JACQUES ADIAHENOT RESIGNATION FROM THE PDG GIVES TO THE SCRIBES OF THE PRESIDENTIAL PALACE A REASON TO TAKE AIM AT THE MPONGWE. LA SORTIE DE JACQUES ADIAHENOT DU PDG, DONNE LE PRÉTEXTE AUX PLUMES DU PALAIS PRÉSIDENTIEL DE S’EN PRENDRE AUX MPONGWÈ

Image: L'Union



English version


To fuel ethnic hatred in an underlying manner has always been one of the strategies used by the Bongo regime to remain in power. Gabonese of different ethnic groups must be made to be wary of each other, and above all it must that within the same ethnic group, cohesiveness and harmony of living together gives way to jealousy and the principle of the crab basket. In its latest edition, published on Friday, 7 March 2014, the government daily "L’Union" does not disappoint its bosses. Indeed, as soon as the resignation of Jacques Adiahenot from the PDG was announced, that daily in its column Makaya that everyone knows to be the expression of the feelings of the presidential palace, goes in a drubbing of Jacques Adiahenot; not as an individual as one would have imagined, but including as a target of its bile, the entire sociological and ethnic group constituting the Mpongwe of Gabon.


After the Fang who had just suffered the wrath of one of Ali Bongo’s Communication Advisor, it is the turn of the Mpongwe to be kicked, simply because one of them has committed the crime of “treason” to leave the PDG. The rhetoric of that Makaya column is nauseating insofar as it fetches from Antchouet Kowet Rapontchombo aka the King Denis, to assert that the "neo-Mpongwe", one may to want to raise here the mulatto phenotype of Jacques Adiahenot, no longer have the sense of values and dignity because they dare to rebel and seek independence from a system that keeps them in darkness. This Makaya column is telling us that the good Mpongwe is one who supports the Bongo regime in spite of common sense, even if his brain, his reasoning, tell them otherwise; it means that those who rebel in areas traditionally Mpongwe such as Glass, Louis, Plaine-Orety, or Nombakélé, are just idiots, because according to the Presidential Palace’s scribes, only a fool would dare to leave the PDG in Gabon, the great mass party! When one thinks in this way, who in Gabon can still believe that this regime follows a republican logic? Here we enter the dangers of scorched earth where nothing stops the minions of the regime, even if they may open ethnic cans of worms that could explode in their face.


That Makaya column pushes kindness to the point of saying that anyway, "this small quadroon of individuals" (another reference to skin color, even if the editors are trying to be clever by using it with a double meaning) were tolerated in the PDG just to make the numbers. We must therefore conclude that even if he was Secretary General of the PDG and State Minister of the Republic, Jacques Adiahenot was there, according to the Makaya column, only to add to the numbers, the real center of power being in safe hands. This is very good to know, as we are here in the presence of another way of saying that the Bongo powerbase has two feet and if you do not belong to these two feet, you're only there to make the numbers. The Gabonese people would appreciate this further commitment to national unity...


The Ali Bongo regime continues to play with fire, again after in an intensive and sustained manner, cultivating the setting up of the Fang in the position of scapegoats; it sees the successive resignation of Jean Ping and Jacques Adiahenot as the opening of a Miene flank which may be with the Fang, a difficult equation to solve in 2016, so it must shoot it down with heavy artillery, even to the point of being ridiculous. The dehumanization of anyone with different views from those of the system is such that one is a good Fang, a good Mienè, if and only if they remain in the PDG. But once you show signs of independence, you became a Salafist (if one is Fang) or a false neo-Mpongwe idiot. But the question that this blog would like to ask the scribes of the Presidency of the Republic, is to know why political actions taken against the PDG are never perceived as acts of free men and women expressing their desire for autonomy? Why the regime sees these acts as an expression of the danger of a Fang peril, or Mienè treason?


Today it is the Mienè who are insulted, simply because Ping and Adiahenot are Mienè. Who is crazy enough to think that the everyday Mienè is insensitive to these insults? As the everyday Fang who have developed an thick skin to these collective invective methods of the regime, Mpongwe youth and those of the wider Mienè group will note these incendiary attacks from the regime, and wait around the corner for the day when all the conditions will be gathered for a rigid application of the demand to the regime to account. That day, heads may roll! Naturally, those who today are oblivious enough to stoke ethnic invective will want to justify themselves by saying that they were only following orders, but for this blog, these arguments will be so light that they will have the effect of a someone drowning trying to stay afloat by relying on a reed. It will not work!



