SENEGAL IS A RECOGNIZED DEMOCRACY, AND GABON, A CONFIRMED DICTATORSHIP. LE SÉNÉGAL EST UNE DÉMOCRATIE RECONNUE, ET LE GABON, UNE DICTATURE CONFIRMÉE







English version

Dear readers, a compatriot certainly wanting to prove to us that to go to the elections in a dictatorship could bear fruits, made the remark below to us (the first one), which generated an answer from us, then a retort by the compatriot and finally we decided to bring this debate to the general public because it was of broad interest. We offer our exchange below.


The compatriot: Diouf and Wade were defeated by the ballot box

This blog: Senegal is a true democracy that since Senghor, organizes free and credible elections. Can you make the same argument for Gabon? Wade and Diouf came and went by the polls. They never fired on the people to stay in power. The comparison seems inappropriate.

The compatriot: Are you kidding or what? Senghor transferred power to Diouf through institutional arrangements. How could an appointed Prime Minister finish the mandate of a president elected by universal suffrage? Diouf came to power under a rogue law that inspired Houphouet-Boigny to allow Bedie to inherit power. As for Wade, he has always said that his victories of 88 and 93 were confiscated by the power of PS Abdou Diouf. Moreover, his appearances in the government were aimed at appeasing the climate of tension after contested elections. Wade and Diouf never fired on their people? Tell that to the militants of "We are fed up" or those of M-23 and you will hear? The riots of March 88, June 2011, January 2012; were they peaceful? The riots against Wade's famous "blocking quarter"; were they peaceful? Far from legitimizing these practices, I want to invite us not to give in to fear and to continue the fight, wherever necessary, including within institutions which are unconditional supporters of the regime. In order not to give him free range, we will go to the elections. We will go face him and beat him in the ballot box. We will do everything in our power to defend our vote. As Mba Obame would say, "No matter what bullying or intimidation, we will not back down.

This blog finally answers the following:

In 1960, the Senegalese and Gabonese regimes were in line with the first wave of African regimes in that they were both inspired by parliamentary and pluralist principles. But soon in Senegal (1962) and Gabon (1967), single parties emerged.

In Senegal, Senghor set up a limited multiparty system in 1974, before it became more extensive and effective in 1976, with a dominant Socialist Party that left little room for other political expressions. Gabon remained locked in the single party system.

In January 1981, Senghor retired from politics by giving up his position to his Prime Minister, Abdou Diouf. This was followed by another expansion of the multiparty system with the creation of other political parties in addition to the 4 already existing. Meanwhile, in Gabon, the single party remained and Omar Bongo continued to be the only master on board.

In 1990, Gabon organizes its national conference and the multiparty system is established. In 1993, Omar Bongo lost the presidential election but declared himself the winner while the vote counting of the Estuaire region, the largest in the country in terms of population, was ongoing and showing him to be losing. Democracy was slow to take root in Gabon or Omar Bongo remained the only master on board.

In 2000, the entire African and international community was unanimous that the alternation of power that had just occurred in Senegal had come through a fait, honest and transparent presidential election. The challenger Abdoulade Wade took power on behalf of the opposition. In Gabon, Omar Bongo still rigged the elections of 2005 and democracy remained fake.

In 2009, after Omar Bongo’s death, his son Ali Bongo, as a monarch, too power by stealing the election with the complicity of his stepmother at the Constitutional Court and the son-in-law of his stepmother who heads the Electoral Commission. Very undemocratic, wouldn’t you agree.

In Senegal, in 2012, Macky Sall defeated Wade's plans. The Senegalese democracy confirmed its vigor.

In Gabon in 2016, in a grotesque way, Ali Bongo declared himself the winner while all the evidence showed him to have been defeated. The stepmother and the son-in-law still in office, did their work. On the evening of his forfeiture, he launched his troops to attack the campaign headquarters of his main challenger. This assault killed dozens and injured many others.

Dear compatriot, how can you want to compare Senegalese democracy to Gabonese non-democracy? Let me send you your words back: "But are you kidding or what? "




Traduction française

Chers lecteurs, un compatriote certainement voulant nous prouver qu’aller aux élections en dictature pouvait porter des fruits, nous a fait la remarque ci-dessous (la première), qui a engendré une réponse de notre part, puis une réplique du compatriote et enfin, nous avons décidé de porter ce débat au grand public car il était d’intérêt général. Nous vous proposons notre échange ci-dessous.


Le compatriote : Diouf puis Wade ont été vaincus dans les urnes

Ce blog : Le Sénégal est une véritable démocratie qui depuis Senghor, organise des élections libres et crédibles. Pouvez-vous soutenir le même argument pour le Gabon ? Wade et Diouf sont venus et partis par les urnes. Ils n’ont jamais fait tirer sur la population pour rester au pouvoir. La comparaison nous parait inappropriée.

