THE STATE’S PRESS OR THAT OF THE REGIME? PRESSE D’ÉTAT OU PRESSE DU POUVOIR?
English version
It seems that an unwritten rule prohibits any Gabonese from having the right to express themselves and give a clear opinion on the country that is departing from the regime’s divinations. Indeed, for daring to make a fairly thorough analysis of the country’s situation, Richard Moulomba, the President of Arena party has received the attention of the official newspaper L'Union, which has just administered to him a good burst of insults. L’Union could have simply refuted analytically Richard Moulomba’s declaration, but no, in a dictatorship there should always be zeal, and nothing proves one’s devotion to the master like a good dose of insults at anyone who dares to offend him.
In Gabon, the daily State information, whether written or spoken, remains beyond doubt, the preserve of the PDG in power, its turf. Since long ago in Gabon, the State information has ceased to be used for mass education and has been turned into a merciless propaganda tool at the service of the hereditary dictatorial regime in place. The State media’s role in Gabon is to help maintain the Bongos in power and make them the sole source and recipient of that power. As you can read in L’Union’s article on Richard Moulomba, the State media systematically engages in a campaign of slanderous accusations and vilification of anyone who questions the established order. This aims to denature the action of potential dissidents and taint their credibility in public opinion.
To think that Richard Moulomba pays the taxes that fund the newspapers that insults him! No, the Gabonese people deserve better. In Gabon, are the governing bodies aware of the considerable services that a free and fair media could be to the nation? Why continue to bully, to try to muzzle the private press, when it is the public press that regularly violates the canons of journalism and objectivity? If we can expect, dictatorship requiring it, a certain level of zeal on the part of journalists from the State media driven by the desire to please the prince, we should never admit that State journalists behave as political opponent of the opposition which represents, we can safely say, the majority of the Gabonese people. As taxpayers paying their wages, the Gabonese people are entitled to ask where the mission asking the journalists of the public service to publicly play vigilante on Ali Bongo’s behalf, comes from? What right do they have to behave like the owners of public services and not only do they refuse to give voice to a representative of the people, be they of an opposition party, but mostly just distort his words and insult him in the columns of the official newspaper owned by the general population?
Although the case here is the treatment of the statement of Richard Moulomba, this blog is intended to alert its readership of the unacceptability of the situation observed in journalism in the public sector in Gabon. The Greeks and Romans had defined tyranny as the usurpation of sovereign power, this usurpation generally occurring by force. But we claim to be free and in a democracy the people are sovereign. Therefore, when journalists usurp the word of the people by imposing upon them outrageous opinions, when they establish a monopoly on public speech represented by public television, radio and newspapers by prohibiting the expression of any contrary opinion to that of the prince, there is no longer freedom. These journalists and their sponsors are directly responsible for the current situation in the country, because had they respected democracy and let the people express themselves freely, as the constitution and their professional code require of them, perhaps the Gabonese Republic would operate normally and would therefore not be in the current state of decrepitude.
Version française
Il semble qu’une règle non écrite interdise à tout gabonais le droit de s’exprimer et de donner une opinion tranchée sur son pays, se démarquant des divinations du régime. En effet, pour avoir osé faire une analyse assez sévère de la situation du pays, Richard Moulomba, le Président du parti Arena, vient de recevoir l’attention toute particulière du journal officiel L’Union, qui vient de lui administrer une bonne rafale d’injures. L’Union aurait pu se contenter de réfuter de manière analytique les propos de Richard Moulomba; mais non en dictature il faut toujours y mettre du zèle, et rien ne prouve sa dévotion au maitre qu’une bonne dose d’injures à celui qui ose offenser le maitre.
Au Gabon, l’information quotidienne d’Etat, qu’elle soit écrite ou parlée, reste de manière indubitable, le domaine réservé du PDG au pouvoir; sa chasse gardée. Il y a longtemps qu’au Gabon, l’information d’Etat a cessé de servir à l’éducation de masse pour se muer en outil de propagande sans merci pour le régime dictatorial et héréditaire en place. La presse d’Etat au Gabon a pour rôle d’aider à maintenir les Bongo au pouvoir et de faire d’eux l’unique source et bénéficiaires de ce pouvoir. Comme vous pouvez le lire dans l’article de L’Union sur Richard Moulomba, la presse d’Etat se livre systématiquement à une campagne d’accusations calomnieuses et de dénigrement de quiconque remet en question l’ordre établi.
Ceci a pour objectif de dénaturer l’action des dissidents potentiels et de vicier leur crédibilité dans l’opinion.
Dire que Richard Moulomba paie les impôts qui permettent de financer les quotidiens qui l’insultent! Non, le peuple Gabonais mérite mieux. Au Gabon, les pouvoirs publics ont-ils conscience des services considérables qu’une presse libre et objective peut rendre à la nation? Pourquoi continuer à brimer, tenter de bâillonner la presse privée, quand c’est la presse publique qui de manière régulière viole les canons du journalisme et de l’objectivité? Si on peut s’attendre, dictature oblige, à un certain niveau de zèle de la part des journalistes de la presse d’Etat mus par la volonté de plaire au prince, on ne devrait par contre admettre que ces journalistes agents de l’Etat se comportent en adversaire politique de l’opposition qui représente, nous pouvons le dire sans risque de nous tromper, la majorité du peuple Gabonais. En contribuables payant leurs salaires, ce peuple Gabonais est donc en droit de se demander d’où vient la mission qui demande à ces journalistes du service public de jouer publiquement les justiciers d’Ali Bongo? De quel droit se comportent-ils en propriétaires des services publics et refusent-ils non seulement de donner la parole à un représentant du peuple, fut-il d'un parti d'opposition, mais surtout viennent déformer ses propos et l’insulter dans les colonnes du journal officiel propriété de l’ensemble de la population?
Même si le cas de figure ici est le traitement infligé à la déclaration de Richard Moulomba, ce blog veut alerter son lectorat de l’inacceptabilité de la situation observée dans le journalisme du secteur public au Gabon. Les grecs et les romains avaient défini la tyrannie comme étant l’usurpation du pouvoir souverain, cette usurpation se faisant généralement par la force. Mais nous nous réclamons libres et en démocratie le peuple est souverain. Par conséquent, lorsque des journalistes usurpent la parole du peuple en en lui imposant des opinions choquantes, lorsqu’ils établissent un monopole sur la parole publique représentée par la télévision, la radio et les journaux publics, en interdisant l'expression de toute opinion contraire à celle du prince, il n’y a plus de liberté. Ces journalistes et leurs commanditaires, sont directement responsables de la situation actuelle du pays, car s'ils respectaient la démocratie et laissaient les gens s'exprimer librement, comme la constitution et leur déontologie leur en font l'obligation, peut-être que la république gabonaise aurait fonctionné normalement et ne serait donc pas dans l'état actuel de décrépitude.
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