DÉLESTAGES ET MANQUE D'EAU AU GABON POUR LONGTEMPS
Il n'y a plus de doute, le Gabon vit désormais au rythme des délestages d'électricité et des coupures d'eau courante. Les lampes tempêtes que les gens pensaient avoir relégué dans l'arrière pays, au village, refont un retour en force dans les zones urbaines Gabonaises. L'électricité et l'eau étant de toute première nécessité, de nombreuses familles perdent régulièrement le contenu de leurs réfrigérateurs, les entreprises ne peuvent pas fonctionner à plein régime. Plus grave, les hôpitaux qui ont des appareils nécessitant l'électricité pour leur fonctionnement; ne peuvent pas souvent traiter efficacement leurs malades. Devant la démission du gouvernement dit "de l'émergence", il y a un jeune Gabonais courageux, qui se bat tout seul pour changer les choses pour la population face à une SEEG arque boutée. Ce monsieur, M. Ngomo, est le seul à expliquer aux Gabonais pourquoi ils vivent les délestages et comment pourrait-on remédier à cette situation.
1. La SEEG en situation de monopole avec la complicité des autorités
Le régime Ali Bongo aime crier sur la SEEG et son parent, VEOLIA. Mais sachant que VEOLIA ne détient que 51% de la SEEG, et que les 49% restant soient détenus par des intérêts privés Gabonais, il faut donc que les Gabonais réalisent que des nationaux sont copropriétaires de la SEEG et donc coresponsables de la situation actuelle. La population Gabonaises a aussi le droit de savoir qui détient les 49% de la partie Gabonaise; que le voile tombe et qu'on nous révèle qui sont ces co-responsables de la déroute de la SEEG.
Beaucoup de Gabonais ne le savent pas, mais la SEEG a été créée au lendemain des indépendances, en 1963, par Léon Mba. Sa production actuelle est d'environ 400 mégawatts qui se divisent en 250 megawatts produits par des centrales thermiques et 150 megawatts produits par les barrages hydroélectriques. Les barrages de Kinguélé et Tchimbélé furent des œuvres de Léon Mba, même si leur achèvement se fit sous Bongo au début des années 70. Le SEEG a été privatisée 13 juin 1997, par le régime Bongo. Dans ce qui est désormais un refrain, la SEEG que Bongo a reçu en bonne santé de Léon Mba, a été mise à terre et ensuite bradée. Cette société est aujourd'hui en lambeaux. Les installations et équipements de cette société, que ce soit pour l'eau ou l'électricité, sont vétustes et ne répondent plus aux besoins des Gabonais. Les statistiques démontrent qu'entre 2005 et 2010, le nombre de demandeurs de service de la SEEG s'est accru d'un tiers, environ 30%. Les chiffres de la SEEG elle-même, dévoilent que cette entreprise doit augmenter sa production de 10% chaque année pour se maintenir au niveau actuel. Mais le drame est que la SEEG est déjà largement en déficit d'eau et d'électricité car malgré l'augmentation exponentielle des demandeurs de services, les capacités de fourniture de la SEEG sont restées figées pratiquement depuis les années 80. On ajoute un petit groupe électrogène ça et là pour colmater les brèches, mais le déficit en demande est déjà de l'ordre de plusieurs centaines de mégawatts, et des dizaines de milliers de mètres cubes d'eau. Il va falloir investir colossalement, en barrages hydroélectriques et en usine de traitement d'eau, sans oublier les infrastructures de distribution. C'est la seule solution. Les autres palliatifs ne demeureront que de la poudre aux yeux des Gabonais.
2. Quel est le plan énergétique de l'émergence?
Régis Imongault parle beaucoup, surtout pour feindre de menacer la SEEG, et comme tout bon tigre en papier, oublie de dire aux Gabonais quel est son plan énergétique "émergent" pour remédier à la situation actuelle. N'oublions pas que des leur arrivé au pouvoir, les émergents n'ont cessé d'attaquer la SEEG. Mais malgré toutes leurs menaces, les délestages se sont empirés et on a vu des quartiers entiers privées d'eau courante pendant plusieurs jours. Aujourd'hui, le même gouvernement menace encore la SEEG, mais ils s'attendent à quel miracle? Les résultats sont prévisibles; sans plan énergétique stratégique, point de progrès dans la production d'eau et d'électricité au Gabon. En 2007, la SEEG et le gouvernement Gabonais avaient annoncés à grands fracas que des investissements totalisant 600 milliards de francs CFA seraient fait pour actualiser et moderniser l'infrastructure énergétique au Gabon. En plus, ces gens "bien intentionnés" nous disaient que ces investissements seraient tous réalisés entre 2007 et 2012, vous savez pour la CAN. Nous sommes en 2010, ils ont investis combien sur ces 600 milliards? Presque rien. Alors que le Gabon est en plein déficit énergétique, on continue de raconter à la population que les délestages ne seront que passagers; alors que vu l'état actuel des choses, il faudrait plutôt dire aux Gabonais que le déficit est tellement grand que la SEEG est obligée de rationner l'électricité, c'est-à-dire d'en couper aux uns pour la donner aux autres, de manière rotatoire. Divers sources s'accordent à dire que le Gabon aurait besoin de 2 fois plus de fourniture d'eau et d'électricité que la capacité actuelle. Comment le régime compte en arriver à cet objectif? Quels sont les plans précis? Les investissements ciblés? Où, quand, comment et combien? Les belles paroles, les menaces, ne sont pas ce dont la population a besoin, elle s'attend à de vrais objectifs chiffrés et démarqués dans le temps. A titre d'exemple, dans un vrai pays comme l'Afrique du Sud, pour se préparer à organiser la coupe du monde 2010, ce pays a investi la bagatelle de 23 milliards de dollars américain, rien que pour moderniser son infrastructure d'eau et d'électricité; oui chers lecteurs, 23 milliards de dollars, c'est-à-dire environ 12500 milliards de francs CFA. C'est ça un vrai pays qui sait ce qu'il veut et ce qu'il faut faire! Pas les "émergents" de la bouche.
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