LES EFFETS D'ANNONCE NE SUFFISENT PLUS. LES COUPS D'ÉCLAT N'INTÉRESSENT PERSONNE (ACTE II)





Le Jeudi 12 Novembre 2009, Ali Bongo réunissait ses ministres en conseil. Nous examinons les annonces de ce conseil et l’effectivité de ces dernières sur le terrain près de deux ans après.

1. Ali Bongo annonçait: " Aussi, le Gouvernement de l’émergence d'Ali Bongo s’engage-t-il à bâtir un plan stratégique qui soit de nature à transformer une économie fragile en une économie compétitive et à forte valeur ajoutée. Cette économie doit désormais s’appuyer sur trois (3) piliers solides et durables suivants : a)- Le « Gabon Industriel » axé sur : • un pôle métallurgique de référence basé sur des énergies propres et impulsé par les matières premières stratégiques que sont notamment le fer, le manganèse et le gaz ; • une industrie régionale de bois mettant en valeur nos essences forestières ; • une production d’électricité susceptible de couvrir les besoins nationaux et d’exporter le surplus ; • une production d’engrais de synthèse ; b)- Le « Gabon Vert » ou vision qui positionnera notre pays comme pionnier de l’économie verte sur la base d’un cercle vertueux marqué par : une gestion durable des forêts ; • la pleine valorisation des produits issus desdites forêts notamment la biomasse et les produits non ligneux…) ; • le développement d’un géotourisme s’appuyant sur l’exceptionnelle diversité de la faune et de la flore gabonaises ; • la valorisation du potentiel que constitue 800 kms de côte maritime et d’importants gisements d’eau douce ; • un recours plus marqué à toutes les opportunités qu’offrent les « financements carbone » ; c)- Le « Gabon des Services » qui procédera des effets induits du « Gabon Industriel » et du « Gabon Vert » pour faire de notre pays un pôle d’excellence en matière de formation supérieure et de recherche, de tourisme d’affaires, de santé, des médias dont un pôle numérique. Le Gabon aura ainsi vocation à se positionner comme pionnier, en Afrique subsaharienne, des services à forte valeur ajoutée. "

Notre observation: le pole métallurgique est pour l’instant du néant, Belinga est profondément endormi. L’industrie du bois ne se remet toujours pas de la mesure d’interdiction d’exporter et les petits exploitants gabonais reste sur la paille. La production d’électricité et d’eau n’a connu aucune amélioration. L’économie verte est moribonde, aucune amorce d’affluence touristique, même embryonnaire. Les financements carbones sont aux oubliettes. Le Gabon des services est aussi invisible sur le terrain que tout ce qui précède.

2. Ali Bongo annonçait: « la mise en place d’un Conseil National du Gabon Emergent : un dispositif de concertation, d’orientation, de conseil, de suivi et d’évaluation regroupant, autour du d'Ali Bongo, nombre d’acteurs (Premier Ministre, représentants du Parlement, secteur privé, partenaires sociaux) ».

Notre observation: le conseil national du Gabon émergent ? En avez-vous entendu parler ? Ils se réunissent sous quel badamier et pour parler de quoi ?

3. Ali Bongo annonçait: « la finalisation du plan stratégique et des plans d’actions avec la mise en place d’une « task force » globale et d’une « task force » de modélisation incluant un point focal dans chaque Ministère ».

Notre observation: quelqu’un peut il nous expliquer ce qu’est cette connerie ? Les différentes « task force » sont où ? Dans quel ministère et pour quel résultat préliminaire ?

4. Ali Bongo annonçait: « le démarrage dans l’immédiat de la stratégie de réforme de l’Etat, dans le cadre de : • la nouvelle loi de finances ; • les plans d’économies budgétaires ; • le renforcement des capacités des organes de gestion du travail gouvernemental notamment le Secrétariat Général du Gouvernement et le Secrétariat Général du Conseil des Ministres ; • le renforcement d’une administration privilégiant la compétence et résolument tournée vers une culture de performance et de résultat ».

Notre observation: Encore une fois, ces reformes s’articule autour de quoi ? Qui viendrait soutenir ici que l’administration gabonaise est plus compétente qu’il y a 20 mois ? Si vous vous êtes rendu dans les ministères, eh bien rien n’a changé. L’impact des reformes, si reformes il ya eu, reste totalement imperceptible.

