THE GABONESE PEOPLE DISAPPROVE OF AUBAMEYANG THANKING ALI BONGO AND HIS WIFE. LES GABONAIS DÉSAPPROUVENT DES REMERCIEMENTS D’AUBAMEYANG À ALI BONGO ET SON ÉPOUSE
English version
In his short speech of thanks after receiving the distinction of best African footballer of the year, Pierre Emerick Aubameyang thanked Ali Bongo and his wife. If his right to do so is absolute and recognized; the Gabonese people right to point out to him this blunder, is also absolute and recognized. This blog is in the camp of those who think that these thanks were not needed.
At the Nzeng-Ayong stadium, during the concert organized to celebrate Pierre Emerick Aubameyang’s ballon d’or, the master of ceremony, the host Regis Massimba, shouted "Pierre Emerick Aubameyang oyé, PDG oyé!" This blog joins almost all thinking Gabonese who feel that making this association between the football honoree and the PDG, is a serious breach of decorum in these circumstances of national celebration.
Dear readers, we would first like to again reiterate our congratulations to Pierre Emerick Aubameyang, and reassure everyone that this post is not intended to judge or criticize him; but mainly to note the habit of the current regime, of exploiting individual efforts of Gabonese that are volunteers and hardworking, for propaganda purposes. We could not ignore these aspects surrounding the Pierre Emerick Aubameyang consecration because we are committed to discuss things in depth, even when this becomes uncomfortable.
Sports in general and football in particular, are activities belonging to mass culture. Football because of its popularity can therefore easily be used by a totalitarian regime to strengthen, among the people, its system of domination; in order to convince the people that they should reproduce the social and political structures put in place by the dictatorship so to perpetuate it. Because football in the daily lives of people, familiarizes them with their stars whom they usually revere boundlessly; by Pierre Emerick Aubameyang thanking Ali Bongo after receiving his ballon d’or, the regime hopes that this may have a propaganda effect among certain populations who would say, "if Pierre Emerick Aubameyang is grateful toward Ali Bongo and his wife, this means that they are decent etc." This is why, in democracies, top athletes, artists etc., refrain from thanking political leaders when they receive laurels; the risk of being used as propaganda tools is too great.
The political role of sport is a reality. When Regis Massimba associates Pierre Emerick Aubameyang and the PDG, this is not an accident; it is intended by the sponsors of the event: the Presidency of the Republic. The goal of the regime by these acts is to insinuate that Aubameyang owes his success in part to Ali Bongo.
Sport is a major social instrument. It is like a polymorphic device that mixes body and spirit, individuality and collectivity, seniority and innovation, tradition and modernity. Its dynamic side is a reality. Sport is a mirror of our societies; it crystallizes our tensions, it manifests our opinions, spreads our hopes and desires. Sport is competition, adversity, struggle, and self-improvement. Sport occupies a great social place either symbolically or institutionally. Symbolically: it is a heterogeneous set of elements such as identity affiliation (local, regional, international); institutionally: this relates to the positive value of sport (healthy factor, social cohesion etc.)
In this context, we must be conscious and vigilant of the political use of sport by Ali Bongo’s regime, as it seems wise to us not to condone this type of propaganda that is detrimental not only to athletes but also to all the Gabonese people.
Version française
Dans sa courte allocution de remerciement, après avoir reçu la distinction de meilleur footballeur africain de l’année, Pierre Emerick Aubameyang a remercié Ali Bongo et son épouse. Si son droit à le faire lui est absolu et reconnu; le droit des Gabonais à lui faire remarquer cet écart est lui aussi absolu et reconnu. Ce blog s’inscrit dans le camp de ceux qui pensent que ces remerciements furent de trop.
Au stade de Nzeng-Ayong, lors du concert convié pour la célébration du ballon d’or de Pierre Emerick Aubameyang, le maitre de cérémonie, l’animateur Régis Massimba a scandé : « Pierre Emerick Aubameyang oyé, PDG oyé !» Ce blog se joint à la quasi-totalité des Gabonais pensant, qui estiment que faire cette association entre le footballeur lauréat et le PDG, soit une grave entorse à la bienséance dans ces circonstances des célébrations nationales.
Chers lecteurs, nous voudrons d’abord encore une fois réitérer nos félicitations à Pierre Emerick Aubameyang, et rassurer tout le monde que ce billet n’a pas pour objectif de le juger ou de le critiquer ; mais surtout de relever l’habitude d’exploitation par le régime en place, des efforts individuels des Gabonais volontaires et travailleurs, à des fins propagandistes. Nous ne pouvions laisser passer ces aspects entourant la consécration de Pierre Emerick Aubameyang, car nous nous faisons un devoir de discuter des choses en profondeur, même quand cela devient inconfortable.
Les sports en général, et le football en particulier, sont des activités appartenant à la culture de masse. Le football, à cause de sa grande popularité, peut donc facilement être utilisé par un régime totalitaire pour renforcer au sein du peuple, son système de domination, de manière à convaincre ce peuple qu’il faille reproduire les structures sociales et politiques mises en place par la dictature, de manière à la pérenniser. Parce que le football, dans la vie quotidienne des gens, les familiarise avec leurs stars auxquelles ils vouent généralement un culte sans borne; quand Pierre Emerick Aubameyang remercie Ali Bongo après avoir reçu son ballon d’or, le régime espère que cela puisse avoir un effet de propagande auprès de certaines populations qui se diraient : « si Pierre Emerick Aubameyang remercie Ali Bongo et son épouse, cela veut dire qu’ils sont fréquentables etc. » Voici pourquoi, dans les démocraties, les sportifs de haut niveau, les artistes etc., s’abstiennent de remercier les leaders politiques quand ils reçoivent des lauriers ; les risques de récupération propagandiste étant trop grands.
Le rôle politique du sport est une réalité. Quand Régis Massimba associe Pierre Emerick Aubameyang au PDG, ce n’est pas un accident ; c’est voulu par les sponsors de l’évènement: la présidence de la république. Le point d’orgue du pouvoir par ces agissements, est d’insinuer qu’Aubameyang doive sa réussite en partie à Ali Bongo.
Le sport est un instrument social d’envergure. Il se constitue tel un dispositif polymorphe qui mêle corps et esprit, individualité et collectif, ancienneté et innovation, tradition et modernité. Son côté dynamique est une réalité. Le sport est le miroir de nos sociétés ; il cristallise nos tensions, manifeste nos opinions, propage nos espoirs et désirs. Le sport représente la compétition, l’adversité, la lutte, le dépassement de soi. Le sport occupe une grande place sociale que ce soit sur le plan symbolique ou sur le plan institutionnel. Le plan symbolique est un ensemble hétéroclite d’éléments comme l’identité d’appartenance (locale, régionale, internationale); le plan institutionnel a trait à la valeur ajoutée positive de la pratique sportive (facteur de bonne santé, de cohésion sociale etc.)
Dans ce contexte, nous devons être soucieux et vigilants devant l’utilisation politique du sport par le régime Ali Bongo, car il nous paraît judicieux de ne pas cautionner ce type de propagande préjudiciable non seulement aux sportifs, mais aussi à l’ensemble du peuple Gabonais.
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