LA LIMITE DES EFFETS D’ANNONCE : QUAND LE RÉGIME ALI BONGO NE RESPECTE PAS SES PROPRES ENGAGEMENTS RELATIFS Á L’ATTRIBUTION DES MARCHÉS DE L’ÉTAT
Le syndicat national des entrepreneurs du bâtiment (SNET, photos ci dessus) a tenu une conférence de presse pour dénoncer le triste fait que malgré les grandes annonces faites par le régime Ali Bongo sur l’attribution d’une tranche des marches de l’état à des entreprises « réellement » gabonaises, au jour d’aujourd’hui, ce sont toujours les SOCOBA, SOCOFI etc. qui se tapent la part du lion, et les PME gabonaises restent sur le carreau.
1. Au commencement étaient les effets d’annonce
Que les annonces furent racoleuses. Elles promettaient la volonté du gouvernement dit « de l’émergence », de responsabiliser, de valoriser et d’accompagner les PME-PMI Gabonaises, en leur faisant une place de choix dans l’attribution des marchés publics. Désormais, avait-on dit aux gabonais, la volonté politique sera là, il va falloir promouvoir les hommes et femmes d’affaires gabonais et mettre en place les conditions de leur épanouissement économique. Comme quoi, quand on est ivre de pouvoir, on peut faire beaucoup de promesses bidonnes, à partir de souhaits pharaoniques, mais quand on doit présenter les résultats, c’est la gueule de bois ! Ali Bongo promettait accorder prioritairement des marchés aux PME-PMI gabonaises qui devaient constituer la base de l’entreprenariat gabonais, et devaient pleinement participer à la création d’emplois au Gabon. A titre de test, le gouvernement se promettait de réserver un espace réservé à ces PME-PMI gabonaises lors de la célébration des 50 ans d’indépendance du Gabon. Le gouvernement trompétait qu’Ali Bongo avait clairement expliqué qu’il faisait de la passation des marchés publics, son affaire. Le gouvernement n’avait pas tord puisque dans son discours à la nation du 31 Décembre 2009, Ali Bongo disait : « je veillerais à l'application stricte des procédures légales d'attribution des marchés publics, afin de finir avec les avis abusifs de non-objection et les multiples avenants à la mode dans l'attribution des marchés publics. La livraison des travaux, ne doit plus être du domaine du virtuel, ils doivent être visibles sur le terrain». Malheureusement, ce jour SNET annonçait aux Gabonais que ses membres se soient rendus compte du fait que toutes les promesses faites n’aient pas été tenues, et lassés par ces effets d’annonce, ils ont décidé de crever l’abcès sur la place publique. Que d’abcès à crever sur le corps difforme du régime Ali Bongo !
2. Une violation flagrante de la loi gabonaise
Dans l’attribution des marchés publiques, le gouvernement d’Ali Bongo viole non seulement ses propres promesses, plus problématique encore, il viole les lois dont il est dépositaire. En effet, l’attribution des marchés publics est supposées être régie par le décret : 0001140/PR/MEFBP Portant Code Des Marches Publics ». Dans son article 37, ce code dit explicitement : « conformément aux règles de la CEMAC et à la réglementation en vigueur, un droit de préférence peut être accordé par la personne responsable du marché, à certaines entreprises Gabonaises ». Justement, malgré les promesses d’Ali Bongo, le SNET a constaté que l’attribution de plusieurs marches publics par le gouvernement Ali Bongo en ce mois d’Avril, s’est effectué sans appel d’offre et sans qu’aucune PME-PMI gabonaise n’eut été considérée. Où sont donc les principes qui disaient que les méthodes Ali Bongo allaient être différentes que par le passé? Une fois de plus, les opérateurs économiques nationaux doivent se battre contre les Français, Libanais et Ouest-Africains, dans leur propre pays pour pouvoir jouir de la moindre considération de l’état, qui est pourtant supposé travailler pour les nationaux. Et ils promettent « l’émergence » aux Gabonais ! On va plutôt vers l’enfer économique. Le SNET dans son réquisitoire, fustige les autorités gabonaises qui semblent préférer travailler avec les sociétés étrangères dans l’opacité absolue, sans considération aucune pour les entrepreneurs nationaux.
Comment Ali Bongo compte t-il faire du Gabon un pays émergent, s’il n’est même pas capable d’octroyer le moindre petit contrat de sous-traitance à une PME gabonaise ? Comment compte t-il développer les compétences gabonaises ? Comment compte t-il faire sortir les petits entrepreneurs nationaux de l'économie informelle ? Comment compte t-il développer le Gabon sans les gabonais dans l'exécution des marchés publics ?
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