5. Ali Bongo annonçait: « la numérisation des grands registres de l’Etat (fichier des personnes physiques/fichier des personnes morales/fichier du patrimoine foncier de l’Etat et de l’ensemble des biens de toute personne publique ; - le renforcement des capacités dans l’élaboration des projets avec l’appui d’une expertise internationale ; - la mise en place d’un Centre d’Information Public et International comme structure de coordination des actions d’information et de communication nationale et internationale ; - la mise en place d’un Groupe multimédia panafricain ; - la mise en place d’une « Cellule Climat » en la forme d’un organisme interministériel chargé de la formulation du « Plan National Climat » ; - la mise en œuvre d’une stratégie de communication gouvernementale visant à éclairer les Gabonaises et les Gabonais sur les enjeux du « Gabon Emergent ». Prenant par ailleurs en compte les orientations du Séminaire gouvernemental, le Conseil des Ministres a adopté un code de déontologie gouvernementale en la forme d’une profession de foi et d’une obligation solennelle en neuf (9) points. Ce code de déontologie gouvernementale, signé par chaque membre du Gouvernement d'Ali Bongo, engage chacun à œuvrer, en toutes circonstances, à la promotion et l’affermissement de l’intérêt général et d’une culture de l’émergence économique, de l’émergence sociale et culturelle ainsi que l’émergence sociétale et civique ».

Notre observation: Un fichier de l’état compréhensif avec un listing de tous les biens des gens publics, n’existe nullement au Gabon. Quand au projet gouvernemental de communication, il se résume à la lecture de communiqués laconiques sur la RTG1, ce qui par ailleurs nous amuse bien de temps en temps. Un code de déontologie gouvernemental existe au Gabon ? Mais de qui se fout-on ? Quand Nziengui-Nzoundou vient mentir que les morts de Bitam sont morts d’une épidémie imaginaire de cholera, ce mensonge répond à quel principe déontologique ?

6. Ali Bongo annonçait: « Le Conseil a approuvé le projet d’audit sur la Fonction Publique dont les objectifs sont : • l’optimisation du fonctionnement de l’administration et de son efficacité ; • l’amélioration de la productivité et du rendement de l’agent public ; • la réalisation des économies budgétaires et l’efficience de l’administration. L’ensemble des activités liées à ce projet d’audit étant interconnectées, son mode opératoire utilisera l’approche systémique, regroupée en cinq (5) composantes séquentielles listées ainsi qu’il suit : a). Recensement des agents publics (RAP) ; (réalisation : du 23 novembre 2009 au 15 Janvier 2010) ; b) Audit de la masse salariale (AMS) ; (réalisation : premier trimestre 2010) ; c) Audit des emplois et des processus (AEP) ; (lancement : premier trimestre 2010) ; d) Elaboration des cadres organiques (ECO); (lancement : Deuxième trimestre2010) ; e) Rationalisation de la gestion des emplois et des ressources humaines (RGERH) : (lancement : Troisième trimestre 2010). En outre, la méthodologie du recensement des agents publics, basée sur un Fichier Unique de Référence (FUR), Solde et Fonction Publique et présenté par services publics, se déroulera en deux phases : • d’abord dans les Communes de Libreville et d’Owendo ; • ensuite dans les provinces et les missions diplomatiques et consulaires. Par ailleurs, un comité d’organisation basé à Libreville se chargera d’une part, de piloter et de coordonner le projet et les équipes de recensement et, d’autre part, d’analyser les dossiers des agents publics recensés. Pour assister ce Comité dans la mise en place des missions qui lui sont assignées, Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, d'Ali Bongo désignera des personnes ressources. ».

Notre observation: Qui peut nous dire exactement quels sont les résultats de ces audits et leurs retombés ? Pourtant nous remarquons tous que les dates de finition sont toutes passées et ce depuis longtemps. Mais n’empêche qu’a la fonction publique gabonaise, le flou demeure total au sujet des résultats de ces audits. Alors pourquoi commander des audits si les résultats ne sont jamais pris en compte ?

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