LA MISE EN PLACE DES MÉCANISMES DE LA DICTATURE CONTINUE: LA MAJORITÉ PRÉSID...NON, RÉPUBLICAINE EST LÁ




Si besoin était encore de prouver qu'il n'y aurait aucune différence entre Bongo fils et Bongo père, voici qu'aujourd'hui, le parti-état a annoncé le rassemblement en coalition d'un certain nombre de partis autour du PDG sous l'appellation: "majorité républicaine pour l'émergence". En fait, ce regroupement n'est que la vieille "majorité présidentielle" d'Omar Bongo qu'on a épousseté, et baptisé d'une nouvelle appellation. Ils en on fait un évènement alors que tout ceci s'inscrit tout simplement dans la continuité du bongoïsme, et ne surprend personne. Les griots font déjà des analyses louangeuses alors que nous ne faisons qu'assister à la consolidation d'une dictature familiale qui perdure depuis 42 ans.

1. Le troc de la majorité présidentielle républicaine
Pourquoi Ali Bongo, le seul et tout puissant président et son parti-état, le PDG, ont besoin de s'associer à de petites formations situées aux extrémités de l'éventail politique Gabonais? Parce qu'il faut que le régime apparaisse démocratique, en dépit de la réalité. Le troc est qu'en retour d'une distribution d'un ou 2 députés par petit parti associé, lors des prochaines législatives, et d'une prime de ralliement juteuse, Ali Bongo pourra se targuer pince sans rire, d'être à la tête d'une «grande coalition» qui réunit un bon nombre de partis dit de l'opposition. Il pourra donc étaler sa magnanimité au devant de la scène politique gabonaise et se couvrir d'une toison de rassembleur et de démocrate, quand dans les actes, les gens vivront une dictature pure et dure comme du temps du père. En retour de leur ralliement, les partis orbitaires eux se voient financés en termes de subventions ponctuelles de ralliement, puis leur dirigeants tels Divungui ou Mba Abessole seront remis en selle politique quelque part dans la mangeoire étatique et quelques uns de leurs subalternes deviendraient qui député qui sénateur, et la roue continuera de tourner. Ce schéma a été celui du père et il a fourni les résultats catastrophiques que nous déplorons aujourd'hui. Encore une fois, Ali Bongo démontre son manque d'imagination en reprenant les mêmes méthodes qui ont fait banqueroute et en les remettant sur pieds en pensant qu'un changement de nom en ferait un concept neuf. Il y aura un machin appelé "majorité républicaine" mais le seul maitre à bord restera Ali Bongo. Les autres partis seront là pour faire de la décoration.

2. Les législatives anticipées et celles de 2011
Ali Bongo et son PDG avaient un problème. Les effectifs de ce parti ne lui permettent pas de se faire élire "normalement" dans des zones comme Nkembo-Sotega, Nzeng-Ayong, Kinguélé-Rio, Cocotier, Port-Gentil, Mouila, Tchibanga, pratiquement tout le Woleu-Ntem etc. Pour que le PDG justifie les chiffres électoraux qui n'attendent qu'à être livrés au bon moment et sommeillent pour l'instant dans les tiroirs de Mborantsuo, il fallait le recrutement de gens électivement crédibles. Mba Abessole sera certainement l'étalon politique qu'Ali Bongo opposera à Eyeghe-Ndong. Mais dans une élection crédible, dans l'arrondissement où se produira la confrontation électorale, un Mba-Abessole de la "majorité républicaine" même avec le financement de la présidence via Lemboumba, ne remporterait même pas 10% des suffrages. Il est certains que la CENAP et Mborantsuo lui ont déjà préparé des chiffres bien plus généreux. Qui s'opposera à Oye-Mba ou Paulette Missambo? Il ne semble pas avoir au PDG des gens capables de leur ravir une élection claire. Au Woleu-Ntem, la coalition de la "majorité républicaine" permettra certainement au camp PDG de glaner 2 ou 3 députés alibis, mais sans plus (enfin si les choses se font normalement, ce qui est loin d'être un acquis). Au Sud, Ali Bongo vient de se donner un autre moyen de pression sur Mamboundou, avec le retour de Divungui. Même si Mamboundou est plus populaire sur le terrain, le PDG s'en fout car il fait et défait les gens grâce à la CENAP et à Mborantsuo. Par conséquent, si Mamboundou refuse de jouer le jeu jusqu'au bout et tarde à faire ce que lui ordonnerait Ali Bongo, il y a toujours Divungui qu'on peut remettre en selle et en faire le grand poobah sudiste au grand dam de Mamboundou.

L'atmosphère au Gabon ne prête guère à l'optimisme. La méthode Bongo père qui frappa particulièrement durement le pays et le rendit exsangue, est en train d'être renforcée par le fils. La géopolitique qui a catalysé la crise identitaire nationale et a exacerbé la politique du ventre et des ailes de dinde, revient en force. Les roitelets régionaux et ethniques reprennent du service. Toute personne qui pense que cette "majorité républicaine" pourrait être capable de lutter contre la crise et la misère largement répandue au Gabon, doit se faire examiner la cervelle. L'avenir sera plus sombre encore, ainsi que les risques de colère et d'impatience des populations devant l'échec inévitable de l'acte II du pouvoir Bongo. Et il appelle ça "émergence".

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