renvoie à la responsabilité des hommes et des femmes engagés à ce titre
• 1990? L’échec des législatives est imputables au FUAPO et au MORENA
• Les présidentielles successives, jusqu’en 2005?
• Les législatives successives?
• Les présidentielles de 2009? Tous ici présents, vous n’avez pas eu la volonté de vous effacer
• Parce que la stratégie passe par vous, l’obstacle c’est vous
• Quelle perspective était susceptible de correspondre à ces scrutins successifs?
• J’en vois une seule, après les dures leçons qu’il faut bien tirer de ces épisodes, une seule inlassablement demandée par les gabonais, toujours promise et – ô comble de ridicule et de risque en définitive injustifié – finalement affichée après les défaites pour faire semblant de contester les élections… une seule!
• Foin de théorie de science politique, au diable la réunionite… elle se décline ainsi, cette option qui n’a jamais été endossée par les acteurs politiques: une échéance électorale! Un seul ensemble de l’opposition! Une seule stratégie

MERCI

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