CHASSE AUX SORCIERES AU PDG: FABIEN OWONO ESSONO EST OBLIGÉ DE PASSER Á LA TÉLÉVISION POUR PUBLIQUEMENT RÉPETER SON ALLÉGEANCE AUX BONGO
La semaine dernière, le PDG tenait une réunion de son bureau politique. Au cours de celle-ci, dans ce qui ressemblait à une chasse aux sorcières au sein de cette formation politique, le patron du Parti, Ali Bongo, a prononcé un réquisitoire contre ceux qu’il appelle désormais les « militants coupables de duplicité ». Et d’ajouter qu’il les aurait à l’œil et les démasquerait. Bien, ça sent la confiance chez les émergents ! On savait déjà que Jacques Adiaheno vivait des moments difficiles au PDG car certains l’accusaient de n’avoir pas soutenu énergiquement Ali Bongo lors des présidentielles. Adiaheno s’est même vu démissionné du PDG par des journaux aux ordres, avant de venir rétablir lui-même son maintient à ce parti. Suite à l’accusation d’Ali Bongo la semaine dernière, un autre cadre de ce parti a été obligé de passer à la RTG1 pour venir jurer « trois dieux au ciel » qu’il restait fidèle aux Bongo. On entre dans le stalinisme où le soupçon devient généralisé.
1. Owono Essono sur la RTG1 pour faire taire les soupçons
En dictature, le pouvoir est, et doit être, absolu. Aucune dissension ne saurait être tolérée. Dans ce contexte, les empêcheurs de tourner en rond doivent être purement et simplement épurés. Suite à la réunion du bureau politique du PDG et la déclaration concernant les militants ayant un comportement dit «duplicitaire », Fabien Owono Essono, un cadre du PDG s’est précipité à la RTG1 pour témoigner de sa fidélité aux Bongo. L’émission était « Gabon Hebdo » dont le présentateur n’est autre que le très « émergent » Patrick Simangoye. Quand ce dernier a demandé à l’invité pourquoi il avait décidé de sortir de sa réserve après plusieurs mois, Fabien Owono Essono a répondu : « il y a eu des bruits qui ont couru que j’étais dans l’Union Nationale. Je suis venu dire que je reste dans le PDG et je soutiens le projet de l’émergence… ». On sentait l’homme gêné, sous le poids de la contrainte, cela donnait peine à voir un homme de cet âge se larbiniser en direct à la télévision. L’épuration au sein du PDG est en train d’obliger tous ceux qui veulent préserver quelques acquis, de venir devant les media se déclarer chantres de tous les désirs des Bongo. L’atmosphère dans ce parti doit être difficile à vivre pour ceux qu’on soupçonne de n’avoir pas suffisamment mouillé le maillot.
2. Le présidium stalinien du PDG
C’est Guy Nzouba-Ndama qui l’a dit, le pouvoir Bongo a 2 deux pieds géographiques. Ces socles de pouvoir sont personnifiés dans les structures directrices de ce parti. Ils y entretiennent le culte de la personnalité autour de cet axe de pouvoir. Pour hisser Ali Bongo au pouvoir au Gabon, ils n’ont pas hésité à violer toutes les chartes de leur propre parti et virer toute personne qui ne s’alignait pas. Ces gens veillent à ce que le pouvoir Bongo ne soit jamais déraciné au Gabon. Au sein de leur parti ils ont désormais instauré un climat de délation. Des gens comme Jacques Adiaheno qui entretenaient de bons rapports avec certains anciens membres du PDG aujourd’hui dans l’opposition, comme Oye-Mba, se voient accusés d’être des taupes, des agents doubles, des indélicats à qui on crache au visage qu’ils seront démasqués et punis. Certains « émergents » laissent libre cours à leurs instincts sadiques qui consistent à placer des articles calomnieux dans la presse gouvernementale, visant à saper l’intégrité morale de ceux qu’ils veulent épurer. Le cas Jacques Adiaheno est un bel exemple. Dans des endroits comme Oyem et Port-Gentil, où Ali Bongo a été clairement rejeté, bien des membres influents du PDG originaires de ces endroits sont soupçonnés d’arborer des sentiments contraires à ceux d’Ali Bongo. Pour le PDG, ces impénitents doivent payer et c’est pourquoi vous assistez à des sorties comme celle de Fabien Owono Essono ce Dimanche, qui est venu « enlever son corps » et se proclamer publiquement apôtre du maitre.
Jour après jour, des événements assez inquiétants nous révèlent la déchéance continue du PDG. La persistance du présidium du PDG à designer des boucs émissaires à ses déboires est une dérive assez curieuse. Quand on écoute les propos hypocritement rassembleur de Boukoubi, on se rend compte d’avoir à faire à des gens n'ayant pas le moindre scrupule à utiliser les moyens d’états (militaires et civils comme le salariat), pour faire pression sur les Gabonais. Mais l’histoire nous apprend que le totalitarisme connait toujours un effondrement irrémédiable. Ainsi, il suffit, pour s'en convaincre, de se souvenir de l’histoire du bloc soviétique. Ils avaient fière allure les membres du polit-bureau au faîte de leur puissance. Mais ce n’était que des géants aux pieds d’argile que le temps rongeait inexorablement jusqu'à ce jour « J ». Au Gabon, le PDG est rongé. A quand le jour « J » ?
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