Le compatriote : Vous blaguez ou quoi ? Senghor a transmis le pouvoir à Diouf par des arrangements institutionnels. Comment un Premier ministre nommé pouvait-il terminer le mandat d'un président élu au suffrage universel ? Diouf est arrivé au pouvoir en application d'une loi scélérate dont s'est inspiré Houphouët-Boigny pour permettre à Bédié d'hériter du pouvoir. Quant à Wade, il a toujours affirmé que ses victoires de 88 et 93 lui furent confisquées par le pouvoir PS d'Abdou Diouf. D'ailleurs ses passages au gouvernement visaient à faire tomber le climat de tension après des élections contestées. Wade et Diouf n'ont jamais tiré sur leur peuple ? Dites-le aux militants de "Y en a marre" ou à ceux du M-23 et vous entendrez ? Les émeutes de mars 88, de juin 2011, de janvier 2012 étaient-elles pacifiques ? Les émeutes contre le fameux "quart bloquant" de Wade étaient-elles pacifiques ? Loin de légitimer ces pratiques, je veux nous inviter à ne pas céder à la peur et à poursuivre le combat, partout où nécessaire, y compris au sein des institutions, soutiens inconditionnels du régime. Pour ne pas lui laisser le champ libre, nous irons aux élections. Nous irons l'affronter et le battre dans les urnes. Nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir pour défendre notre vote. Comme dirait Mba Obame : "Quelles que soient les brimades, les intimidations, nous ne reculerons pas. Nous irons jusqu'au bout"

Ce blog répond finalement ce qui suit:

En 1960, les régimes sénégalais et Gabonais étaient conformes à la première vague des régimes africains, en ce sens qu’ils s’inspiraient tous les deux des principes parlementaires et pluralistes. Mais bien vite au Sénégal (en 1962) et au Gabon (en 1967), des partis uniques s’installèrent.

Au Sénégal, Senghor installe un multipartisme limité en 1974, avant qu’il devienne plus élargi et effectif en 1976, avec un Parti Socialiste dominant qui laisse peu de place aux autres expressions politiques. Le Gabon reste enfermé dans le parti unique.

En Janvier 1981, Senghor se retire de la vie politique en cédant sa place à son Premier Ministre, Abdou Diouf. Il s’en suit un autre élargissement du multipartisme avec la création d’autres partis politiques s’ajoutant aux 4 déjà existant. Pendant ce temps, au Gabon, le parti unique demeure et Omar Bongo reste le seul maitre à bord.

En 1990, le Gabon organise sa conférence nationale et le multipartisme est instauré. En 1993 Omar Bongo perd l’élection présidentielle mais se déclare vainqueur alors que le dépouillage de la région de l’Estuaire, la plus importante du pays en terme de population, est en cours et le donne perdant. La démocratie tarde à s’instaurer au Gabon ou Omar Bongo demeure le seul maitre à bord.

En 2000, toute la communauté africaine et internationale fut unanime que l’alternance qui venait de se produire au Sénégal, était arrivée par le biais d’une élection présidentielle transparente, honnête et limpide. Le challenger Abdoulade Wade prenait le pouvoir pour le compte de l’opposition. Au Gabon, Omar Bongo truquait encore les élections de 2005 et la démocratie demeurait factice.

En 2009, après la mort d’Omar Bongo, son fils Ali Bongo, en monarque, s’installait en truquant le scrutin avec la complicité de sa belle-mère à la Cour Constitutionnelle et du beau-fils de sa belle-elle à la tête de la Commission Électorale. Très peu démocratique, vous en conviendrez.

Au Sénégal, en 2012, Macky Sall faisait échec aux desseins de Wade. La démocratie Sénégalaise confirmait sa vigueur.

Au Gabon en 2016, de manière grotesque, Ali Bongo se déclarait vainqueur alors que toutes les données l’affirmaient vaincu. La belle-mère et le beau-fils toujours en poste, firent leur travail. Au soir de sa forfaiture, il lança ses troupes à l’assaut du quartier général de campagne de son principal challenger. Cet assaut fit des dizaines de morts et de nombreux blessés.

Cher compatriote, comment pouvez-vous vouloir comparer la démocratie sénégalaise à la non démocratie gabonaise ? Permettez-moi de vous renvoyer vos mots : « mais vous blaguez ou quoi ? »

Comments

  1. Je me permettrai de vous conseiller la lecture de "Carnets secrets d'une alternance" de Lamine Cissé, ministre de l'Intérieur en 2000. Peut-être comprendriez-vous que le pays que vous décrivez ne s'appelle pas Sénégal et qu'au Sénégal l'alternance fut obtenue aux forceps, contre Diouf qui en était déjà à plusieurs coups de force électoraux..

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  2. Attention, la thèse ne soutient pas que la démocratie Sénégalaise n’ait pas connu ses ratés. Il est question du contraste entre la démocratie Sénégalaise et ce qui se passe au Gabon. Comme disent les autres : il n’y a pas photos !

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  3. Mais la comparaison entre les expériences sénégalaise et gabonaise n'a jamais été l'objet de mon intervention. Je voulais juste illustrer le fait qu' une dictature serait parant d'une robe de démocratie peut être vaincue dans et par les urnes. Diouf n'a jamais été un démocrate -demandez à Iba der Thiam, Abdoulaye Bathily ou Landing Savane.et ils vous diront- mais il a été contraint de reconnaître sa défaite un jour. Wade n'a jamais caché son désir de placer.son fils au pouvoir mais il a été contraint d'y renoncer

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  4. Je pense que nous nous sommes compris.

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