Version française


Cultiver la haine ethnique de manière sous-jacente a toujours été une des stratégies utilisées par le régime Bongo pour se maintenir au pouvoir. Il faut que les Gabonais d’ethnies différentes se méfient les uns des autres, et surtout il faut qu’à l’intérieur de la même ethnie, la cohésion et l’harmonie du vivre ensemble cède la pas à la jalousie et au principe du panier à crabes. Dans sa dernière édition, parue le Vendredi 7 Mars 2014, le quotidien gouvernemental «L’Union», ne déçoit pas ses patrons. En effet sitôt la démission de Jacques Adiahenot du PDG annoncée, que ce quotidien dans son billet Makaya que tout le monde sait être l’expression des sentiments du palais présidentiel, y va d’une volée de bois vert envers ce dernier non pas de manière individuelle comme on l’aurait imaginé, mais en incluant comme cible de sa bile, l’entièreté du groupe sociologique et ethnique constituant les Mpongwè du Gabon.


Après les Fang qui venaient d’essuyer les foudres d’un des conseillers en communication d’Ali Bongo, c’est autour des Mpongwè de se faire remonter les bretelles, tout simplement parce que l’un d’eux a commis le crime de lèse-majesté de quitter le PDG. La rhétorique de ce billet Makaya est nauséabonde dans la mesure où elle va chercher depuis Antchouet Kowet Rapontchombo dit le Roi Denis, pour affirmer que les «néo-Mpongwè», on veut peut être ici relever le phénotype de mulâtre de Jacques Adiahenot, n’ont plus le sens des valeurs et de la dignité car ils osent se rebeller et demander leur indépendance d’un système qui les gardent dans l’obscurantisme. Ce billet Makaya veut nous dire que le bon Mpongwè est celui qui soutient le régime Bongo en dépit du bon sens, même si sa cervelle, son entendement le lui interdisent; on veut nous dire que ceux qui se rebellent dans les zones traditionnellement Mpongwè de Glass, Louis, Plaine-Orety ou Nombakélé, ne sont que des idiots; car selon les plumes du Palais Présidentiel, seul un idiot au Gabon oserait quitter le PDG, le grand parti de masse! Quand on raisonne de la sorte, qui au Gabon peut encore croire que ce pouvoir suive une logique républicaine? Ici on entre dans les dangers de la terre brulée où rien n’arrête les sbires du pouvoir, quitte à ouvrir des boites de pandore ethniques qui pourraient leur exploser au visage.


Ce billet Makaya pousse la gentillesse jusqu'à déclarer que de toute façon, «ce quarteron d’individus» (encore une référence en biais à la couleur de la peau, même si les rédacteurs se croient malins en y insufflant un double sens) n’était toléré au PDG que pour faire le nombre. Il faut donc en déduire que même s’il a été Secrétaire General du PDG et Ministre d’Etat de la République, Jacques Adiahenot n’était là, d’après le billet Makaya, que pour faire le nombre; le vrai centre du pouvoir étant entre des mains sures. C’est très bon à savoir car nous sommes là en présence d’une autre façon de dire que le pouvoir Bongo a deux pieds et que si vous n’appartenez pas à ces deux pieds, vous n’êtes là que pour faire le nombre. Les Gabonais apprécieront cette marque d’attachement supplémentaire à l’unité nationale…


Le régime Ali Bongo continue de jouer avec le feu, car après avoir de manière intensive et soutenue, cultivé la mise des Fang en position de boucs émissaires; il voit dans les sorties successives de Jean Ping et de Jacques Adiahenot, un flanc Mienè qui s’ouvre et risque de constituer avec les Fang, une équation difficile à résoudre en 2016; alors il faut tirer dessus à l’artillerie lourde, quitte à se rendre ridicule. La déshumanisation de toute personne ayant des vues différentes de celles du régime est telle qu’on est un bon Fang, un bon Mienè, si et seulement si on reste au PDG. Mais dès qu’on montre des signes d’indépendance, on devient un salafiste (si on est Fang) ou un faux neo-Mpongwe idiot. Mais la question que ce blog aimerait poser aux plumes de la Présidence de la République est celle de savoir pourquoi les actes politiques posés contre le PDG ne sont jamais perçus comme des actes d’hommes et de femmes libres exprimant leur volonté d’autonomie? Pourquoi le régime ne voit en ces actes que l’expression du danger d’un péril Fang, ou d’une trahison Mienè?


Aujourd’hui ce sont les Mienè qu’on insulte, simplement parce que Ping et Adiahenot sont Mienè. Qui est assez fou pour penser que le Mienè lambda soit insensible à ces injures? Comme les Fang lambda qui ont développé une accoutumance à ces méthodes d’invective collective de la part du pouvoir, les jeunes Mpongwè et plus largement Mienè vont noter ces attaques incendiaires venant du régime, et attendre au tournant, le jour où toutes les conditions seront réunies pour une demande de compte rigide à ce régime. Ce jour-là, des têtes risquent de rouler! Naturellement, ceux qui aujourd’hui sont suffisamment inconscients pour attiser l’invective ethnique, voudront se justifier en disant qu’ils ne faisaient qu’obéir aux ordres; mais pour ce blog, ces arguments justificatifs seront tellement légers qu’ils auront l’effet d’un noyé qui tente de ne pas couler en prenant appui sur un roseau. Ce sera peine perdue!

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