WHO MAINTAINS, FUELS AND USES TRIBALISM IN GABON? QUI ENTRETIENT, ATTISE ET SE SERT DU TRIBALISME AU GABON ?
In Gabon, we are in the
pre-electoral period; the electoralists are already on tour, their miracle
recipe to divide the Gabonese electorate follows them. The center piece of this
recipe: the exacerbation of tribalism.
Léon Mba was deeply
Gabonese, polyglot traditionalist and multicultural polygamist because he
married Gabonese women from various national cultures. Many things can be said
about Leon Mba, but no one could accuse him of ever having been tribalist or
even of having encouraged such tendencies.
Omar Bongo's rise to power
changed that. Since 1967, we have witnessed the resurgence and strengthening of
this latent tribalism, which would like our relationships between Gabonese and
with our state to be based on our ethnic affiliations. The supposed ethnic proximity to the ruling
family should give you privileges, even if in reality this statement turns out
to be totally false. But prejudices have a long life and it is not uncommon to
hear Gabonese say without blinking: "there are certain positions that are
reserved only for the people of Haut-Ogooué". Although we can point out
that some people benefit from ethnic-related privileges, it cannot be said
that, as a general rule, this is an absolute truth. All Gabonese suffer from
the fact that only a small minority benefits from the country's resources.
Who injected tribalism as an
interpretative perspective of any phenomenon in Gabon? When little by little we
select people of our ethnicity in the ministries we lead, who encourages this,
and to what end?
When, on the eve of the
elections, people make brutally tribalist statements in the state media, we can
see that this pervasiveness of primary tribalism is working to keep the
Gabonese in an essentially ethnic electoral clientelism; which strengthens the
dictatorship, because any change becomes impossible since everyone remains in
their ethno-regional enclosure.
To keep Gabon in
geostationary orbit whose gravity is assured by the planet Bongo, the Gabonese people
must think in terms of ethnicities and not in terms of nation. For Gabonese to
think in terms of ethnicities, it is necessary to create frustrations by
privileging some and neglecting others. From these frustrations will arise
cleavages and from these cleavages recurrent slippages will be born.
The Bongo never wanted to
build a state. They only care about one thing: power. For this, they are ready to
do anything, even to stir up tribalism that creates enmities between Gabonese.
This blog espouses a vision
of Gabon around a consensus of the unitary framework in which the various
components of our society must be encompassed. We believe that the Gabonese State and
Gabonese society should be inherently complementary and transversal entities.
We forbid ourselves to engage in any tribalism and ask our readers to be fierce
in the refusal to absorb these tribalist reflexes that will be served to them
in the coming weeks and months, during the electoral campaign.
Version française
Au Gabon, nous sommes en période
pré-électorale ; les électoralistes sont déjà en tournée, leurs recettes
miracles pour émietter l’électorat Gabonais les suit. La pièce de résistance de
cette recette : l’exacerbation du tribalisme.
Léon Mba était profondément
Gabonais, traditionaliste polyglotte et polygame multiculturel car ayant épousé
des Gabonaises venant de diverses cultures nationales. On peut tout dire de Léon
Mba, mais personne ne pourrait l’accuser d’avoir jamais été tribaliste ou même d’en
avoir encouragé des tendances.
L’arrivée d’Omar Bongo au
pouvoir a changé cette donne. Nous avons assisté depuis 1967 à la résurgence et
au renforcement de ce tribalisme latent, qui voudrait que nos rapports entre
gabonais et avec notre Etat, soient basées sur nos appartenances ethniques. La proximité
ethnique supposée avec la famille régnante devrait vous donner des privilèges, même
si dans la réalité, cette affirmation se révèle totalement fausse. Mais les préjugés
ont la vie dure et il n’est pas rare d’entendre des Gabonais dire sans sourciller :
« il y a certains postes qui ne sont réservés qu’aux gens du Haut-Ogooué ».
Même si nous pouvons relever que certaines personnes bénéficient de passe-droits
liés à l’appartenance ethnique, on ne peut pas affirmer qu’en règle générale cela
soit une vérité absolue. Tous les Gabonais souffrent du fait que seulement une
petite minorité bénéficie des ressources du pays.
Qui a donc injecté le
tribalisme comme perspective interprétative de tout phénomène au Gabon ?
Quand petit à petit on sélectionne des gens de son ethnie dans les ministères que
l’on dirige, qui encourage cela, et à quelle fin ?
Quand, à l’orée des élections,
des gens font des déclarations brutalement tribalistes dans les media d’Etat, on
constate bien que cette prégnance du tribalisme primaire s’emploie à retenir
les Gabonais dans un clientélisme électoral essentiellement ethnique ; ce
qui renforce la dictature, car toute alternance devient impossible vu que tout
le monde reste dans son enclos ethno-régional.
Pour maintenir le Gabon en
orbite géostationnaire dont la gravité est assurée par la planète Bongo, il
faut que les Gabonais pensent en termes d’ethnies et non en termes de nation.
Pour que les Gabonais pensent en termes d’ethnies, il faut créer des
frustrations en privilégiant certains et négligeant les autres. De ces
frustrations naitront des clivages et de ces clivages s’installeront des récurrents
dérapages.
Les Bongo n’ont jamais voulu
bâtir un Etat. Ils ne tiennent qu’à une chose : le pouvoir. Pour cela, ils
sont prêts à tout, même à attiser le tribalisme qui créé des inimitiés entre
Gabonais.
Ce blog s’inscrit dans une
vision du Gabon autour d’un consensus du cadre unitaire dans lequel les
diverses composantes de notre société doivent être englobées. Nous pensons que
l’État Gabonais et la société Gabonaise devraient être des entités intrinsèquement
complémentaires et transversales. Nous nous interdisons tout tribalisme et
demandons à nos lecteurs de se faire violence dans le refus d’absorber ces
reflexes tribalistes qui leur seront servis dans les semaines et mois qui
viennent, pendant la campagne électorale.
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