HAS THE GABONESE OPPOSITION FINALLY REACHED ITS MATURITY? L’OPPOSITION GABONAISE ARRIVE-T-ELLE FINALEMENT À MATURITÉ?
Image: SMN
English Version
The sages tell us that anything worth doing that stand the test of time, usually knows a difficult start . The establishment of democracy in Gabon, particularly the effectiveness of an opposition able to change the course in the country, does not escape this rule. But there is hope because if the regime remains in its dictatorial logic made of sinecures and invitation to sycophantism, more Gabonese are now convinced that the country cannot continue on the current path and they engage in a Republican approach in the free civil society or the political opposition that is becoming more organized and whose strategies are becoming more and more interesting. Much remains to be done, but progress is already visible. The issue is to push the opposition to go further, to dare; to avoid that the spineless characters within its ranks derail the machine that is beginning to develop.
The difficult rooting of the Republican culture in Gabon remains valid; let's not be falsely enthusiastic. In a country where Ali Bongo can dismiss the entire administration through a single communique , people are cautious when they take political positions; there are children to feed ... Since the peaceful walk at the bus station in the 80s until today, the establishment of democracy in Gabon has known a slow start . If in 1990, many Gabonese dreamed of a more open country, a more transparent government, they soon realized that those in power and their accomplices in the opposition did not intend to change course soon. With its 1.5 million inhabitants, Gabon could be put in a neighborhood of Abidjan or Lagos; one would expect a more flexible governance, given the wealth that the country abounds. If in 1990 the politicians had the monopoly on… politics, we see today the appearance of a different vision, one of more republican civic engagement. For example today, popular initiative often independent of political actors, is taking importance. There is an undeniable awakening of civil society and ordinary citizens, this no longer allows politicians to act as self-sufficient as they did in the past.
We can all see, looking at the regime respond to Jean Ping and Jacques Adiahenot, that the right of every citizen of Gabon to have an opinion on the politics of their country and that to stand for elections, quickly reach their limits in the country. The independent media in Gabon and the blogosphere have been lately consistently recounting the problems lived by politicians independent of the regime, despite the perfect legality of their actions, they must face the wrath of the regime. But today, the opposition is not as helpless as before. There are beginning to emerge strategies that, if carried to their ultimate goals may finally allow this opposition to come to power. If in 2009, it was noticed that Andre Mba Obame had an aggressive campaign the kind of which had not been seen since the Mba Abessole of the 90s, it is clear that the strategy of Jean Ping follows this pugnacious line. But Jean Ping has added another dimension to the militancy of the speech, he began upstream and in an intelligent way, to go seek the views of various opposition figures, so as to advance united against Ali Bongo.
This attempt to form a sustainable coalition of opposition marks a new step in the maturation of the Gabonese opposition, as in the past the leaders believed they were all destined to be president; although this must still be true today, the effort made by Ping and his interlocutors to move forward with a plan, a program that will determine a single opposition candidate, is a winning formula. This is how things happen around the democracies that have experienced the alternation of power. By meeting the Executive Board of the Union Nationale and Luc Bengone Nsi, a longtime opponent of the Bongo regime and finally announcing a national tour, Jean Ping and the opposition are now clearly establishing a process of popular plebiscite which will make the single opposition candidate, the candidate of the people.
One can imagine a scenario where the single opposition candidate would be designated by popular acclamation, following a series of republican consultations that would be national in scope; while Ali Bongo will remain in the shackles of the PDG, going to the election as the natural candidate and blah blah. On one side we will have the candidate of the people, by the people and invested to serve the people; on the other, there will be Ali Bongo, with his foreign legion and its model designs ... Dear readers, as they say in the neighborhood, it will not be close!
The only thing remaining is for the opposition to demonstrate its maturity by executing the winning plan! We are observing them.
Version française
Les sages nous disent que toute entreprise valant la peine d’être menée à long terme, connait généralement des débuts difficiles. L’implantation de la démocratie au Gabon, et plus particulièrement l’effectivité d’une opposition capable de faire changer le cap au pays, n’échappent pas à cette règle. Mais il y a lieu d’espérer car si le régime demeure dans sa logique dictatoriale faite de prébendes et d’invitation au larbinisme, de plus en plus de Gabonais sont aujourd’hui persuadés que le pays ne puisse plus continuer sur la voie actuelle et s’engagent dans une démarche républicaine au sein de la société civile libre ou de l’opposition politique qui devient de plus en plus organisée et dont les stratégies deviennent de plus en plus intéressantes. Beaucoup reste à faire, mais les progrès sont déjà perceptibles. La question est de pousser cette opposition à aller encore plus loin, d’oser; d’éviter que les frileux en son sein ne fassent dérailler la machine qui commence à se mettre en place.
