L'EXEMPLE VIENT D'EN HAUT: QU'ALI BONGO DÉCLARE D'ABORD SES BIENS ET AVOIRS
Depuis quelques jours à Libreville, le pouvoir "émergent" multiplie des spots publicitaires et conférences de presse, pour informer et susciter de la part de la population Gabonaise et des operateurs économiques, le "paiement volontaire et spontané" des impôts. Dans ses discours moralistes et moralisants, le directeur général des impôts, Monsieur Joël Ogouma, un émergent aussi bien géographique qu'idéologique, dit vouloir combattre l'informel, l'évasion et la fraude fiscale. Mais le hic est qu'il se trompe d'audience Mr Ogouma, car s'il voulait vraiment instaurer une fiscalité transparente pour tout le monde, il commencerait par le haut de l'échelon au Gabon. En effet, le peuple Gabonais ne sait toujours rien des avoirs d'Ali Bongo et de sa famille. Le peuple Gabonais ne sait toujours pas si cette famille paie sa part d'impôts sur le revenu, sur la fortune, sur l'immobilier etc. Avant de demander aux petits vendeurs à la sauvette de déclarer leurs revenus, il faudrait d'abord demander à Ali Bongo de montrer l'exemple.
1. A quoi sert l'impôt au Gabon?
Un examen de l'appareil fiscal du Gabon fait remarquer que ce secteur est éparpillé et disséminées à travers plusieurs ministères et services; et que souvent, des impôts nouveaux sont introduits sans préavis, comme la TVA il y a quelques années qui est tombée comme un couperet et dont on n'a pas vu les retombés. Les Gabonais savent aussi que les exemptions d'impôts sont nombreuses et arbitraires. Tout le monde connait l'histoire de tel baron qui fait passer des containers entiers au port d'Owendo sans payer de taxes, de ces Libanais qui bénéficient d'abattement incomparables parce qu'ils sont associés à des membres du régime. Tout le monde sait que fraude fiscale, la corruption et les divers passe-droits qui entraînent un recouvrement fiscal médiocre, sont le fait non pas des petits d'en bas, mais des gros d'en haut. Donc toute réforme fiscale envisageable, devrait commencer par le haut, c'est-à-dire par ceux qui bénéficient des passe-droits et pratiques corruptives citées plus haut. Les relations fiscales entre l'état et les contribuables ne sauraient être prises au sérieux que si les contribuables remarquaient qu'il y ait véritablement équité et transparence, gages d'une adhésion de la population à l'acquittement des impôts via des moyens légaux et efficaces. La fiscalité a pour fonction originelle, de financer la dépense publique, et aussi de contribuer à la régulation de l'économie par le procédé de redistribution sociale, c'est-à-dire le financement des hôpitaux, écoles, universités etc. C'est pour ces raisons que dans les grands pays, tout le monde doit payer sa part d'impôts; personne ne se place en marge de cette obligation. Mais au Gabon, vu l'état des infrastructures en général, il y a lieu de se demander non seulement où est passé l'argent du pétrole, mais aussi où sont passés les impôts prélevés? Par conséquent si le Directeur Général des impôts se concentre seulement sur le secteur informel et les petits commerçants, le recouvrement de l'impôt au Gabon restera un échec.
2. Que gagne, que possède, et combien doit payer en impôts, la famille Bongo?
La déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 parle de l'impôt en 2 articles. On peut lire ceci à propos de l'impôt:
-Article 13 - Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés.
-Article 14 - Les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.
Ces 2 articles démontrent que l'équité est indispensable face à l'impôt, et que les citoyens ont un droit de regard. L'opacité n'est donc pas à encourager. Il est donc important que la population gabonaise sache que ses gouvernants s'acquittent de leur devoir face à l'impôt. Il serait donc opportun qu'Ali Bongo et famille rendent public leur revenus, aussi bien salariaux qu'en avoirs et investissements divers. Le peuple Gabonais a le droit de savoir combien coûte la tropicale Amissa Bongo et comment elle se finance. Le peuple gabonais a le droit de savoir, avant d'accepter de payer l'impôt, combien vaut la maison d'Ali Bongo à la sablière et combien d'impôts a-t-il payé sur cette propriété. Le peuple gabonais a le droit de savoir l'origine des fonds ayant servi à acheter toutes les propriétés appartenant aux Bongo en France. Quand Monsieur Ogouma aura répondu à ces questions, le peuple gabonais ira payer ses impôts avec enthousiasme.
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