LEON PAUL NGOULAKIA’S LETTER MAKES US FACE A SERIOUS PROBLEM. LA LETTRE DE LÉON PAUL NGOULAKIA NOUS MET FACE À UN SÉRIEUX PROBLÈME
English version
"No opponent would be elected, as long as I would be interior minister!" Said Pacôme Moubelet Boubeya on 28 December 2015 in Libreville.
Whatever one may think of Leon Paul Ngoulakia and his membership to the Bongos’ clan that has been stifling us for nearly 50 years, his recent letter to Pacôme Moubelet Boubeya, Ali Bongo’s interior minister who is responsible for organizing the presidential elections scheduled for this year; is of Republican interest because its content reveals an archaic conception of power and of the role of the interior Ministry, by the person exercising the function.
Although we will be stating the obvious, it seems important to us to remember that to live in a republic requires that the citizen be aware of his status, of his posture and for him to have a sentinel reflex regarding democratic gains. In principle, better than anyone, the interior minister should know that freedom and democracy are not only the domain of the regime; they concern all citizens and we are all entitled to expect that the public authorities are fair.
Our role as citizens commands us all a moral obligation, the right and duty, never to condone bad governance and non-democracy in our country. Therefore, as seen in the great democracies, can only come out of the mouth of a serious minister of the republic, words that are republican, verified and cross-checked, and are spoken along the lines of the collective good. Wild bullying and threatening words, such as those uttered by Pacôme Moubelet Boubeya to Leo Paul Ngoulakia, are not acceptable from someone who is a public official.
When an interior minister, even in the banana republic that is Gabon, displays tendencies that demonstrate his bias and dislike for any possibility of electoral victory by a candidate other than the one who appointed him, how can a people be asked to go to elections under these conditions? When an interior minister is unable to hide his partisanship against any possibility of change at the head of the state, what chance can you give to the opportunity to have free and fair elections under his supervision?
The code of ethics of a national administration is usually explicit on the regulatory conduct of all persons responsible for ensuring the proper functioning of the departments composing the State. In front of an attitude so belligerently partisan, how can we trust the appreciation of Pacôme Moubelet Boubeya about the guarantee of a free, equitable presidential election that gives a chance to all Gabonese? Here is a subject that should get the attention of all those announcing their candidacy right now, instead of indulging in petty squabbles that are not portraying anybody in good light.
If we want to guarantee free elections in Gabon; if we want to get change in our country, it seems imperative that we operate the immediate reduction of the influence of Ali Bongo’s regime, through its interior ministry, on the management of the next presidential election. Pacôme Moubelet Boubeya told us bluntly the purpose of his mission. We have every reason to act, for any doubt is no longer permitted. It is now that we must find the solution to this problem, and not complain after the election that will be stolen.
Version française
« Aucun Opposant ne pourra être élu, tant que je serais ministre de l’intérieur ! » dixit Pacôme Moubelet Boubeya le 28 Décembre 2015 à Libreville.
Quoique l’on puisse penser de Léon Paul Ngoulakia et de son appartenance au clan Bongo qui nous étouffe depuis près de 50 ans, sa récente lettre à Pacôme Moubelet Boubeya, le ministre de l’intérieur d’Ali Bongo, chargé de l’organisation de l’élection présidentielle prévue pour cette année, est d’intérêt républicain, car son contenu nous révèle une conception archaïque du pouvoir et du rôle du ministère de l’intérieur, par celui exerçant la fonction.
Même si nous allons enfoncer des portes ouvertes, il nous parait important de rappeler que vivre dans une république, impose au citoyen conscient de son statut, une posture et un réflexe de sentinelle face aux acquis démocratiques. En principe, mieux que quiconque, le ministre de l’intérieur devrait savoir que la liberté et la démocratie ne sont pas seulement l’affaire d’un régime; elles concernent tous les citoyens et nous sommes tous en droit d’attendre que les pouvoirs publics fassent preuve d’équité.
Notre rôle de citoyen nous commande tous, l’obligation morale, le droit et le devoir, de ne jamais cautionner la mal-gouvernance et la non-démocratie dans notre pays. Par conséquent, comme on le voit dans les grandes démocraties, ne peuvent sortir de la bouche d’un ministre sérieux de la république, que des propos républicains, fondés, vérifiés et recoupés, allant dans le sens du bien collectif. Des élucubrations et menaces, comme celles proférées par Pacôme Moubelet Boubeya à l’ endroit de Léon Paul Ngoulakia, ne sont pas admissibles de la part d’une personne officiant dans le domaine public.
Quand un ministre de l’intérieur, même dans la république bananière qu’est le Gabon, affiche des penchants qui ne démontrent que sa partialité et aversion pour toute possibilité de victoire électorale par un candidat autre que celui qui l’a nommé, comment demander à un peuple d’aller aux élections dans ces conditions? Quand un ministre de l’intérieur est incapable de dissimuler sa partisannerie contre toute possibilité d’alternance à la tête de l’Etat, quelle chance peut-on donner à la possibilité d’avoir des élections libres et transparentes sous son magistère ?
Le code de déontologie d’une administration nationale est pourtant explicite sur la conduite réglementaire de toutes les personnes chargées de veiller au bon fonctionnement des départements composant l’Etat. Devant une attitude si belliqueusement partisane, comment peut-on faire confiance à l’appréciation de Pacôme Moubelet Boubeya quand à la garantie d’une élection présidentielle libre, équitable, et donnant sa chance à tous les Gabonais ? Voici un sujet qui devrait interpeller tous ceux qui s’annoncent candidats en ce moment, au lieu de se livrer à de petites querelles de basse-cour qui ne grandissent personne.
Si l'on veut garantir des élections libres au Gabon; si nous voulons arriver à l’alternance dans notre pays, il nous parait impératif d’opérer à la réduction immédiate de l'emprise du régime Ali Bongo, à travers son ministère de l'intérieur, sur la gestion de la prochaine présidentielle. Pacôme Moubelet Boubeya nous a dit, sans prendre de gants, quel est l’objet de sa mission. Nous avons toutes les raisons d’agir car le doute n’est plus permis. C’est maintenant que nous devons trouver la solution à ce problème, et non nous plaindre après l’élection qui va nous être volée.
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