Le difficile enracinement de la culture républicaine au Gabon, reste d’actualité; ne soyons pas faussement enthousiastes. Dans un pays où Ali Bongo peut limoger toute l’administration d’un simple communiqué, les gens restent prudents quand il leur faut prendre des positions politiques ; il y a des enfants à nourrir… Depuis la marche pacifique de la gare routière dans les années 80 jusqu'à nos jours, l’implantation de la démocratie au Gabon connait des débuts laborieux. Si dès 1990, beaucoup de Gabonais rêvaient d'un pays plus ouvert, d'un gouvernement plus transparent, ils comprirent vite que les tenants du pouvoirs et bien de leurs complices de l’opposition n’entendaient pas changer de cap de sitôt. Avec ses 1,5 millions d’habitants, le Gabon tiendrait dans un quartier d’Abidjan ou de Lagos ; on aurait pu s’attendre à une gouvernance plus souple, au regard des richesses dont regorge le pays. Si en 1990 les hommes politiques avaient le monopole de la …politique, on voit aujourd’hui apparaitre une autre vision, plus républicaine de l’engagement citoyen. Par exemple aujourd’hui, l'initiative populaire, souvent indépendante des hommes politique, prend du tonus. Il y a un indéniable réveil de la société civile et des citoyens lambda, qui ne permet plus aux politiciens d’agir de manière aussi autarcique que par le passé.
Nous pouvons tous constater, en regardant le pouvoir réagir au positionnement de Jean Ping et de Jacques Adiahénot, que le droit de tout citoyen Gabonais d’avoir une opinion sur la politique de son pays et celui de se porter candidat pour des élections, atteignent vite leurs limites dans le pays. Les médias indépendants au Gabon, et la blogosphère n'ont eu de cesse, ces derniers temps de relater le chemin de croix vécus par politiciens indépendants du pouvoir, qui malgré la parfaite légalité de leur démarche, doivent subir les foudres du pouvoir. Mais aujourd’hui, l’opposition n’est plus aussi désarmée que par le passé. On commence à voir surgir des stratégies qui, si elles sont menées à leurs ultimes objectifs, peuvent permettre enfin à cette opposition d’arriver au pouvoir. Si en 2009, on avait remarqué qu’André Mba Obame avait fait une campagne d’une agressivité qu’on n’avait plus vu depuis le Mba Abessole des années 90, force est de constater que la stratégie de Jean Ping suit cette ligne pugnace. Mais Jean Ping a ajouté une autre dimension à la combativité du discours, il a entreprit en amont et de façon fort intelligente, d’aller solliciter les avis des différentes forces politiques d’opposition de manière à avancer de manière coalisée contre Ali Bongo.
Cette tentative de former une coalition durable de l’opposition marque une nouvelle étape de la maturation de l’opposition gabonaise, car par le passé, les leaders se croyaient tous destinés à la présidence ; même si cela doit toujours être vrai aujourd’hui, l’effort entrepris par Ping et ses interlocuteurs d’avancer en suivant un plan, un programme qui déterminera un candidat unique de l’opposition, est une formule gagnante. C’est ainsi que les choses se passent un peu partout dans les démocraties qui ont vécu l’alternance du pouvoir. En rencontrant le directoire de l’Union Nationale, puis Luc Bengone Nsi, un opposant de longue date au régime Bongo et enfin en annonçant une tournée nationale, Jean Ping et l’opposition sont en train de clairement mettre en place un processus de plébiscite populaire qui fera du candidat unique de l’opposition, le candidat du peuple.
On peut donc imaginer un scenario où le candidat unique de l’opposition serait désigné par acclamation populaire, suite à une série de consultations républicaines d’envergure nationale ; alors qu’Ali Bongo lui restera dans le carcan du PDG, allant à l’élection en tant que candidat naturel et bla bla. D’un côté on aura le candidat du peuple, investi par le peuple et pour servir le peuple ; de l’autre, on aura Ali Bongo, en compagnie de sa légion étrangère et de ses maquettes… Chers lecteurs, comme on dit au quartier, y aura pas match !
Il ne reste plus à l’opposition que de démontrer sa maturité en exécutant ce plan gagnant ! Nous les observons.
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