LA FUITE EN AVANT DES « ÉMERGENTS » FACE AUX RATÉS DE LEURS EFFETS D’ANNONCE : LA QUESTION DES GRUMES REFAIT SURFACE
En fin 2009, sitôt les morts de Port-Gentil largués au large de l’atlantique, sitôt Ali Bongo intronisé par Mborantsuo, qu’une avalanche d’annonces s’abattit sur les Gabonais. Parmi les plus farfelus, fut celle interdisant l’exportation des billes de bois du Gabon, à partir du premier Janvier 2010. Puis arriva la Saint Sylvestre et Ali Bongo se rendit compte que son royaume n’était pas équipé pour la transformation des grumes. Embarrassé, il fit annoncer en tapinois qu’il y aurait une prolongation de 3 mois. C’est à Guy Bertrand Mapangou que sera confiée la mission d’annoncer cette dérogation de 3 mois, due selon le gouvernement «à l'impossibilité du marché intérieur à absorber les arbres abattus avant le 1er janvier » fin de citation. Donc quand Ali Bongo faisait le ngando avec ses annonces, il ne savait même pas que son royaume ne pouvait transformer ces essences ! Donc Mapangou avait promis 3 mois et si on compte bien, 3 mois à partir du premier Janvier vous renvoient au 31 Mars. Mais Avril 2010 arriva et les grumes sortaient toujours du port d’Owendo. Cette semaine, Paul Biyoghe-Mba, à qui personne n’a rien demandé, sort sa petite tête pointue pour venir nous dire qu’il tient enfin la bonne date ; ce sera donc à partir du 10 Mai 2010, la croix, que les grumes ne sortirons plus du Gabon. Soit 40 jours de retard sur la date dérogatoire. Mais qu’est-ce que 40 petits jours entres amis, vous aussi !
1. Paul Biyoghe-Mba imite Michael Jackson et s’écrie : « this is it ! cette fois c’est la fin, les grumes ne sortirons plus à partir du 10 Mai
Le problème au Gabon, comme toujours, est que personne en dehors peut être de Marc Ona-Essangui et quelques téméraires qui n’ont pas encore compris que l’heure est à « l’émergence », n’a contesté la légalité de la mesure prise par Ali Bongo. Ce dernier avait tranché sec, plus d’exportation de bois à partir de janvier 2010. Pourtant, dans un pays disposant de 2 chambres de parlement, la légalité aurait voulue que le gouvernement « émergent » déposa un projet de loi d'interdiction totale de l’exportation des grumes. Mais au royaume des Bongo, qui va attendre que les parlementaires discutent de quoi que ce soit ? Ce que veut Bongo devient loi, point. Ainsi quand Ali Bongo annonça l’interdiction, c’est toute la presse qui embraya "l’exportation des grumes va être interdite", sans se poser la moindre question. Sans demander aux gabonais le moindre effort de réflexion. Même après s’être aperçu qu’Ali Bongo s’était fourrée dans de la merde quand il dû recourir à la dérogation, peu de personnes se posèrent les questions fondamentales sur la capacité des industries de transformation du bois à se mettre sur pied, au Gabon, dans des délais assez court. Quand Paul Biyoghe-Mba sort de sa carapace pour venir annoncer : this is it, les grumes seront finalement immobilisées à partir du 10 Mai, quel crédit peut-on accorder à cette énième fanfaronnade ? Qu’est ce qui a changé dans la situation industrielle au Gabon entre Janvier et Avril pour permettre de transformer le bois Gabonais sur place ? Rien rien et rien. Nous assistons au troisième effet d’annonce concernant les grumes. Il y a eut l’interdiction originelle, puis la dérogation, puis cette nouvelle date limite de Mai 2010. Dans les 2 cas précédent, les dates promises sont arrivées et passées sans que les effets annoncés se matérialisent, il en sera de même pour cette date de Mai 2010. En terme journalistique, ceci s’appelle une fuite en avant. On accumule des annonces au dessus d’autres annonces et ainsi de suite.
2. La capacité de transformation des grumes au Gabon en Avril 2010 est inferieure à ce qu’elle était en Janvier 2010
Non, le Gabon ne sera pas en mesure de transformer localement le bois issu de l’exploitation forestière, dans un avenir proche. Malheureusement avec l’incendie de l’usine d’Owendo tenue par des Chinois ayant fait banqueroute suite, en partie, à cette interdiction d’exporter, la capacité de transformation des industries localisées sur le territoire national est encore plus faible qu’elle ne l’était il y a 5 mois. Il faut que les Biyoghe-Mba et Ali Bongo arrêtent de prendre les Gabonais pour des enfants. Ils sont coincés et au lieu de revenir sur une mauvaise décision, ils préfèrent s’entêter à aller au casse pipe. Les émergents se heurteront de plein fouet à un petit principe appelé « la réalité ». On n’invente pas la réalité du terrain ; elle est ou elle n’est pas ! Même pas besoin d'être spécialiste en matière d’exploitation forestière pour s'en rendre compte. Aujourd'hui, le Gabon compte une usine de transformation en moins (l’usine Chinoise), et aucune nouvelle usine n’a été construite depuis Janvier, aucune n’est même en chantier de manière avancée. Sur qu’elle base repose l’assertion de Biyoghe-Mba qu’en Mai 2010, le Gabon pourra faire ce qu’il n’a pas pu faire en Janvier 2010, ni en Mars 2010? Par quel miracle ?
Les « émergents » et leurs conneries à répétition vont droit dans le mur. C'est écrit, c'est d'une évidence criarde. Même la RTG1, qui constitue l’abdomen du griotisme, bêle de mécontentement et vient d’entrer en grève. Les « émergents » pensent à tord que les mesures prises entrent automatiquement en vigueur du seul fait de la parole présidentielle. C'est d’une étrange et profonde naïveté de la part de gens qui prétendent gouverner ; car si gouverner c’est prévoir, les « émergents » eux, ils ne prévoient rien. A cause de leurs bêtises, ils vont détruire un secteur qui emploi 10000 personnes directement et 20000 indirectement. Aujourd’hui, Biyoghe-Mba disait que la SNBG allait bâtir une usine qui va employer 500 personnes. Quelle rigolade ! le site de cette usine est encore un terrain vague et aucun signe de commencement des travaux n’est à contempler. Ils attendent certainement les Chinois, comme d’habitude. Les gabonais qui perdront leur emploi comme ce fut le cas quand la société Chinoise a mis la clé sous le paillasson, ils iront travailler où ?
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