LA BANQUE DE FRANCE ET L'AFRIQUE
La Zone franc regroupe 14 pays d'Afrique sub-saharienne qui sont: le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal le Togo, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad. Elle est l'aboutissement de l'évolution de l'ancien empire colonial français et de la volonté de la France de maintenir ces pays dans un cadre institutionnel qui lui soit favorable. Comme l'indique le document signé en 1973 entre le ministre Français des Finances de l'époque, V. G. d'Estaing, et le PCA de la BEAC, le Gabonais Paul Moukambi, En matière des finances des pays de la zone Francs, c'est la France qui gère (http://www.beac.int/Textes/beac/CONV%20Coop.pdf).
1. La zone CFA est une union monétaire dont les leviers sont tous contrôles par la France
Juste avant que la France n’accède aux demandes d’indépendance des pays africains dans les années 1960, elle a obligé ces Etats à placer 65% de leurs réserves de change sur un compte du Trésor français, après avoir défini un taux de change fixe du franc CFA. Bien que la gestion de cette monnaie ait été confiée à des banques centrales communes (BEAC et BCEAO), ces banques n’ont en réalité que peu de pouvoir face à la banque de France et ne décident pas vraiment des politiques monétaires de ces pays.
2. Les comptes d'opérations des pays Africains à la banque de France
En 1959, la France regroupe les pays d'Afrique de l'Ouest au sein de la BCEAO; la même année, les pays d'Afrique centrale créent la BCEAEC qui deviendra la BEAC. Ces banques centrales disposent d'un compte dit " d'opérations " ouvert sur les livres du Trésor français, qui garanti la convertibilité de leur monnaie. Les francs CFA ont été jusqu'au 1er janvier 1999 ancrés au franc français. Dès l'adoption de l'euro, la monnaie européenne a remplacé le franc comme ancre monétaire des francs CFA, sans que les mécanismes de coopération monétaire de la zone en soient affectés. La coopération monétaire entre la France et les pays africains de la Zone franc est régie par quatre principes fondamentaux: garantie de convertibilité illimitée du Trésor français, fixité des parités, libre transférabilité et centralisation des réserves de change. Le gros morceau c'est qu'en contrepartie de cette garantie, les banques centrales Africaines sont tenues de déposer une partie de leurs réserves de change auprès du Trésor français sur leur compte d'opérations.
3. Comment les comptes d'opérations Africains profitent à la Banque de France
Le fonctionnement des comptes d'opérations a été formalisé par des conventions entre les autorités françaises et les banques centrales de la Zone franc (voir document ci-dessus). Ils fonctionnent comme des comptes à vue ouverts auprès du Trésor français, sont rémunérés et peuvent, dans des circonstances exceptionnelles (presque jamais réalisées), devenir débiteurs. Toutefois, la France dispose de leviers pour éviter que ces comptes ne présentent durablement un découvert. Ces accords apportent à la France d’immenses avantages. Par exemple, les réserves de change des Etats de la zone franc sont placées sur un compte commun du Trésor français, mais aucun pays africain n’est capable de dire quelle partie de cet argent lui appartient. Les Africains n'ont pas accès à cette information. Seule la France a le privilège d’accéder à ces informations. Donc si un pays veut savoir combien il a, à la Banque de France, c'est cette banque qui lui donnera un chiffre, et ce pays Africains ne pourra faire de verification independante. Et pourtant ces fonds, placés sur des "comptes d’opérations", génèrent des intérêts enormes, à chaque fois que leur montant est supérieur aux besoins d’importation des pays africains concernés. Mais ces intérêts ne sont connus par la seule France. Toutes les opérations liées au franc CFA sont secrètes et seul le Trésor français connaît montant des fonds appartenant aux pays de la zone franc placés sur les comptes d’opérations. Seul le Trésor français peut indiquer le niveau de rémunération ainsi que les frais de gestion de compte. Le système est bancale car la France est juge et partie.
La France encourage les pays de la zone franc à continuer avec le CFA; pourtant, les pays de la zone CFA n'ont pas toujours des meilleures économies que celles des pays ayant leur propre monnaie. Peut-on dire que le Gabon est plus performant que le Ghana qui a sa monnaie, ou l'Angola qui possèdent leur propre monnaie ? Pire, aucun Africain ne siège ni a la Banque de France, ni au Trésor Français; alors que réciproquement, des Français sont installes aux plus hautes sphères de le BEAC et la BCEAO. Jusqu'à quand, l'esclavage?
La seule solution est l'indépendance monétaire... Un point trait.
ReplyDeleteMais est ce que l'afrique à des présidents digne de ce nom?Laurent Bgagbo pourrait être le leader de ces présidents connaissant leur vrai intérêt.