LE CONSTAT GÉNÉRAL EST QUE "L'ÉMERGENCE" EST DANS LE COMA: LE TEMPS EST VENU POUR ALI BONGO DE S'EXPLIQUER




Qui se donne la peine d'examiner sans complaisance les performances du Gabon, dans tous les domaines, depuis la prise du pouvoir par Ali Bongo, arrive à une conclusion catégorique: les résultats sont ca-tas-tro-phiques! Dans les pays ayant des dirigeants responsables, quand la situation est critique, le président a le devoir de se présenter face au peuple et de s'expliquer par rapport aux performances de son équipe gouvernementale. Ce mois d'Avril représente le huitième de la gouvernance d'Ali Bongo et de son équipe. Pas une seule fois, ils ne se sont expliqués par rapport à leurs orientations et leurs résultats. Face au peuple Gabonais en demande de résultats, Ali Bongo fait "la chaise vide et le micro silencieux". Il est grand temps qu'Ali Bongo en personne passe à la télévision, en conférence de presse, non pas avec les journalistes "émergents" de la RTG1 et l'AGP, mais une conférence de presse ouverte à des gens comme Marc Ona Essangui, Gregory Ngbwa-Mintsa de la société civile, et des syndicalistes et journalistes indépendants, de façon à ce que ces gens lui posent de vraies questions sans langue de bois. Ce genre de conférences de presse est un exercice auquel doit se prêter tout président de la République responsable. Cette conférence de presse pourrait s'organiser autour des sujets brulants suivants:

1. Côté social, c'est l'effondrement dans l'éducation, la santé, le bois, le pétrole… On se demande quel secteur d'activité se porte bien au Gabon?
Quand une maison s'écroule, c'est souvent à cause d'une mauvaise construction. De la même façon, quand un système prend de l'eau de toute part, C'est la conception même de ce système qu'il faut remettre en cause. Au Gabon, bien trop souvent, la collusion entre journalistes et pouvoir est bien trop importante, pour que cette remise en question soit effective. La conséquence est qu'au Gabon, on pratique la langue de bois à tous les niveaux, rarement les hommes et femmes politiques acceptent ne serait ce que d'être véritablement interrogés par des journalistes, on estime que ça ne se fait pas. Tant qu'on considérera au Gabon, une interview comme un endroit pour un politique d'asséner les pires conneries sans risque d'être contredit, nous continuerons à avoir des politiciens langue de bois. Ali Bongo doit pouvoir s'expliquer sur la situation sociale au Gabon, sur les manquements de la SEEG, sur le non aboutissement de la mesure des salaires à 150000 francs CFA, sur les licenciements dans le secteur du bois, etc. Il faut rompre avec la servilité journalistique qui accepte une caste politique médiocre qui ne produit pas grand-chose et s'éternise aux commandes.

2. Côté politique, c'est la crispation
Le PDG a du mal à convaincre de sa mutation en un parti moderne. On retrouve les mêmes travers du passé, c'est-à-dire les groupes d'animations, la politique des ailes de dinde, la distribution des pagnes Bongo, pour quel résultat? Zéro! Le discours reste le même qu'à l'ancienne, c'est-à-dire Bongo hier, Bongo aujourd'hui, Bongo demain et Bongo pour l'éternité… Ali Bongo doit pouvoir s'expliquer sur les méthodes "nouvelles" qu'il avait promises. Où sont-elles? Il doit aussi s'expliquer sur la liberté d'expression au Gabon et les menaces dont sont l'objet les quelques journalistes téméraires que nous ayons. On doit pouvoir demander à Ali Bongo s'il est saint que ce soit sa belle mère qui soit aussi présidente de la cour constitutionnelle validant les élections. Finalement, Ali Bongo doit se prononcer sur l'application de la loi portant reconnaissance des partis politiques. Quelle est sa position concernant la réticence de son ministre de l'intérieur de reconnaitre le parti "UN" de ses anciens collègues aujourd'hui en rupture de banc avec lui? Les lois sont-elles des instruments judiciaires ou politiques?

3. Côté prestige national, le Gabon est au plus bas
Le Gabon est en train d'essuyer 2 revers sans précédent dans l'histoire Africaine. En effet, il est difficile de se remémorer une situation où le même pays a perdu la tête d'une grande institution bancaire régionale suite à un énorme scandale de détournement par ses ressortissants au sein de cette banque, tout en perdant aussi l'organisation de la plus importante compétition sportive du continent pour non respect par le pays du cahier de charge. Ça il faut le faire. Pourtant Ali Bongo avait promis pendant sa campagne, garder le gouvernorat de la BEAC et organiser la CAN de 2012. Il a déjà perdu la BEAC et est très mal en point pour la CAN; des explications de la part d'Ali Bongo s'imposent.

Le brouillard des contre-vérités du régime Ali Bongo doit être mis sous les feux des questions des Gabonais. Quand Ali Bongo ne s'exprime que devant les journalistes aux ordres qui ne relèvent aucune contradiction dans ses affirmations présidentielles et qui posent les seules questions autorisées et préparées longuement à l'avance, c'est tout le Gabon qui est diminué par ce simulacre de démocratie. Si Ali Bongo ne s'explique pas, c'est qu'il ne peut défendre son bilan. La conférence de presse est un excellent indicateur politique du degré de transparence d'un exécutif et de sa propension à se frotter à la contradiction, donc aux gabonais libres de leur parole. L'exercice est très saint, pour les gouvernants comme pour les populations.

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