HOW FRANCE WAS NOT ABLE TO BLOCK THE EU RESOLUTION. COMMENT LA FRANCE N’A PAS PU BLOQUER LA RÉSOLUTION DE L’UE

English version

Dear readers, we chose to illustrate this post with the three pictures above, because we wanted to highlight the fact that it is possible to stop the music that we have been served in Gabon for 50 years. European parliamentarians have just demonstrated that with regard to the future of Gabon, with a little tenacity, we can overcome the obstructions of the françafrique.

Jo Leinen is a seasoned parliamentarian and it is no coincidence that he took to the public square, the obstructions France was placing against his team behind the scenes. This blog has discussed off line with some of our contacts and we have confirmed that France did not want to risk sanctions against the Ali Bongo regime.

By sending its then Prime Minister, Manuel Valls, and its Minister of Foreign Affairs, Jean-Marc Ayrault, to publicly disavow themselves by reversing their condemnation of Ali Bongo; France made it clear that it supported Ali Bongo's misdeeds. But in this, France has miscalculated because it believed that the Gabonese people were going, as before, to accept this fait accompli. Their plan was simple: the AFCON was to put Ali Bongo back in the saddle, then the dialogue would be the occasion to foster a power sharing in a broad consensus with the opposition, with Ali Bongo naturally retaining power.

But we said: the AFCON niet; the dialogue with Ali Bongo niet; In addition, the EU resolution was adopted. All around the françafrique lost on all points. It was regarding this EU resolution that Jo Leinen was a strategist. He knew that France did not want that resolution behind the scenes; but that if he made noise about it, France would retreat, for she did not wish to be perceived in Europe as openly protecting the bloody dictatorships of the françafrique.

Dear readers, it is one thing for France to support the dictatorships of Central Africa through its opaque networks; and it is another to do so openly in Europe where democratic values matter. By putting France's relationship with the Ali Bongo regime, and the support that the former provides to the latter, in the public square, Joe Leinen deeply embarrassed France within the hemicycle of the European Parliament. France, through the voice of its European parliamentarians, could not oppose this resolution, for it would have been an admission that it was she who supported these dictatorships in Central Africa. Consequently, if the resolution did not pass, the public would wonder who had torpedoed it, and France would have been soiled in Europe. France treats françafrique like a mistress who must be supported in secret, for she is ashamed of it. Jo Leinen understood this and made use of it.

Dear readers, this is being a strategist and knowing one’s environment and how to use it. We must continue this momentum, because the partyers who rule us must stop dancing and answer for their actions. It is up to us to stop the music.

We will not give up.

Version française

Chers lecteurs, nous avons choisi d’illustrer ce billet des trois photos ci-dessus, car nous voulions signifier qu’il soit possible de faire arrêter la musique qu’on sert au Gabon depuis 50 ans. Des parlementaires Européens viennent de démontrer qu’en ce qui concerne l’avenir du Gabon, avec un peu de ténacité, on puisse venir à bout des obstructions de la françafrique.

Chers lecteurs, Jo Leinen est un parlementaire chevronné et ce n’est pas par hasard qu’il a porté sur la place publique, les obstructions que la France opposait à son équipe en coulisse. Ce blog en a discuté en off avec certains de nos contacts et nous avons eu la confirmation que la France ne voulait pas risquer que des sanctions soient prises contre le régime Ali Bongo.

En envoyant son Premier Ministre d’alors, Manuel Valls, et son Ministre des Affaires Etrangères, Jean-Marc Ayrault, se désavouer publiquement en revenant sur leur condamnation d’Ali Bongo; la France a indiqué clairement qu’elle soutenait la forfaiture d’Ali Bongo. Mais cette France a mal calculée car elle pensait que les Gabonais allaient comme par le passé, accepter ce fait accompli. Leur plan était simple : la CAN devait remettre Ali Bongo en selle, puis le dialogue allait être l’occasion d’un partage du pouvoir dans un large consensus avec l’opposition, avec Ali Bongo conservant naturellement ce pouvoir.

Mais nous avons dit : la CAN niet ; le dialogue avec Ali Bongo niet ; en plus, la résolution de l’UE est adoptée. Sur ce tableau la françafrique a perdu sur tous les points. C’est à propos de cette résolution de l’UE que Jo Leinen a été stratège. Il savait que la France n’en voulait pas en coulisse ; mais que s’il ébruitait cet état de fait, la France reculerait, car elle ne voulait pas être perçue en Europe comme souvenant ouvertement les dictatures sanguinaires de la françafrique.

Chers lecteurs, c’est une chose pour la France de soutenir les dictatures d’Afrique Centrale par ses réseaux opaques ; et c’est une autre de le faire ouvertement en Europe où les valeurs démocratiques ont leur importance. En mettant la relation de la France avec le régime Ali Bongo, et le soutien que la première porte au second, sur la place publique, Joe Leinen a profondément embarrassé la France dans l’enceinte de l’hémicycle du parlement européen. La France, par la voix de ses parlementaires européens, ne pouvait pas s’opposer à cette résolution, car cela aurait été un aveu que c’est elle qui soutient ces dictatures d’Afrique Centrale. Par conséquent, si la résolution ne passait pas, l’opinion allait se demander qui l’a torpillée et la France aurait été souillée en Europe. La France traite la françafrique comme une maitresse qu’il faut soutenir en cachette car elle en a honte. Jo Leinen l’a compris et en a fait usage.

Chers lecteurs, c’est cela être stratège et connaitre son environnement et comment s’en servir. Nous devons continuer sur cette lancée, car les jouisseurs qui nous dirigent doivent s’arrêter de danser et répondre de leurs actes. Il nous appartient de faire stopper la musique.

On ne lâche rien.